(Alternate version) pt.2

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Lorsque Fergal franchit le seuil de la maison, le silence assourdissant qui l’accueillit le submergea instantanément. Chaque pièce semblait figée dans le temps, portant encore la trace de Mave et de Violet. Les jouets de leur fille étaient éparpillés dans le salon, comme si elle allait courir pour les récupérer à tout moment. Des petites chaussures abandonnées près de l’entrée, un livre à moitié ouvert sur le canapé... Tout évoquait la présence fantôme de leur fille et de sa mère.

Cian, quant à lui, errait doucement dans la maison vide. Ses pas résonnaient, et sa petite voix timide appelait parfois le nom de sa sœur ou de sa mère, comme s'il refusait d'accepter leur absence. Fergal le suivait des yeux, son cœur se serrant à chaque recoin de cette maison qu’ils avaient construite ensemble, lui et Mave, pour leur famille.

Les jambes lourdes et le cœur dévasté, il monta les escaliers, chaque marche résonnant dans un silence pesant, jusqu’à leur chambre. En entrant, il s'arrêta brutalement, comme si une vague invisible l'avait percuté. L'odeur de Mave était encore là, douce et apaisante, le parfum familier qui imprégnait la pièce. Il ferma les yeux un instant, inspirant profondément, tentant de capturer cet ultime souvenir.

Sur la chaise, sa veste préférée était posée, comme si elle allait la reprendre d’un instant à l’autre. Son châle léger était jeté négligemment sur le lit. Et sur la table de chevet, une photo de leur mariage, leurs sourires éclatants de bonheur figés dans le temps.

Fergal s'effondra sur le bord du lit, pris de vertige, ses mains tremblantes se tendant vers cette photo qui représentait tout ce qu’il avait perdu. Il prit le cadre, ses doigts caressant le visage de Mave, comme s'il espérait qu'en touchant cette image, il pourrait la faire revenir.

Les larmes débordèrent, chaudes et incontrôlables, roulant sur ses joues tandis qu'il murmurait d'une voix brisée, « Oh, Mave… Je suis tellement désolé. » Sa voix se brisa, un sanglot étouffé secouant son corps. « Tu me manques… tellement. »

La solitude et le chagrin s'abattirent sur lui comme une tempête, et il s’effondra en pleurs, son corps épuisé, son esprit brisé. Il pressa la photo contre son cœur, comme s’il pouvait sentir le battement du sien à travers cette image.

Tout dans cette chambre, dans cette maison, lui rappelait Mave — ses vêtements, les petits souvenirs de leurs moments partagés, leurs projets inachevés… Elle n’était plus là pour les réaliser avec lui, et cette vérité le consumait.

Au bout du couloir, Cian regardait timidement son père, ses grands yeux remplis d’inquiétude et de confusion. Il avançait lentement, hésitant, comme s’il comprenait que son père traversait une douleur immense qu'il ne pouvait pas comprendre.

Sans un mot, Cian s’approcha, s’installant doucement près de Fergal, posant sa petite main sur son dos avec une tendresse touchante.

Fergal tourna légèrement la tête et, voyant son fils à ses côtés, sentit un mince filet de réconfort se glisser entre les fissures de son cœur brisé. Il passa un bras autour de Cian, le serrant contre lui, cherchant la force qu’il n’avait plus dans cet instant de proximité, ce moment fragile entre un père et son fils.

Ils restèrent ainsi, enlacés dans leur douleur partagée, entourés par les souvenirs et l’absence, chacun portant le poids de cette perte à sa manière.

Après avoir couché Cian, Fergal s’assit seul dans la pénombre du salon, un poids lourd et oppressant écrasant sa poitrine. Puis le téléphone vibra doucement sur la table. L’écran affichait un nom familier : Sami. Fergal hésita un instant avant de décrocher.

« Hey, mec, » dit Sami d’une voix douce. Elle avait cette teinte de tristesse, de précaution, comme s’il savait qu’un simple mot de travers pourrait faire tout s’effondrer.

Who she supposed to be ? (Mave Burton)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant