Who she supposed to be ? (Mave Burton)

pt 5

La mémoire de Mave la ramène des années en arrière, à un moment précis qu’elle n’a jamais oublié. Le flashback est vif, presque palpable. Elle peut presque sentir l’odeur du vieux carrelage, entendre le grincement des murs chaque fois que le métro passe, et sentir le froid du sol de cette petite salle de bain qui lui paraît soudain immense et vide.

Elle est là, assise sur le carrelage blanc sale, les genoux ramenés contre sa poitrine, le test de grossesse tremblant dans sa main. Les larmes coulent sans qu’elle ne puisse les contrôler. Ce n’était pas ce qu’elle avait prévu. Elle n’a que 23 ans. Elle n’est qu’une gamine, elle aussi. Et Fergal... Il n’a que 27 ans. Ils sont jeunes, ambitieux, mais tellement perdus dans cette ville immense qu’est Chicago.

**Mave** : *dans un murmure brisé, parlant à elle-même* « Qu’est-ce que je vais faire... »

La salle de bain est minuscule, à peine assez grande pour deux personnes. Elle est vieille, démodée, avec des carreaux jaunis par l’âge et l’humidité. Ils vivent ici, dans cet appartement minable, parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce qu’ils ne gagnent presque rien avec leur passion pour le catch, parcourant les petites ligues indépendantes, dormant parfois dans leur voiture après un long trajet entre deux villes.

Mave avait dépensé 12 dollars pour ce test. C’était un imprévu, une somme qu’elle savait qu’ils ne pouvaient pas se permettre. Pourtant, elle avait ressenti ce besoin impérieux de savoir. Et maintenant, elle sait. Deux petites lignes roses. La confirmation de ce qu’elle redoutait.

Ses épaules tremblent sous le poids des sanglots. Elle est terrifiée. Comment vont-ils faire ? Ils n’ont même pas de quoi se nourrir correctement. Comment pourraient-ils nourrir un bébé ?

Fergal entre dans la salle de bain, alerté par les pleurs étouffés de Mave. Son regard s’adoucit immédiatement en la voyant là, effondrée. Il s’accroupit à côté d’elle, ne disant rien au début, simplement posant une main douce et rassurante sur son épaule.

**Fergal** : *d’une voix calme et pleine de tendresse* « Mave... Qu’est-ce qui ne va pas, ma belle ? »

Mave ne peut même pas répondre. Elle lui tend simplement le test, les mains tremblantes. Fergal prend l’objet, regarde les deux petites lignes, et ses yeux s’écarquillent. Elle s’attend à ce qu’il soit aussi paniqué qu’elle, qu’il montre l’angoisse qu’elle ressent. Mais au lieu de cela, il sourit. Un sourire sincère, joyeux, presque incrédule.

**Fergal** : *avec une douceur qui contraste avec l’intensité de l’instant* « C’est vrai ? On va avoir un bébé ? »

Mave lève les yeux vers lui, les larmes inondant toujours son visage, mais son expression est empreinte de confusion. Elle ne comprend pas. Comment peut-il sourire alors que tout s’effondre autour d’eux ?

**Mave** : *la voix brisée par les sanglots* « Mais... Fergal, on ne peut pas. On vit dans un taudis, on n’a pas d’argent, on n’a rien à offrir à ce bébé. Je ne suis même pas sûre de vouloir être mère maintenant. J’ai peur... Tellement peur. »

Elle pleure encore, et Fergal l’attire doucement contre lui. Il passe ses bras autour d’elle, l’enveloppant dans une étreinte protectrice. Il sent son corps trembler contre le sien, et il sait qu’elle a peur. Il a peur, lui aussi. Mais il a toujours été celui qui voyait l’avenir avec optimisme, celui qui croyait en des jours meilleurs, même quand tout semblait sombre.

**Fergal** : *d’une voix douce et rassurante* « Écoute-moi, Mave. Je sais que c’est effrayant. Je sais que ça semble impossible. Mais on va s’en sortir. Je te le promets. Si je dois travailler jour et nuit, prendre tous les petits boulots du monde, je le ferai. Ce bébé... » *il pose une main sur le ventre de Mave, encore plat* « Ce bébé est un miracle, Mave. C’est notre miracle. Je veux de ce bébé. »