À 16 ans, Mave Burton était déjà une force de la nature. Mentant sur son âge, elle combattait dans des fédérations de catch extrême, des lieux où les règles semblaient n'exister que pour être brisées, où la violence n'était pas seulement tolérée, mais encouragée. Elle s'était fabriquée une réputation dans ces cercles underground, se jetant dans les combats les plus brutaux et dangereux. Elle saignait, elle tombait, mais elle se relevait toujours, plus déterminée à prouver sa valeur.La maison était devenue un endroit étouffant, un lieu de silence et de tensions. Sa mère, continuait de l'ignorer ou de lui reprocher ses choix, et son père, n'était plus là pour adoucir les choses depuis qu'il était parti quelques années plus tôt. Mave, elle, s'accrochait à son rêve comme à une bouée de sauvetage, réparant un à un tous ses posters déchirés, reconstruisant minutieusement son univers après chaque dispute.
Un soir, elle rentra à la maison, le visage enflé et une coupure fraîche au-dessus de son sourcil gauche, vestiges de son dernier combat. Ses bras et ses jambes étaient couverts de bleus, ses vêtements tâchés de sang. Elle pensait pouvoir regagner sa chambre sans un mot, éviter tout contact avec sa mère, mais elle se tenait dans le salon, les bras croisés, le visage fermé.
« **Regarde-toi, Mave...** » murmura sa mère en secouant la tête, sa voix pleine de désespoir et de reproches.
Mave s'arrêta net. Elle était fatiguée, exténuée même, mais ces mots lui firent mal, comme une nouvelle plaie ouverte. Elle ne dit rien, cherchant à fuir, mais **Jenn** ne la laissa pas partir aussi facilement. Elle attrapa son bras, la forçant à se tourner vers elle.
« **Si seulement tu savais à quel point je suis malheureuse...** » commença **Jenn**, les yeux luisant de larmes contenues. « **Tu m'as volé mon rêve, celui d'avoir une fille. Une vraie. Pas comme toi, qui se bat, qui porte des vêtements de garçon. Regarde-toi, Mave, tu es ridicule...** »
Mave resta immobile, comme paralysée, absorbant chaque mot comme un coup. Son souffle se faisait court, mais elle ne pouvait se résoudre à parler.
« **J'ai essayé !** » continua **Jenn**, la voix brisée par la colère. « **J'ai essayé de te faire porter du rose, de t'acheter des poupées, des robes de princesse. Mais non ! Tout ce que tu voulais, c'était ce catch absurde ! Je t'ai regardée, Mave, à côté des autres mamans avec leurs petites filles parfaites. J'ai pleuré des milliers de fois en te voyant... en te voyant me décevoir encore et encore.** »
Les mains de Mave tremblaient, mais elle restait figée.
« **C'est à cause de toi que ton père est parti !** » hurla **Jenn**, perdant le contrôle de ses émotions. « **C'est toi qui l'as fait fuir, toi, avec tes obsessions stupides et tes airs de garçon manqué. Petite autiste à la noix !** »
Le silence qui suivit ces mots fut plus violent que n'importe quel coup que Mave avait pu recevoir sur un ring. Ces paroles étaient comme des lames, s'enfonçant dans son cœur. La douleur physique qu'elle subissait chaque soir en se battant n'était rien comparée à ce qu'elle ressentait maintenant.
Elle éclata en sanglots, les larmes coulant sans retenue, tandis que sa mère se tenait devant elle, inflexible. Mave n'essaya même pas de répondre. Elle monta précipitamment dans sa chambre, attrapa son sac de sport et y fourra quelques vêtements. Elle savait qu'elle ne reviendrait pas. C'était la fin.
Sans un mot de plus, elle descendit les escaliers, ignorant les regards de sa mère. Elle ouvrit la porte d'entrée et s'enfuit dans la nuit, le cœur brisé.
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En pleine nuit, Mave frappa à la porte de **André**, son coach de catch et la seule figure paternelle stable dans sa vie. Lorsqu'il ouvrit la porte, il la vit tremblante, le visage baigné de larmes. Ses vêtements étaient déchirés, son visage encore marqué par les vestiges de son dernier combat. Mais ce n'était pas seulement la douleur physique qui la rongeait.
« **Mave ? Qu'est-ce qui se passe ?** » demanda **André**, inquiet.
Mave ne répondit pas tout de suite. Elle franchit le seuil de la porte et se laissa tomber sur une chaise dans la petite cuisine. **André** referma doucement la porte derrière elle, s'approcha et s'accroupit à ses côtés.
« **Je ne peux plus rester là-bas, André. Elle me déteste. Elle m'a dit que tout est de ma faute... que mon père est parti à cause de moi...** » Les mots sortaient péniblement de sa bouche, entrecoupés de sanglots.
**André** posa une main réconfortante sur son épaule, laissant Mave se libérer de ce poids immense. Il savait que la relation entre Mave et sa mère était difficile, mais il n'avait jamais imaginé que cela puisse aller aussi loin.
« **Tu n'as rien fait de mal, Mave,** » murmura-t-il doucement. « **Tu es une battante. Ce que tu vis est injuste, mais ce n'est pas ta faute. Ne laisse jamais personne te faire croire ça.** »
Les larmes de Mave coulèrent encore plus fort, mais cette fois, il y avait un soupçon de soulagement dans ses pleurs. **André** savait que Mave avait besoin d'un environnement stable, d'un endroit où elle pourrait continuer à poursuivre son rêve sans cette pression constante de devoir être quelqu'un qu'elle n'était pas.
« **Écoute,** » dit-il enfin après un long moment de silence, « **je ne vais pas te laisser retourner là-bas. Tu peux rester ici aussi longtemps que tu en as besoin. Je vais m'occuper de toi. On va s'assurer que tu puisses continuer à t'entraîner, à devenir la grande catcheuse que tu es destinée à être.** »
Mave hocha la tête. Ses yeux rouges et gonflés fixaient la table devant elle, mais elle savait que les mots d'**André** étaient sincères. Il l'avait toujours soutenue, même quand tout semblait aller mal.
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Les jours qui suivirent furent étranges pour Mave. Vivre chez **André** n'était pas facile au début, mais il lui offrit une stabilité qu'elle n'avait jamais connue. Ils s'entraînaient ensemble tous les jours, parfois jusqu'à l'épuisement. Le catch devint plus qu'une passion pour elle : c'était sa vie, son identité.
**André** avait aussi un plan en tête. Il ne voulait pas seulement que Mave s'éloigne de sa mère, il voulait la protéger, l'aider à grandir loin de cette toxicité qui avait tant marqué son enfance. Il savait que le catch pouvait être la porte de sortie de Mave, le moyen de s'élever au-dessus de tout cela.
« **Tu as ce qu'il faut, Mave. Tu es spéciale, tu le sais ?** » lui disait-il souvent lors de leurs séances d'entraînement. « **Mais tu dois te concentrer. Tu dois montrer à tout le monde que tu n'es pas seulement une fille dans ce milieu. Tu es une guerrière. Une vraie.** »
Mave hocha la tête, absorbant chaque mot. Elle savait que le chemin serait long, mais elle n'avait jamais été aussi déterminée.
C'est à cet instant que quelque chose changea en elle. Elle ne se battait plus seulement pour elle-même. Elle se battait pour son avenir, pour prouver qu'elle pouvait accomplir ses rêves malgré toutes les embûches qui s'étaient dressées sur son chemin. Le catch n'était plus un simple refuge, c'était sa voie, sa raison de se battre chaque jour. **Mave Burton**, "la salle gosse" de Fontainebleau, était prête à gravir les échelons, peu importe ce que cela lui coûterait.
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Who she supposed to be ? (Mave Burton)
FanfictionL'histoire de mon oc Mave Burton:) Mave Burton, née en 1986 en France, a développé dès son enfance une passion pour le catch. À 19 ans, elle part pour Londres, où elle s'entraîne et se fait remarquer pour son style hardcore. Après une relation tumul...