Chapitre 45

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On se demande parfois si la vie a un sens...
et puis on rencontre des êtres qui donnent
un sens à la vie.
Brassaïe

°Ellaïa°

Le soleil brille dans le ciel malgré les températures basses, ce qui réchauffe ma peau et me met de bonne humeur. Je sautille en sortant du magasin, heureuse d'avoir enfin fini nos courses et fière de mes trouvailles.

– Tu es sûre que ça va lui plaire ?

– Un lot de tasses rigolotes, de quoi faire les meilleurs chocolats chauds du monde et une peluche en forme de brioche ? Bien sûr ! Tu connais sa passion pour les sucreries.

Jallel me rejoint, deux sacs remplis de nourritures et de boissons pendent à ses bras. Plus le temps passe, plus sa force me surprend. Hier encore, il me portait avec une facilité déconcertante...

– J'en reviens pas que tu aies accepté de venir faire les courses pour tout le monde ! me taquine-t-il.

– On devait acheter notre cadeau de toute façon, alors c'est pas bien grave.

Et puis ça me permet de passer du temps avec toi.

J'attrape sa main alors que nous traversons la rue d'un pas rapide et je les glisse ensuite dans la poche de son manteau. Nous prenons le temps de marcher jusqu'à l'appartement d'Aly pour profiter de l'air frais avant d'aller faire la fête et d'étouffer dans son salon. Je chéris chaque petit moment que je passe avec lui, avec mon petit ami.

Lorsque nous arrivons chez Aly, elle nous ouvre la porte de son immeuble depuis l'interphone sans poser de question et je n'imagine pas le bazar qui doit se trouver dans son salon.

– Voilà enfin la nourriture ! s'écrit-elle en nous voyant sortir de l'ascenseur.

Mais qui laisse la porte de son appartement ouverte comme ça ?

– Et l'alcool ! rit Alex.

Je vérifie l'heure sur mon téléphone en vidant le contenu du sac dans la cuisine où Alex s'affaire à monter le gâteau en chocolat. J'ai donné rendez-vous à Mathias dans dix minutes, je dois vraiment lui parler et...

– Ellaïa ?

Je sursaute et suis le regard d'Aly lorsque je comprends qu'elle m'invite simplement à fermer le frigo devant lequel je suis encore alors que le sac est entièrement vide.

– Désolée.

- Tu stresses ?

- Un peu... Mais je veux mettre les choses au clair et m'excuser, déclaré-je en me relevant.

Aly me prend dans ses bras et ça me donne un petit peu de courage. J'ai fait beaucoup de peine à Mathias, plus que je ne dois l'imaginer.

Je quitte l'appartement avec appréhension et le temps d'attente de l'ascenseur me paraît drôlement long. Une fois en bas de l'immeuble, je remarque Mathias assis sur le banc de l'arrêt de bus au coin de la rue. J'inspire un grand coup avant de le rejoindre, mes mains plongées dans mes poches.

– Salut.

– Salut.

La situation est froide et gênante. Je ne sais pas trop par où commencer, peut-être en le remerciant d'être venu ?

– Tu voulais me parler ? finit-il par demander.

– Oui... Je... J'aimerais comprendre ce qu'il s'est passé entre nous. Pourquoi tu sembles autant en colère contre moi et pourquoi tu nous évites...

Juste pour oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant