Who she supposed to be ? (Mave Burton)

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Le voyage de noces en Grèce fut une parenthèse enchantée pour Mave et Fergal. Leurs deux semaines dans ce pays magnifique leur permirent de se retrouver encore plus, dans une atmosphère de détente et de découverte. Ils ne se quittaient plus, riant de leur nouveau statut de "mari et femme" qu'ils utilisaient à tort et à travers pour tout et rien.

« Ma femme, tu veux du vin ? »
« Mon mari, j'ai oublié mon chapeau, peux-tu aller le chercher ? »
« Ma femme, je crois que tu as volé mon cœur. »

Ils s’amusaient comme des enfants, profitant de chaque instant, savourant cette intimité nouvelle qu’ils avaient construite ensemble.

Un soir, après une journée passée à explorer les plages et les petites ruelles ensoleillées, ils s’étaient installés sur la terrasse de leur villa, face à un panorama à couper le souffle. La mer s’étendait à perte de vue, scintillant sous les reflets argentés de la lune. Le calme de la soirée contrastait avec les émotions tumultueuses qu’ils avaient vécues ces dernières semaines. Fergal observait Mave, sa silhouette éclairée par la lumière douce des lanternes, son visage détendu, ses yeux pleins de vie.

Il se tourna doucement vers elle, prenant une grande inspiration avant de poser une question qui le hantait depuis leur conversation avec André, lors de leur mariage. Il hésita un moment, sachant que le sujet était délicat, mais sentant qu’il était temps de comprendre cette part d'elle qu'elle gardait si souvent cachée.

« Mave... » murmura-t-il timidement, cherchant ses mots. « Tu… tu n’es pas obligée de répondre, mais… comment s’est déroulée ton enfance ? »

Mave, qui était assise à ses côtés, tourna la tête vers lui, surprise par la question. Elle savait que ce moment arriverait un jour. Elle avait confiance en Fergal plus qu’en n’importe qui d’autre, et pourtant, parler de son passé était toujours un exercice douloureux. Mais ce soir, elle se sentait prête. Il méritait de savoir. Elle plongea son regard dans le sien, cherchant les mots justes, mais surtout, la force de les dire.

« Mon enfance… » commença-t-elle doucement, la voix un peu rauque. « Ce n’était pas exactement… heureux. » Elle fit une pause, inspirant profondément avant de continuer. « Mes parents s’engueulaient tout le temps. Je me souviens que les disputes étaient constantes, presque quotidiennes. Ils se disputaient pour des broutilles, pour de l’argent, pour des erreurs du passé... mais surtout pour des rêves brisés. »

Fergal resta silencieux, respectant ce moment, laissant Mave parler à son rythme. Elle était si forte, et pourtant, il voyait bien que ces souvenirs la blessaient encore.

« Mon père est parti quand j’étais jeune. Je devais avoir dix ans. Il ne supportait plus ma mère… ni la vie qu’ils menaient ensemble. Il n’est jamais revenu. Après ça, les choses ont empiré. Ma mère… elle ne m’a jamais vraiment aimée. Elle me l’a toujours fait sentir. Elle me voyait comme un poids, une sorte de rappel constant de son échec, de la vie qu’elle n’avait pas eue. »

Fergal, le cœur serré, écoutait attentivement. Il imaginait Mave, toute petite, au milieu de ces conflits, entourée d’un amour absent. C’était difficile à croire, de savoir que la femme qu’il aimait tant, si courageuse et déterminée, avait dû grandir dans de telles conditions.

Mave continua, la voix un peu plus tremblante : « Je me suis battue pour exister, pour me prouver que je valais quelque chose… mais ça n’a jamais suffi pour elle. Quand j’ai eu 16 ans et que j’ai décidé de poursuivre mes rêves, de devenir athlète, elle m’a mise à la porte. Elle m’a dit que je n’étais plus sa fille. »

Elle marqua une pause, les larmes lui montant aux yeux, mais elle les retint. Fergal, ému, posa sa main sur la sienne, la serrant doucement pour lui montrer qu’il était là, qu’il la comprenait.

« C’est André qui m’a recueillie », reprit-elle. « Il m’a offert un toit, un refuge. C’est lui qui m’a appris à me battre pour ce que je voulais vraiment, mais sans jamais perdre qui j’étais. Il m’a donné l’amour d’un père, celui que je n’avais jamais eu. »

Fergal se sentit encore plus proche d'elle à cet instant. Il comprenait mieux maintenant pourquoi Mave était si forte, mais aussi pourquoi elle était parfois si secrète sur son passé. Il se pencha vers elle et déposa un baiser tendre sur son front.

« Merci de m’avoir raconté tout ça », dit-il doucement. « Je sais que ce n’est pas facile pour toi. Mais je te promets, Mave, que jamais tu n’auras à affronter tout ça seule. Je suis là, et je serai toujours là. »

Mave lui sourit faiblement, touchée par ses mots, et elle se blottit contre lui. Ils restèrent ainsi un long moment, en silence, regardant les étoiles au-dessus de l’océan, se laissant porter par la douceur de la nuit.

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Les jours passèrent, et le voyage de noces se poursuivit dans une harmonie parfaite. Mave et Fergal étaient inséparables, vivant chaque instant avec intensité, profitant de cette liberté nouvelle d’être mari et femme. Leurs journées étaient remplies de rires, de découvertes, et leurs nuits... de passion. Ils faisaient l’amour presque tous les jours, et leur complicité devenait de plus en plus profonde.

Lors de la deuxième semaine, alors qu’ils se promenaient dans un petit village pittoresque, Mave commença à ressentir quelque chose d’étrange. Elle se sentait différente, une fatigue inhabituelle s’était installée, accompagnée de nausées légères. D’abord, elle n’y prêta pas attention, mettant cela sur le compte du voyage. Mais au bout de quelques jours, elle commença à se poser des questions.

Un matin, alors qu’elle se préparait, elle fit un test de grossesse qu’elle avait acheté discrètement. Son cœur battait la chamade, et elle tremblait d’excitation et d’appréhension. Lorsque le résultat s’afficha, elle resta figée un instant. Un petit « + ».

Elle était enceinte.

Le choc passé, un immense sourire éclaira son visage. Elle était enceinte de Fergal, l’homme qu’elle aimait plus que tout, et ce bébé serait la concrétisation de leur amour. Son cœur débordait de bonheur, et elle savait exactement comment elle allait lui annoncer.

Ce soir-là, alors qu’ils étaient de retour dans leur villa, elle se glissa dans ses bras, un sourire mystérieux aux lèvres.

« Fergal », dit-elle doucement, son regard pétillant. « J’ai quelque chose à te dire… »

Fergal, intrigué, leva un sourcil, un sourire espiègle aux lèvres. « Qu’est-ce que tu me caches, ma femme ? »

Mave sourit encore plus largement, prenant ses mains dans les siennes. « Eh bien, mon mari… tu vas être papa. »

Fergal la fixa, l’incrédulité d'abord visible sur son visage, avant que la réalité ne le frappe de plein fouet. Ses yeux s’agrandirent, et il resta un instant sans voix, incapable de prononcer un mot. Puis, un immense sourire illumina son visage, et il se mit à rire de bonheur, la serrant contre lui avec une force presque désespérée.

« On va avoir un bébé ?! » s’exclama-t-il, ses yeux brillants d’émotion.

Mave hocha la tête, les larmes aux yeux. « Oui, Fergal. On va avoir un bébé. »

Ils restèrent ainsi, enlacés, riant, pleurant de bonheur, savourant cet instant parfait. Leur amour, déjà si fort, venait de prendre une nouvelle dimension. Ensemble, ils allaient fonder une famille, et rien au monde ne pourrait être plus précieux pour eux.

« Je t’aime, Mave. Plus que tout au monde. Toi et ce bébé... vous êtes ma vie », murmura Fergal contre ses cheveux.

Mave, les yeux remplis de larmes de bonheur, répondit doucement : « Je t’aime aussi, Fergal. Et je sais qu’ensemble, rien ne pourra jamais nous arrêter. »