Chapitre 26

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L'amour se construit, il n'est pas le fruit
d'une seule nuit, mais celui de toute une vie.
Joëlle Laurencin

°Jallel°

Allongé dans mon lit, je fixe le plafond sans savoir quoi faire. J'ai déjà épuisé le stock de vidéos que je n'avais pas pu regarder cette semaine, fait un tour à la salle de sport et révisé pendant plusieurs heures tout en engloutissant mes pâtes et mon cordon bleu en forme d'ourson, ce qui m'a bien fait marrer. Maintenant, je m'ennuie. Ce week-end, tout le monde a décidé de rentrer pour voir ses parents, mais je n'ai pas pu les imiter puisque ma grand-mère est en vacances avec des amis dans une thalasso.

Être seul est certainement ce que je déteste le plus au monde, même lorsque j'étais au plus bas, j'en étais incapable. C'est le meilleur moyen pour cogiter, pour que les pensées dévastatrices fassent surface et que je déprime toute la journée.

Je consulte de nouveau l'heure sur mon téléphone avant de soupirer, il est encore et toujours quatorze heures trente. Je pourrais retourner réviser ? Mais je ne pense pas que ce soit réellement utile, et puis j'ai une flemme gigantesque.

Tout en tournant dans mon lit, j'ouvre les réseaux sociaux afin d'essayer de me vider la tête mais ça devient de plus en plus compliqué. Lorsque je tombe sur une vidéo de couple effectuant un nouveau challenge, c'en est trop pour moi et j'abandonne cette idée.

Mon avant-bras sur les yeux, je repense aux derniers jours qui ont été d'un calme surprenant. Enfin, calme... si je fais abstraction de la culpabilité qui me ronge de ne pas avoir rappelé à Ellaïa que nous nous sommes embrassés. Encore. La scène repasse dans ma tête, son regard perdu, ses mains s'accrochant à moi et son souffle qui ralentit lorsqu'elle s'est finalement endormie après que je l'ai couchée.

Plus le temps passe, plus j'ai du mal à me positionner sur notre relation et à savoir comment agir avec elle. Une certaine ambiguïté s'est créée, mais je pense qu'elle ne vient que de moi et que je perçois mal ses actions. Elle cherche simplement à être gentille et à me soutenir, son comportement n'est pas le flirt que je m'imagine. Si nous nous sommes embrassés c'est parce qu'elle avait beaucoup trop bu.

Il n'empêche qu'elle est beaucoup plus à l'aise physiquement depuis quelques semaines. Lorsque nous nous touchons sans faire exprès - ou parce que nous nous cherchons ? que je la cherche ? -, elle ne s'éloigne plus précipitamment. Je dois bien avouer, je suis complètement paumé. Mais je laisse les choses se faire, car sa présence et son amitié me suffisent.

Ces pensées me rappellent qu'Ellaïa non plus n'est pas rentrée ce week-end, sans que je ne sache trop pourquoi. Au lieu de rester seul à m'ennuyer et à cogiter, je pourrais lui proposer de sortir en ville ?

D'un bond, je quitte mon lit et j'enfile un manteau avant de sortir de ma chambre pour toquer à la porte de ma voisine de palier, un grand sourire aux lèvres. Cette idée me plaît beaucoup.

- Une seconde ! dit-elle d'une voix à moitié endormie, de l'autre côté de la porte.

Lorsqu'elle ouvre cette dernière, un sourire vient illuminer son visage et étirer les traces de son oreiller qui rougissent sa joue.

- Désolé, je te réveille.

- Oui, mais c'est plus mal ! Tu me sauves de révision particulièrement assommante, rit-elle.

Elle recule de quelques pas pour me laisser rentrer et je découvre ses cahiers de prise de notes ouverts sur son lit. Ellaïa s'entête à prendre des notes papier car, selon elle, ça l'aide à mieux mémoriser. Personnellement j'aurais trop de mal à suivre.

Juste pour oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant