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Fergal se glissa doucement derrière Mave, ses mains effleurant tendrement son ventre arrondi. Il déposa de légers baisers sur ses épaules nues, sentant la chaleur de sa peau contre ses lèvres. Elle souffrait tellement, mais il voulait apaiser son cœur, au moins pour quelques instants.

Il murmura doucement à son oreille :
« Je suis là, ma chérie. Tu es si forte, et tout ça sera bientôt derrière nous. On va y arriver, ensemble... »

Mave ferma les yeux, savourant le contact rassurant de Fergal. Sa voix était comme un baume sur sa douleur. Ils étaient tous les deux fatigués, mais unis, et la présence de ses mains contre son ventre la réconfortait.

Pendant ce temps, Myrtle et Johan Devitt, les parents de Fergal, étaient à table, profitant du dîner. Johan, 63 ans, au visage buriné par les années, affichait un sourire plein de fierté. Ses cheveux grisonnants et sa carrure imposante montraient un homme autrefois vigoureux, mais toujours solide. À ses côtés, Myrtle, 60 ans, élancée et élégante, souriait affectueusement. Ses cheveux poivre et sel étaient soigneusement relevés en un chignon, et ses yeux pétillaient de douceur.

Fergal, 39 ans, était une version plus jeune de son père, avec une silhouette athlétique et des cheveux bruns en bataille. Son regard, cependant, portait cette tendresse infinie qu'il réservait à Mave. Mave, elle, du haut de ses 35 ans, était resplendissante malgré la fatigue. Ses longs cheveux blonds et lisses tombaient en cascade sur ses épaules, et ses yeux gris, bien qu'épuisés, brillaient d'un amour immense pour Fergal.

Après le dîner, Mave s'était assise sur la terrasse. Le froid de février se faisait ressentir, mais l'air était pur, presque apaisant. Le ciel était parsemé d'étoiles, et elle regardait ce spectacle en silence. Fergal la rejoignit en douceur, s’installant derrière elle, ses jambes de chaque côté des siennes, son dos reposant contre son torse. Il déposa un baiser dans son cou, et ensemble, ils regardèrent les étoiles.

« On en a parcouru du chemin, toi et moi », dit Mave, sa voix douce brisant le silence. « Depuis 2014, on a traversé tant de choses... Je n'aurais jamais cru qu'on arriverait là, ensemble, prêts à accueillir notre petit. »

Fergal resserra doucement son étreinte.
« Je suis tellement fier de nous, de toi surtout. On a eu des moments difficiles, mais chaque seconde en valait la peine. Regarde où on est aujourd'hui... Ensemble. »

Mave sourit, les larmes aux yeux.
« J'ai eu tellement peur de te perdre, tu sais. Je me suis souvent demandé si on arriverait jusqu'ici... Mais maintenant, je suis juste... heureuse. »

« Moi aussi, » murmura Fergal en caressant son ventre. « Il ne reste plus qu'un petit bout de chemin, et bientôt, on aura notre bébé dans les bras. »

Cette nuit-là, ils se couchèrent, Mave blottie contre Fergal, leurs corps épousant la forme l'un de l'autre. Le sommeil les enveloppa doucement, bercés par la certitude qu'ils étaient ensemble, qu'ils étaient prêts pour la prochaine étape de leur vie.

Cependant, en plein milieu de la nuit, Fergal fut tiré de son sommeil par des bruits étouffés venant de la salle de bain. Encore ensommeillé, il entendit des pleurs et, dans la confusion, la voix de sa mère. Il se leva rapidement, torse nu, enfilant un survêtement, et se dirigea vers la salle de bain.

Lorsqu'il entra, il vit Mave, les larmes aux yeux, ses mains tenant son ventre. Myrtle, au téléphone, parlait rapidement à quelqu'un. Fergal mit quelques secondes à réaliser ce qui se passait. Puis tout devint clair. C'était le moment. Le bébé allait arriver.

L'ambulance roulait à toute vitesse vers l'hôpital, et Fergal, assis à côté de Mave, sentait son cœur battre frénétiquement dans sa poitrine. Le long des cuisses de Mave, le sang coulait, et chaque goutte lui donnait l'impression qu'il perdait pied. Chaque personne qui s'approchait d'elle, chaque geste brusque des infirmiers, le rendait encore plus tendu.

« Reculez ! Ne la touchez pas comme ça ! » cria Fergal, son ton plus dur qu'il ne l'aurait voulu.

Un infirmier tenta de s'approcher pour stabiliser Mave, mais Johan, son père, posa une main ferme sur son épaule. « Laisse-les s'occuper d'elle, Fergal », dit-il doucement, bien qu'il partageait la même peur.

Fergal détourna les yeux de son père, le regard toujours rivé sur Mave. Il n'arrivait pas à accepter de ne rien pouvoir faire, mais il finit par céder et laissa l’équipe médicale faire son travail.

À l'hôpital, l'atmosphère était lourde de tension. Mave était dilatée à 6, mais les saignements restaient anormaux, inquiétants. Fergal ne quittait pas son côté, serrant fermement sa main, refusant de montrer à quel point il était terrifié. Il voyait la douleur sur son visage, chaque contraction la dévastant un peu plus. Alors, il faisait ce qu’il pouvait pour l’apaiser, caressant son visage avec une tendresse infinie.

« Ça va aller, Mave. Je suis là. Je suis avec toi... » murmurait-il sans cesse.

Mais la douleur était insupportable pour Mave. Les larmes coulaient de ses yeux, mêlées de sueur et de souffrance. Elle se tourna vers Fergal, cherchant dans son regard la force dont elle avait besoin. Sa voix se brisa quand elle demanda, entre deux sanglots : « Tu m’aimes ? »

Fergal sentit son cœur se serrer. Il caressa ses longs cheveux blonds collés par la transpiration, et ses yeux brillèrent de larmes refoulées.

« Oui, Mave ! Oui, je t’aime, je t’aime tellement. » Sa voix tremblait, mais il essayait de rester fort pour elle. Il baissa la tête et déposa un baiser doux sur son front brûlant, tentant de lui transmettre tout l’amour qu’il ressentait. « Tu es incroyable, Mave. Tu peux le faire, je sais que tu peux. »

Mave poussait de toutes ses forces, luttant contre la douleur qui envahissait chaque parcelle de son corps. Et Fergal, malgré ses propres douleurs physiques, restait debout à ses côtés. L’incident dont il avait souffert des mois auparavant l'avait laissé marqué, des cicatrices visibles et invisibles qu’il portait encore. Ses jambes tremblaient, la douleur dans son dos le brûlait, mais il refusait de faillir maintenant.

Il serra plus fort la main de Mave. Elle avait besoin de lui, et rien ne l’aurait fait bouger de cet endroit.

Chaque minute semblait interminable, chaque cri de Mave était comme un coup dans son propre cœur, mais il était là, un pilier de soutien. Il lui murmurait des mots d’encouragement, caressait son visage et ses cheveux, embrassait son front. Même dans la tempête de douleur et de peur, il était déjà un père extraordinaire.

Alors que Mave puisait dans ses dernières forces pour donner naissance à leur petit garçon, Fergal savait que ce moment, aussi terrifiant soit-il, les lierait pour toujours.

Who she supposed to be ? (Mave Burton)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant