57

0 0 0
                                    


Cian grandissait dans un cocon rempli d’amour et de diversité, bercé par les trois cultures de ses parents. Chaque jour apportait une touche de magie, où les langues et les traditions de l'Irlande, de la France, et des États-Unis s’entremêlaient avec douceur. Ce petit garçon vivait une enfance riche en sonorités et en émotions, forgée par les berceuses irlandaises de son père, les mots doux en français de sa mère, et l’effervescence américaine qui l’entourait.

Un soir d’automne, alors que la pluie tombait doucement contre les fenêtres de leur maison, Fergal s’installa dans un fauteuil près de la cheminée, avec Cian blotti contre son torse. L’odeur du feu de bois et le crépitement des flammes créaient une ambiance chaleureuse. Cian, à peine âgé de quelques mois, regardait son père avec des yeux curieux, ses petites mains agrippées à son t-shirt. Fergal commença à lui chanter une ancienne berceuse irlandaise, **“Téir abhaile 'riu”**, sa voix grave et mélodieuse emplissant la pièce.

Cian se laissait doucement emporter par la musique, ses paupières papillonnant alors que la mélodie apaisante d’Irlande semblait l’envelopper comme un cocon. Fergal, les yeux brillants d’une tendresse infinie, caressait doucement la tête de son fils en chantant. Pour lui, ces chansons représentaient non seulement son héritage, mais aussi un pont invisible vers son passé, qu'il partageait maintenant avec son fils.

Pendant les siestes, Mave aimait profiter de ces moments où Cian se reposait calmement pour lui chuchoter des mots doux en français. Un après-midi, alors que le soleil baignait la pièce d'une lumière dorée, Mave s’assit près du berceau de son fils. Cian, enroulé dans une couverture légère, dormait paisiblement, ses joues rosées et sa respiration lente et régulière.

Elle se pencha doucement vers lui, caressant tendrement ses petits doigts, et murmura : 
**"Mon petit trésor, tu es la lumière de nos vies. Tu es si précieux, si parfait."**

Les mots français glissaient dans l'air avec une douceur incomparable, presque comme un souffle, et même s'il ne comprenait pas encore les mots, Cian semblait réagir à l'intonation apaisante de sa voix. Le français, cette langue maternelle qui avait bercé Mave dans son enfance, devenait maintenant une mélodie intime entre elle et son fils. Parfois, elle lui chantait aussi des comptines françaises, **“À la claire fontaine”** ou **“Douce nuit”**, ses lèvres effleurant doucement le front de Cian, remplissant la pièce d'une tendresse infinie.

En parallèle de cette atmosphère douce et intime, la culture américaine s’imposait tout naturellement dans leur quotidien. Lors de leurs balades en ville, Fergal et Mave emmenaient souvent Cian dans des parcs animés, où il pouvait entendre l’anglais qui résonnait partout autour de lui. Les rues de leur quartier à Chicago, avec leurs cafés, les vendeurs ambulants et les rires des enfants jouant au ballon, constituaient un autre monde, celui de l'Amérique.

Un jour, alors qu'ils se promenaient tous les trois dans un parc, Cian, maintenant âgé d'un an, faisait ses premiers pas maladroits entre ses parents, ses petits bras tendus pour garder l’équilibre. Mave et Fergal l'encourageaient en riant : 
**"Come on, buddy! You can do it!"** s’exclamait Fergal avec un sourire éclatant, tandis que Mave ajoutait, doucement : 
**"Viens, mon petit cœur, tu es si courageux!"**

Cian, au milieu de leurs voix, tantôt anglaises, tantôt françaises ou irlandaises, éclatait de rire en trébuchant vers eux, se sentant en sécurité, peu importe la langue. L’Amérique devenait son terrain de jeu, mais avec une richesse linguistique et culturelle que peu d'enfants autour de lui partageaient.

Chaque soir, Cian s’endormait bercé par une combinaison de ces trois univers qui faisaient de lui un petit être unique. Parfois, c’était Fergal qui le berçait doucement en chantant une mélodie gaélique, et d’autres fois, c’était Mave qui murmurait des comptines françaises. Mais toujours, en toile de fond, il y avait cette ambiance américaine, cet accent que Cian adoptait peu à peu, absorbant sans effort les trois cultures qui l'entouraient.

Who she supposed to be ? (Mave Burton)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant