Chapitre 38

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NDA : désolé pour l'attente <3 pas Wattpad qui invisibilise VP en n'envoyant aucune notification ??? eh fatiguée

Quatre jours plats s'écoulent au Chateau de Malmaison. L'équipe informatique, ainsi que l'équipe de communication, continuent de travailler d'arrache-pied durant ces quatre jours afin de mettre la main sur la diffusion télévisée, mais également pour capturer le plus de séquences possibles en prévision de ce qu'ils diffuseront. De ce fait, on les voit vadrouiller partout, tous autant qu'ils sont avec leurs caméras et leurs micros. Le deuxième jour, ils décident même de coller des micros cravate sur le col d'un tas de monde, dont Gabriel et Jordan, qui s'en débarrassent dès qu'ils en ont l'occasion : les deux ont désormais en horreur l'idée d'être écoutés, quand bien même c'est pour la bonne chose. Il n'y a que le Comité Constitutionnel qui n'est pas filmé, car ses membres les chassent à peine ils pénètrent dans la pièce qui lui est dédiée.

C'est le calme plat. Rien ne se passe. Les voies des ondes télévisées demeurent impénétrables, personne ne parvient à se mettre d'accord sur une nouvelle Constitution, encore moins sur le nouveau système politique à adopter. Et pour cause ! L'union n'a d'apolitique que la raison de son alliance, mais ses membres, eux, restent animés par leurs idéologies. Là où l'un pense dans le prisme communiste, l'autre pense dans le prisme capitaliste. Lorsque l'une pense que l'écologie doit primer, l'autre pense que la sécurité est une priorité.

Le Comité Constitutionnel gonfle royalement Bardella, qui s'y rend peu, mais c'est l'inverse pour Attal. Plusieurs fois par jour, il passe y faire un tour et donne son avis sur le débat qu'il vient interrompre. Il faut avouer qu'il a plutôt tendance à agacer tout le monde, avec ses grands airs de monsieur-je-sais-tout qui s'exprime comme un professeur ponte dans sa discipline, mais Gabriel ne prête aucune attention à cela et continue de s'occuper.

Si cette accalmie désagréable s'empare de la tête pensante de l'UFS, on ne peut pas en dire autant pour son corps armé. Suite à la libération de Versailles, les troupes de la coalition ont pu accueillir bon nombre de volontaires dans leurs rangs : citoyens véhéments, armée macroniste démissionnaire. Tout le monde n'a eu qu'une crainte, cependant, c'était une riposte immédiate de Macron sur Versailles. Cela n'est pas arrivé : les quelques forces laissées sur place pour lancer l'alerte en cas de problème n'ont pas vu un chat aux limites établies de la ville et sa couronne périphérique. Étrange, mais parfait pour eux.

Pour aller à Versailles, les forces armées de l'UFS ont emprunté un bon vieux moyen de transport clandestin : ils ont pérégriné à bord de convois ferroviaires de marchandises, voués à d'autres pays de l'Europe. Tout ça s'est fait illégalement, sans aucun accord des transporteurs. Voyager à bord d'un wagon de céréales, ce n'est pas bien confortable. Pas de place assise, tous serrés comme des sardines, manquer de tomber à chaque secousse... Non, ce n'est pas optimal pour voyager, surtout quand on part à la guerre. C'est le meilleur moyen de se casser la jambe, et au final, rester sur le banc de touche. C'est aussi le meilleur moyen de renverser le quart de sa bouteille de Ricard sur ses voisins dans un virage plus abrupt que les autres – ça, c'est du vécu pour notre chef des armées auto-proclamé, car évidemment, personne ne le considère comme tel outre lui-même.

Il y avait donc une faille logistique importante à traiter... Et la réponse s'est montrée évidente, si évidente que personne n'a compris pourquoi ils n'y avaient pas pensé immédiatement. 1910 marque la première grève des cheminots français, et depuis 1947, il n'y a pas eu une année sans grève pour la SNCF. 2024 n'y a pas échappé : dès l'annonce du président quant à la mise en tutelle du poste de premier ministre, la SNCF a annoncé une grève générale. Entendez-bien : générale. Le trafic ferroviaire s'est tout bonnement arrêté, à l'exception de la concurrence italienne établie dans le Sud-Est, et des convois de marchandises. Plus rien ne circulait, pas même les TER qui reliaient des patelins paumés.

Valse PolitiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant