Âmes Étoilées Tome I [TERMINÉ]

20-Robe Couleur Du Temps

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Wings - Birdy

Une fois la porte principale de la cité franchie, Sélina se retrouva happée par l'énergie et l'euphorie générale des citoyens. Les Naoniens étaient surpris de voir des Kafirs dans leur capitale, surtout vu le climat politique actuel. Sur le chemin, le bruit de la foule et du marché cessa.

Sélina se sentait mal à l'aise, elle avait peur d'un débordement de la part des personnes qui avaient perdu des proches à la frontière. La seule chose que reçurent les kafirs fut heureusement que des fruits pourris et des insultes.

– Tu as entendu ça ? Ce soir, la famille royale donne un bal au palais ! S'écria une femme, qui tenait un journal entre les mains.

– Tu te rends compte ? Ça fait depuis la mort de la Reine qu'aucun bal n'a été donné ! Lui répondit son amie, qui tenait le stand de légumes d'à côté.

– Tu penses que le roi veut se remarier ? S'écria une troisième bonne femme, qui vendait des pommes.

– En tout cas, le rejeton Sirius fera aussi partie des invités, râla la première marchande.

Iris continuait d'avancer en suivant la troupe, arrachant Sélina à son indiscrétion.

Un bal ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Les chevaliers de Clarifey menèrent les Sudiens à la caserne où le commandant Sirius donna une permission à ses soldats. Tandis. Tandis que Sélina allait rejoindre ses camarades, Sir George la stoppa :

– Chevalière Sélina Barton, ce soir, vous ne monterez pas la garde au palais royal, vous serez en faction à l'entrée de la ville, ordonna-t-il d'un ton sec comme s'il punissait une nouvelle recrue pour son impertinence.

Merci. George, c'était exactement le mensonge qu'il me fallait pour m'éclipser, pensa la jeune femme, qui fit mine d'être déçue devant ses amis.

– Moi aussi, je dois vous laisser, j'ai une permission pour ce soir, parce que je dois me rendre au bal, marmonna Ambroise comme s'il allait assister à une exécution.

— Et bien, cache ta joie, Monsieur, j'ai un titre de noblesse, se moqua Willem.

– Je te signale que ce n'est pas parce qu'on a un titre de noblesse qu'on est invité, répliqua Lou, qui était baron et visiblement pas invité.

Sélina pouffa de rire en se promettant de rajouter la baronnie des Lou au prochain bal royal.

– À plus tard, les amis, je vais à la porte, annonça la chevalière.

— Amuses-toi bien et, au fait, qu'est-ce que tu as fait du bébé ? S'enquit Willem.

– Je l'ai confié à la nourrice de l'orphelinat à côté de la bibliothèque, le temps que je retrouve son père.

– Elle a un père vraiment ? C'est une bonne chose, je t'aiderai à le retrouver, s'exclama Lou avec un sourire triste accroché aux lèvres. Sélina se demanda pourquoi était-il triste ? Était-il déjà attaché au bébé ?

– Merci, Eugène, lâcha-t-elle ; un sourire de vengeance naquit sur les lèvres de Lou, et Sélina prit la fuite en courant parce que le petit châtain la poursuivait en promettant de lui faire passer un sale quart d'heure, si elle se moquait encore de lui.

Une fois devant l'entrée de la caserne, Sélina s'enfuit à toute vitesse. Il était encore tôt, tôt, mais si elle devait se faire préparer pour un bal, elle allait avoir besoin de ce temps.

Devant les portes du château, il y avait déjà une grande file de carrosses qui s'étendait sur au moins un kilomètre. Sélina n'était pas très étonnée : c'était l'évènement de l'année, qui aurait lieu ce soir.