Chapitre 3

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Tout obstacle renforce la détermination.
Celui qui s'est fixé un but n'en change pas.
Léonard De Vinci

°Ellaïa°

Mon téléphone vibre sur la table de chevet et je m'empresse d'éteindre la musique qui résonne dans la chambre. L'un des avantages à être seule est que je peux mettre mon réveil comme je le souhaite.

Je sors de mon lit et laisse mes pieds vagabonder sur le tapis jusqu'à la fenêtre. J'ouvre rapidement les volets pour voir le ciel, qui n'est pas aussi bleu qu'hier mais pas aussi couvert que ce qui a été annoncé.

J'attrape mon sweat à capuche noir, j'enfile ensuite un jean et mes baskets avant de faire un tour à la salle de bain pour brosser mes cheveux. Contrairement à hier je les laisse libres, sur mes épaules.

Mon sac de cours rempli de feuilles vierges, je file en direction de la cafétéria, tête baissée, pour manger mon petit déjeuner.

Je fixe mes baskets dans la queue et je me sers un chocolat chaud avec un croissant avant de filer m'asseoir à une table isolée.

Je croque à pleines dents mon croissant et je souris en retrouvant le goût du bonheur. Ça m'avait tellement manqué, les croissants chauds au petit déjeuner ! Je me régale et avale mon chocolat chaud en quelques gorgées.

Mon verre et mon sachet jetés, je me dirige vers l'un des espaces verts de l'université. Cette dernière possède une cour sportive avec un terrain multisport, pour le foot, le basket et tout autre sport. Pas trop loin d'ici se trouve une cour principale, à côté des bâtiments et des espaces verts répartis un peu partout sur le campus, avec des bancs et des tables de pic-nique.

Devant moi, le jardin est magnifique. Les arbres encore bien verts ne sont pas très hauts et laissent quelques espaces au soleil ; de vieux bancs sont disposés un peu partout au bord des chemins pour que l'on puisse s'y installer et un peu plus loin, je réussis à voir un champ de fleurs apportant de la couleur.

Je m'assois sur un banc, je ferme les yeux et lève la tête vers le ciel pour profiter de la chaleur tant qu'elle est supportable. Ça faisait un moment que je n'avais pas fait de bain de soleil comme celui-ci, seule avec ma musique dans les oreilles.

Malheureusement ça ne dure pas bien longtemps car d'autres personnes arrivent et s'installent sur les bancs, des gobelets de café fumant à la main, pour discuter des cours.

Je reprends mon sac et je quitte mon coin de paradis pour errer dans l'université et retourner dans ma chambre. En sortant de cette dernière quelques minutes avant le début des cours, je croise mon voisin de palier. On ne peut pas le rater, avec ses cheveux gris et son bras tatoué.

Je ne m'attendais certainement pas à ce qu'il vienne aussi toquer à ma porte, uniquement avec une serviette autour de la taille qui a failli finir sur le sol. Nous sommes tous les deux gênés et je le remercie intérieurement de ne pas me saluer.

Lorsque son camarade de chambre a frappé en premier à ma porte hier soir, alors qu'il n'était recouvert que d'une petite serviette, je n'ai pas pu m'empêcher de relever ses tatouages. Celui qui a le plus accroché mon regard est la rose entourée d'épines et de flammes sur le haut de son torse et remontant dans son cou. Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que signifie un tatouage de si grande taille. Quand sa bouche s'est ouverte pour savoir s'il pouvait utiliser ma douche, j'ai été déstabilisée par sa voix chaude, mais je l'ai finalement laissé se laver dans ma salle de bain car il n'avait pas l'air d'en attendre plus de moi.

Mon téléphone vibre dans ma poche, ce qui me sort de mes rêves.

– Ma chérie, comment vas-tu ? s'écrie joyeusement la voix de ma mère.

Juste pour oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant