Juste pour oublier

Chapitre 8

Chaque matin, nous renaissons. Ce que tu
feras aujourd'hui est ce qui compte le plus.
Bouddha

°Jallel°

Je grogne dans mon lit lorsque Cal m'arrache de mon sommeil en enlevant ma couette.

– Allez, debout Jallel !

Le week-end est passé beaucoup trop vite, on est déjà lundi et commencer par français n'est pas ce que j'ai envie de faire là tout de suite, malgré la prof sexy.

Alors que Cal rentre dans la salle de bain, il me lance son téléphone que j'observe avant de le déverrouiller.

Sylv' - 22:46
Dis à ton pote que je suis pas
une simple vide couilles d'accord ?
Cet enfoiré a bloqué mon numéro.
C'est con, c'était un bon coup.

Je grimace en lisant ce message, il me rappelle de mauvais souvenirs et ma plus mauvaise habitude : fréquenter différentes filles, uniquement pour nos plaisirs personnels. Elles recherchaient toutes la même chose que moi : un plan cul, une histoire régulière sans prise de tête. Cette Sylvie faisait partie de nos plans réguliers, à Cal et moi, et il semblerait qu'elle n'ait pas réussi à nous trouver de remplaçant. Coucher avec la même fille que notre meilleur ami ne nous dérangeait pas, tant que l'autre était au courant et ne servait pas de plan B si l'un ne répondait pas.

– Pourquoi tu l'as pas bloquée ? demandé-je à Cal tout en m'habillant.

– J'en ai aucune idée.

Je soupire en marchant d'un pas lourd vers la salle de bain lorsque Cal en sort, la lumière s'y trouvant se reflète sur le carrelage et m'éblouit alors que j'essaie de me coiffer. Je passe de l'eau sur mon visage pour me réveiller avant de saisir le rebord du lavabo pour m'y appuyer. Une semaine. Plus qu'une semaine.

Je secoue la tête pour faire disparaître les ondes négatives qui parcourent mon corps. Il faut que j'arrête d'y penser, de compter les jours comme je le fais. Mais je sais que je ne suis pas le seul à surveiller la date, le comportement de Cal me le prouve.

Mes pieds finissent par m'emmener en direction de la salle de français plus rapidement que je ne l'aurais imaginé. Nous retrouvons Alex dans le couloir, tout aussi démotivé que nous.

– Je crois que la seule raison pour laquelle je suis sorti de mon lit ce matin, c'est le décolleté de Madame Beauvary ! rit Alex, une lueur de malice dans les yeux.

Cette lueur a vite disparu lorsque la prof est arrivée avec un t-shirt qui dissimulait bien ses formes avantageuses. D'autres garçons ont fait des réflexions plus ou moins discrètes et notre professeure de français n'a pas hésité à les foudroyer du regard. Je ne comprendrai jamais comment les doctorants font pour nous faire cours alors que leur âge est si proche du nôtre.

L'heure de français est passée très rapidement, je pense que c'est dû au fait que j'ai somnolé pendant une bonne partie du cours car revoir comment utiliser les compléments d'objets me dépasse. Quant au cours magistral qui a suivi, j'avoue que je n'ai pas eu le temps de souffler, la quantité d'information est déconcertante.

Mon sac de cours sur les épaules, je suis mon groupe de TD en direction du gymnase. J'appréhende un peu ce cours de danse, j'espère que la prof va nous laisser choisir notre partenaire.

Car très clairement, Ellaïa est pour moi.

Lorsque j'en ai parlé à Aly, elle a protesté en apprenant que je lui volais sa nouvelle super copine, mais je lui ai vite rappelé que les duos devaient être constitués d'une fille et d'un garçon.