Chapitre 18

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Le sentiment de ne pas être aimé est
la plus grande des pauvretés.
Mère Térésa

°Jallel°

Il est midi passé et Cal et moi faisons notre valise. La mienne est remplie de sweats noirs, de jeans, de boxers et de tee-shirts qui camouflent parfaitement mon déguisement.

Tout le monde est enfermé dans sa chambre à préparer ses affaires pour les superbes vacances que nous allons passer chez Ellaïa. J'ai hâte de découvrir l'univers où elle a grandi, sa maison et qu'elle nous raconte plein de bons souvenirs. Et profiter de ces vacances bien méritées, même si ce n'est qu'une seule semaine.

Sur mon lit en bazar, mon téléphone s'illumine et je saute dessus pour lire le message et le transmettre à Cal.

Ellaïa – 13:47
Vous êtes tous prêts ? Rdv devant
l'arrêt de bus avant 15 h ok ?
Le train est a 15h38, ça devrait passer.

J'éteins mon téléphone avant de le fourrer dans la poche de ma veste. Je ferme rapidement ma valise alors que derrière moi celle de Cal est déjà bouclée. Nous enfilons nos manteaux avant de quitter la chambre, laissant derrière nous ce qui est devenu notre deuxième maison.

Nous arrivons les deuxièmes à l'arrêt, après Ellaïa et Aly. Les autres nous rejoignent et le bus arrive quelques minutes après, quasiment bondé. Nous avons quelques difficultés pour monter à bord et nous asseoir avec nos valises, sauf Alex qui serre son minuscule sac de cours sur ses genoux, très fier de lui. Honnêtement, c'est un miracle s'il a mis un t-shirt et un caleçon dedans, je ne sais pas comment il compte tenir toute la semaine, mais grâce à lui nous avons tous réussi à monter même si nous sommes entassés à l'avant du bus.

Durant les vingt minutes de trajet, chacun reste silencieux pour ne pas plus déranger les autres personnes qui nous lancent déjà des regards noirs. Nous sommes tous occupés à écouter notre musique ou bien à jouer sur nos téléphones. Mais l'attitude de Mat me perturbe beaucoup, il paraît distant, ailleurs. Il évite le regard de la tatouée et de sa super copine aux cheveux violets, et ce depuis plusieurs jours.

À l'arrivée, nous marchons tous les sept en direction de notre quai. Je ne sais pas si les parents de notre hôte sont au courant du nombre de personnes que leur fille a invité, mais ils sont sacrément généreux et confiants pour nous laisser leur maison une semaine.

Dans le train, choisir nos places est difficile. Hanna veut être avec Cal et ce dernier veut être avec moi, Aly veut être avec Ellaïa et moi pour, comme elle dit, rire aux éclats, Mat ne veut absolument pas s'asseoir avec Aly et Ellaïa et Alex ne veut pas se séparer de Cal.

– Ça suffit ! s'énerve mon ami aux cheveux gris. Hanna et Alex, venez avec moi. Tant pis si je ne suis pas avec Jallel, et Mat, tu t'assoies et tu la boucles !

Les premières minutes du trajet se déroulent dans un silence tendu, alors que nous essayons une nouvelle fois de nous faire oublier. D'habitude c'est Aly qui a le don pour attirer l'attention, mais il semblerait que Cal soit sur les nerfs aujourd'hui.

Ellaïa finit par prendre la parole :

– Ma maison n'est pas un palace mais on devrait pouvoir s'arranger. Aly et Hanna dormiront avec moi, dans la chambre. Désolée les garçons mais vous allez devoir vous contenter des clics clacs du salon. Au moins vous aurez la télé ! On se partagera tous ma salle de bain, je compte sur vous pour ne pas vous battre.

C'est déjà un exploit que sa famille ait deux canapés qui fassent aussi lit. Nous acquiesçons tous en riant, sauf Mat qui écoute encore de la musique tellement fort que j'arrive à l'entendre. Il est complètement ailleurs.

Juste pour oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant