S'aimer soi-même est le début d'une
histoire d'amour qui durera toute une vie.
Oscar WildeLe soleil est à son zénith et brûle ma peau lorsque Jallel et moi déposons nos valises devant la porte en baie vitrée de notre bungalow. Je viens à peine de descendre de la voiture et la clim me manque déjà.
Je ne sais plus trop qui a commencé à aborder le sujet des vacances, l'idée de quitter la ville pour prendre un peu de temps pour nous, mais si je ne me trompe pas ça vient de lui. Ça me paraît même évident. Il faut être fou pour aller dans le sud en pleine saison, se cramer le corps et affronter la foule de touristes.
Enfin, ça m'aurait plus déranger il y a quelques années...
Ça va faire deux ans que nous avons repris la salle de sport et que nous nous sommes transformés en prof ou en coach. Je dois avouer que nous sommes tous les deux épuisés par notre travail et que ces vacances sont, finalement, une bonne idée. Durant cette année scolaire, nous avons rejoint l'association sportive de la ville, ce qui nous a rapporté de nombreux élèves et donc plus de travail. Ils sont tous plus talentueux les uns que les autres et je suis particulièrement fière du groupe de quatre danseuses qui participeront à un concours dans quelques semaines.
Jallel sort enfin le lot de clés de sa poche et ouvre la porte. Nous pénétrons dans le bungalow, déposons nos valises dans le salon et je me précipite pour fouiller l'endroit.
– C'est génial ! Petit, mais hyper confort !
Jallel se glisse derrière moi et embrasse mon cou en passant ses bras autour de ma taille avant de nous tirer vers le canapé sous la fenêtre. À notre droite, la cuisine est assez petite mais il y a tout ce qu'il faut pour pouvoir cuisiner. Une petite table carrée avec deux chaises ne nous sera pas utile car, vu la météo, nous mangerons sur la terrasse pour profiter du soleil.
– Et si on allait tout de suite découvrir la chambre... souffle Jallel dans mon cou.
– Tu n'es pas croyable, on doit d'abord ranger nos valises ! ris-je en le chatouillant.
Jallel fait un bon pour fuir mon attaque, mais je sais qu'il est déjà en train de planifier sa vengeance tandis que nous vidons nos affaires. Le lit est bien plus grand que ce que j'imaginais et l'armoire est encastrée dans le mur, ce qui est un gain de place non négligeable au vu de tout ce que j'ai ramené.
Une fois la valise glissée sous le lit, non sans difficulté, Jallel crie comme Tarzan et me saute dessus pour me plaquer sur le lit. Un mélange entre un homme de la jungle et un rugbyman m'attaque et je n'arrive pas à contenir mes éclats de rire.
Alors que le singe qui me sert de petit ami essaie de me coincer - dommage pour lui, je suis trop souple et rapide - son ventre se met à gargouiller.
– Je crois que ton estomac essaie de te faire passer un message.
Jallel m'imite en faisant la moue avant de m'attirer contre lui pour embrasser ma joue.
– Pour une fois que tu mets une robe...
– Et tu veux déjà me l'enlever ? Allez, oust !
Il rit avant de quitter la chambre pour commencer à préparer notre repas de midi avec le peu de nourriture que nous avons réussi à mettre dans notre glacière.
En attendant, je termine notre installation en déposant nos affaires de toilettes dans la salle de bain. Je ne peux pas m'empêcher de me jeter un regard dans le miroir collé à l'un des murs tout en glissant mon index sur ma peau. Mes yeux ne quittent plus ma cicatrice et je commence à me questionner sur le choix que j'ai fait en m'habillant ce matin.
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Juste pour oublier
Roman d'amourLa dernière année de lycée d'Ellaïa a été particulièrement difficile. Tellement, qu'elle a décidé de fuir sa ville natale malgré le fait qu'il ne lui reste que ses parents. La seule chose qui la fait se sentir vivante, c'est la danse. Désormais en r...