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Mave s’était battue sans relâche, mettant de côté sa propre santé pour rester aux côtés de Fergal. Mais petit à petit, l’épuisement prenait le dessus, et son corps lui envoyait des signaux de plus en plus alarmants. Le bébé en elle demandait tellement d’énergie, et elle, trop concentrée sur Fergal, n’avait pas écouté les mises en garde. Un matin, après des semaines d’épuisement accumulé, elle s’effondra, à bout de forces.

Les médecins et Philip lui avaient tous conseillé de ralentir, mais cette fois, son corps ne lui laissait plus le choix. Mave, toujours forte, finit par céder et accepter l’évidence : elle avait besoin de repos. Elle avait besoin de temps pour elle et pour leur bébé. Forcée par ses proches, elle prit un congé jusqu’à la fin de sa grossesse. Pour Mave, c’était un crève-cœur de laisser son rôle de manager général de RAW de côté, elle qui s'était toujours jetée corps et âme dans ce travail qu’elle adorait. Mais désormais, c’était sa santé et celle du bébé qui comptaient le plus.

Fergal, toujours soucieux d’elle, ne supportait plus de la voir se négliger. Quand il la vit s’effondrer, il comprit que tout ça allait trop loin. Alors, malgré sa propre faiblesse, il lui fit une promesse : il ralentirait son propre rythme de rééducation, il cesserait de se pousser aussi durement, mais à une condition. "Si tu rentres à la maison et que tu prends soin de toi, que tu dors, que tu manges correctement, alors je te promets de ralentir," lui dit-il avec douceur mais fermeté, sachant qu’elle ne pourrait pas lui résister. Mave, épuisée, céda finalement au chantage tendre de son mari, incapable de lui refuser quoi que ce soit lorsqu’il s’agissait de son bien-être.

Elle retourna à la maison, sous la surveillance attentive de ses proches, prenant enfin le repos dont elle avait tant besoin. À l’hôpital, les médecins prenaient soin d’elle et s’assuraient qu’elle mange correctement, ne lui laissant plus aucune excuse pour se négliger. Peu à peu, Fergal voyait son rôle se rétablir. Il n’était plus celui qui avait besoin de soins constants. Il devenait de nouveau le mari, celui qui s’inquiète pour sa femme, celui qui veut la voir heureuse et en bonne santé.

Chaque jour, il s’efforçait de récupérer un peu plus. La douleur était toujours présente, mais il ralentissait, tenant sa promesse. Il travaillait dur, mais à son rythme, progressant lentement mais sûrement. Il rêvait du jour où il pourrait enfin se tenir devant Mave, la regarder de toute sa hauteur et la prendre dans ses bras comme avant.

Un mois et dix jours après l'effondrement de Mave, le moment qu'il avait tant attendu arriva enfin. Il avait gardé ce progrès secret, une surprise qu’il voulait lui faire. Ce jour-là, elle entra dans sa chambre d’hôpital, fatiguée mais sereine, pensant le retrouver comme chaque fois, assis ou allongé, encore en convalescence. Mais cette fois, ce fut différent.

Fergal était debout.

Droit devant elle, plus solide qu’elle ne l’avait vu depuis longtemps. Il la surplombait, imposant, comme avant, avec ce regard doux mais déterminé qui lui avait tant manqué. Mave, sous le choc, resta figée un instant, ses yeux écarquillés de surprise. Puis, lentement, il fit un pas vers elle. Un seul pas, mais un pas immense pour eux deux.

"Je suis là, Mave," murmura-t-il avec un sourire tendre, sa main venant délicatement caresser sa joue.

Mave, les larmes aux yeux, ne put s’empêcher de se laisser aller contre lui, sentant enfin son corps ferme la soutenir comme autrefois. Ce contact, ce lien, tout cela lui avait tellement manqué. Elle se laissa envelopper par ses bras, retrouvant cette sensation de sécurité et de chaleur qu'elle n’avait plus connue depuis des mois. Fergal, bien que toujours fatigué, la tenait fermement, la tête de Mave posée contre son torse, et pour la première fois depuis l’accident, il se sentit entier.

Leurs lèvres se nouèrent dans un baiser tendre, doux, plein d’émotion, marquant la fin d'une période de douleur et de séparation. Ce baiser n'était pas seulement un geste d'affection, c'était une promesse silencieuse, un renouvellement de leur lien après des mois d'épreuves. Mave pleurait doucement contre lui, ses larmes coulant sur ses joues, mais cette fois-ci, c'était des larmes de soulagement, de bonheur et d'amour.

Fergal, bien qu’encore affaibli, se sentait à nouveau le mari qu’il voulait être pour elle. Il serra doucement sa main contre son ventre arrondi, sentant leur bébé bouger légèrement sous sa paume. Il sourit, un sourire de pure joie, ému de pouvoir enfin partager ce moment avec elle. "Notre petite fille va bientôt être là, et je te promets que je ferai tout pour être debout à ses côtés, Mave. Je veux te voir sourire quand tu la tiendras dans tes bras."

Who she supposed to be ? (Mave Burton)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant