Âmes Étoilées Tome I [TERMINÉ]

28-Riger Storen

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Lovely - Billie Eilish et Khalid

Lorelye allait quitter l'enceinte du palais, quand quelqu'un l'arrêta alors qu'elle se rendait à l'orphelinat et elle irait par la suite à la grande porte, où Willem et Lou étaient de garde.

– Tu pensais partir sans me dire au revoir, s'enquit Sir George.

– Je n'aime pas les adieux.

– Ce n'en est pas un, Lorelye, c'est un au revoir, le chevalier la regarda intensément et Lorelye crut voir dans ses yeux gris une lueur de peur et de fierté.

– Pourtant, tu as peur, murmura la jeune femme.

– J'ai peur, car il y a quelque chose que je dois te dire à ton retour.

– Je ne sais pas quand je rentrerai et même si j'arriverai à retrouver le chemin de la maison, dit-elle en regardant le château, qui n'avait plus l'air aussi accueillant qu'à l'époque de son enfance. George semble capter ses pensées, car il murmura :

– Ta maison n'est pas un lieu, ce sont les personnes avec qui tu te sens bien, peu importe combien les épreuves peuvent être dures à surmonter. Plusieurs visages flottèrent dans les pensées de Lorelye, mais elle ne s'attarda que sur un seul : celui de Lilianna Rivaldo, son nouveau fantôme.

– Elle était courageuse et c'est une jeune femme qui est partit trop tôt, mais j'espère que tu ne gâcheras pas ta vie à vouloir poursuivre une vengeance.

Lorelye ne voulait pas réfléchir aux paroles de son professeur tout de suite, mais elle savait qu'il était la voix de la raison et que plus elle grandissait, plus sa colère et sa haine devenaient meurtrières. Elle n'arrivait plus à se contrôler, elle l'avait remarqué avec Zorcha et Lilianna.

— C'est très courageux, ce que tu as fait aujourd'hui, pour Sélina..., murmura à demi-voix le chevalier. Lorelye et lui n'avaient jamais vraiment parlé de la reine, mais elle savait que la mort de sa mère l'avait plus qu'atteinte.

– Merci, ma mère disait toujours, si tu doutes...

– Fais toujours le choix le plus courageux, lui sourit George, oui, elle me l'avait aussi dit plus d'une fois et j'ai toujours appliqué son mantra, c'est d'ailleurs pour cette raison que je suis ici.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

– Je te raconterai tout à ton retour. Lory, va-t'en sale gamine, avant que je me mette à pleurer, le cœur de Lorelye se serra, mais elle savait que cela ne serait pas la dernière fois de la journée.

– J'ai failli oublier, tu pourras tout raconter à Ambroise Winter ! S'écria-t-elle, le quinquagénaire hocha la tête avant de l'étreindre une dernière fois.

Elle monta sur Iris, qui lui obéit au doigt et à l'œil pour une fois, et elle parcourut la cité de décadence jusqu'à l'orphelinat où elle avait laissé Yseult.

Lorelye possédait sur elle le tas de lettres qu'elle avait trouvé sur le bébé, et elle avait pris le temps de lire la correspondance entre les parents d'Yseult.

Sa mère s'appelait Rena et son père était un des chevaliers d'Alma. Elle n'avait jamais entendu parler de lui, mais cela n'avait pas été trop difficile de trouver des indices sur lui. C'était un homme vaillant, qui faisait parler de lui au sein des gardes : Riger Storen.

La chevalière avait plongé dans la romance de Rena et de Riger. Leur correspondance était un enchevêtrement de poèmes et de mots doux. Si les âmes étoilées existaient encore, Lorelye aurait mis sa main au feu, comme Rena et Riger en étaient. La jeune femme avait pleuré une fois pour la mort de Rena, mais après l'avoir découvert dans ses mots, elle avait pleuré une seconde fois.