Who she supposed to be ? (Mave Burton)

42

Les médecins continuaient de penser que le mieux serait de débrancher Fergal, de le laisser partir. Pour eux, c'était la seule solution humaine. Mais **Mave refusait**, luttant bien au-delà de ses forces pour qu’ils le maintiennent en vie. Cela faisait maintenant une semaine depuis l’accident. Une semaine qu’elle n’avait pas mangé correctement, une semaine qu’elle ne trouvait plus de sommeil véritable. **Elle était épuisée**, vidée, et pourtant, elle continuait à se battre, partagée entre l’inquiétude pour le bébé qu’elle portait et la lutte acharnée pour sauver son mari. 
Elle lui parlait, lui murmurait des mots doux à l’oreille, mais il ne répondait jamais. **L’espoir qui l’habitait s’effritait** un peu plus chaque jour, car les nouvelles ne s’amélioraient jamais. Parfois, elles restaient stables, mais la plupart du temps, c'était pire. Mave sentait qu'elle glissait vers un abîme.

Un **bip constant** résonnait dans la pièce, coupé soudainement par une **ligne droite sur l’écran**. Le son s’éternisa, figé, et Mave sentit la terre s’effondrer sous elle. Elle regarda Fergal, **terrifiée**, comme si elle ne reconnaissait plus l’homme allongé devant elle. Ce n’était pas seulement celui qui l’avait sauvée, qui l’avait reconstruite et fait sourire à nouveau, **c’était son mari, son monde entier, son oxygène, son tout**. Il était l’homme qu’elle avait épousé, le père de son bébé. Son Fergal.

Elle le secoua doucement, désespérée. 
« Non, non… Reviens… je t’en supplie, Fergie… » 

Mais rien. Pas un mouvement, pas une réaction. Seulement ce **bip** glaçant qui résonnait dans son esprit comme un adieu. 
Elle fondit en larmes, dévastée. 
« **Ne me laisse pas !** Non… Non, reviens… »

Elle se tourna vers les médecins, leurs visages impassibles amplifiant son sentiment de terreur. 
« Faites quelque chose, je vous en supplie ! Ne le laissez pas partir ! Je vous en prie ! »

Mais les médecins hésitaient. L’un d’eux prit la parole, sa voix posée mais empreinte d’une fatalité qu’elle refusait d’entendre. 
« Mave, votre mari a déjà assez souffert. Il s’est battu. Peut-être est-il temps de le laisser partir, vous ne pensez pas ? »

Mais **Mave s’accrochait** à Fergal comme si elle pouvait le retenir. 
« Non ! Non ! Je vous en supplie, aidez-le ! Ne le laissez pas partir ! »

Un médecin, touché par sa détresse, décida d’agir, **même s’il n’avait que peu d’espoir**. Il saisit le défibrillateur, se préparant à tenter de réanimer Fergal une dernière fois. 
« Éloignez-vous. »

**Chaque décharge** faisait trembler le corps de Fergal, et chaque fois, Mave sentait son propre cœur se briser un peu plus. 
« **Pas toi...** Pas toi, je t’en supplie… Reviens, Fergal, reviens… »

Après plusieurs tentatives, un miracle se produisit. Le **bip** reprit. Le cœur de Fergal battait à nouveau, même si faiblement. Il était revenu, mais toujours plongé dans un coma profond. **Mave s’effondra à ses côtés**, ses sanglots incontrôlables exprimant un mélange de soulagement et de terreur. 
« Mon Fergie… Ils veulent te débrancher... Je t’en supplie, bats-toi. Reviens... »

Kiara et Damian arrivèrent finalement, inquiets de ne pas avoir eu de nouvelles de Mave depuis des jours. Kiara observa sa meilleure amie, enceinte de cinq mois, épuisée, les traits tirés par l’angoisse et le manque de sommeil. 
« Cela fait une semaine que tu ne nous donnes plus de nouvelles, Mave. Tu dois rentrer un peu, prendre soin de toi, de ton bébé. Mange quelque chose, dors un peu, et reviens après. »

Mave, le visage inondé de larmes, secoua la tête. 
« Non, Kiara… Son cœur... Il... Ils veulent le débrancher... Ils disent qu’il ne se réveillera pas... **Je dois rester ici**. »

Kiara posa ses mains sur les épaules tremblantes de Mave, parlant doucement mais fermement. 
« Mave, on va rester ici avec Damian. **On veillera sur lui**, je te le promets. Mais toi, tu dois penser à toi et à ce bébé qui ressent tout. Rentrez à la maison, prends une pause. »

Mave regarda ses amis, puis Fergal. Elle sentit un pincement déchirant dans son cœur. C’était la dernière chose qu’elle voulait faire, mais elle était à bout.

Sur le chemin du retour, elle sentit une main se poser sur son épaule. 
« Mave, attends. Je vais te raccompagner. Tu ne devrais pas rentrer seule dans cet état. Eux, ils veilleront sur lui, et moi, je veillerai sur toi. »

Elle se tourna et vit Philip. Malgré leur relation passée, il était là, prêt à la soutenir. Il savait que Mave était trop épuisée pour résister. 
« Je sais que je suis le dernier à qui tu veux parler en ce moment, mais je te dois ça. **À toi et à Fergal**. Je vais veiller sur toi, te faire manger, m’assurer que tu dors, et te ramener près de lui. Autant de fois qu’il le faudra. »

À la maison, **Mave se força à manger**, pour le bébé. Elle prit une douche, espérant apaiser son esprit, mais l’épuisement prit le dessus. Elle s’effondra sur le canapé, incapable d’aller dans la chambre qu’elle partageait avec Fergal. Philip veillait sur elle, **sans arrière-pensée**, simplement là, pour elle.

Le lendemain, il la ramena près de Fergal. Elle portait l'un de ses pulls, serrant son ventre de femme enceinte. Philip se rapprocha du lit d’hôpital et murmura doucement à l’oreille de Fergal : 
« Écoute, mon pote... **Elle est malade d’inquiétude pour toi**. T’as intérêt à revenir. Ne la laisse pas tomber. Elle ne s’en relèvera pas. »

Mave restait près de lui, un peu déconnectée, perdue dans ses pensées. Philip essaya de lui parler, de la distraire, mais ses émotions étaient trop fortes. 
« Il y a une semaine… Il allait bien. **Tout allait bien**... Et là, on me demande de signer ces papiers… pour le laisser partir... »

Elle éclata en sanglots. Kiara la prit dans ses bras, essayant de lui faire comprendre que ce n'était pas une vie pour Fergal, ni pour elle.

« Mave, ce n’est pas bon pour toi, ni pour lui. Tu le sais. »

Mave secoua violemment la tête. 
« **Non !** Ne me dis pas ça ! **J’ai besoin que tu sois de mon côté, Kiara** ! »

La voix de Kiara se fit plus dure. 
« Mave, regarde-toi. Regarde-le. C’est invivable pour vous deux. »

Mave se leva d’un bond, folle de douleur. 
« **Et si c’était Damian ?** Si c’était ton mari dans ce lit, tu ferais quoi ?! »

Un silence pesant tomba sur la pièce. Mave, épuisée, reprit, sa voix brisée : 
« **Toi non plus, tu ne signerais pas ces maudits papiers.** Je l’aime. **Je ne peux pas vivre sans lui**. »

Elle éclata à nouveau en sanglots, et cette fois, ce fut Philip qui la prit dans ses bras, la berçant doucement, tentant d’apaiser son désespoir.