Who she supposed to be ? (Mave Burton)

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Mave était toujours assise sur le canapé, le téléphone serré contre son cœur, ses sanglots secouant son corps fragile. La douleur de Fergal, palpable de l’autre côté de la ligne, n’avait fait qu’amplifier la sienne. Elle se sentait engloutie par cette mer d’émotions contradictoires, tiraillée entre l’amour profond qu’elle ressentait encore pour lui et la trahison qui l’avait brisée. Ses larmes coulaient sans relâche, incontrôlables.

Phil, entendant les sanglots étouffés de Mave, apparut soudain dans l’encadrement de la porte, Cian endormi dans ses bras. Son visage se durcit en voyant Mave dans cet état, détruite, anéantie. Il déposa doucement Cian dans son petit lit improvisé avant de s’approcher d’elle, son regard empreint de colère et de détermination. Il comprit immédiatement ce qui se passait, et sans hésitation, il prit le téléphone des mains tremblantes de Mave.

« Fergal ? » Sa voix était basse, presque un murmure, mais pleine de reproches et de froideur.

De l’autre côté, Fergal semblait se débattre avec ses propres sanglots, incapable de formuler une réponse cohérente. Phil le coupa net, sa colère contenue se déversant dans ses mots. « Tu as merdé, mon gars. Tu l’as brisée. Elle est détruite à cause de toi. Laisse-la tranquille, laisse-la se reconstruire. »

Fergal, suffoquant sous ses pleurs, essaya de répondre, mais Phil ne lui laissa pas l’occasion. « Quand je l’ai brisée, il y a des années, c’est toi qui l’as récupérée. Toi qui l’as reconstruite, toi qui l’as aidée à se relever. Mais maintenant… maintenant c’est **mon** tour. Je vais la reconstruire. »

À ces mots, Fergal explosa. « **Non !** Non, c’est ma femme ! **Ma** Mave ! Tu n’as pas le droit de me la prendre ! C’est elle… elle est tout pour moi, je t’en supplie, Phil, ne me fais pas ça ! Ne me la prends pas ! Je t’en supplie ! » Il hurla presque, ses mots tremblants de désespoir, la douleur lui transperçant la poitrine.

Phil serra la mâchoire, son regard se durcissant davantage. « Je ne te prends rien. Tu l’as perdue tout seul. »

Les larmes de Fergal étaient si bruyantes qu’elles semblaient traverser le téléphone. Sa voix brisée, désespérée, murmurait : « Elle est **tout** pour moi… Je ne peux pas vivre sans elle. Je t’en supplie… rends-la-moi. »

Phil, la voix basse, froide et résolue, lança un dernier regard à Mave, qui continuait de pleurer, fragile et brisée sur le canapé. Son cœur se serra en la voyant dans cet état, mais il ne pouvait pas reculer. Il devait la protéger, même si cela signifiait être impitoyable envers Fergal.

« Fergal, tu l’as perdue. Et ce n’est pas à moi de te la rendre. » Sa voix était ferme, mais sous cette dureté, il y avait une compréhension silencieuse de la douleur de Fergal, une douleur qu’il connaissait bien lui-même, pour l’avoir ressentie lorsque Mave l’avait quitté des années plus tôt.

Fergal était dévasté, anéanti par la réponse de Phil. Ses pleurs s’amplifièrent, saccadés et désespérés, sa voix se brisant à chaque mot. « **Je t’en supplie**… Phil, **je ne peux pas** vivre sans elle… Je l’aime. Je l’aime plus que tout… »

Phil ferma les yeux un instant, essayant de contenir sa propre frustration. Il savait que Fergal aimait Mave, mais il savait aussi que cet amour n’effacerait pas la trahison, la douleur qu’il avait causée.

« Alors pourquoi l’as-tu brisée comme ça, hein ? » lança-t-il avec une froideur tranchante. « Pourquoi l’as-tu trahie si tu l’aimes autant ? »

Un silence lourd tomba. De l’autre côté du téléphone, Fergal semblait lutter pour trouver une réponse. Ses larmes étaient ses seules réponses. Le son de ses sanglots brisa le cœur de Mave une fois de plus. Elle baissa la tête, incapable de continuer à écouter, déchirée entre son amour pour Fergal et la trahison qui l’avait anéantie.

Phil, serrant les poings, s’adoucit légèrement, mais sa détermination ne faiblit pas. « Mave a besoin de se reconstruire, et moi… je serai là pour elle. C’est fini, Fergal. »

Fergal hurla de douleur, sa voix résonnant dans le silence de la pièce. « **Non ! C’est ma femme ! Ma Mave ! Je ne veux pas la perdre ! Je t’en supplie !** »

Mais Phil raccrocha, laissant Fergal seul avec ses sanglots, ses cris de désespoir résonnant encore dans la tête de Mave.

Phil s’assit près d’elle, posant doucement une main réconfortante sur son épaule, essayant de contenir sa propre tempête intérieure. « Il va falloir du temps, Mave… mais tu vas t’en sortir. Je suis là, je serai toujours là. »

Mave, tremblante, leva les yeux vers lui, ses larmes ne cessant de couler. Elle aimait toujours Fergal, profondément, mais à cet instant, elle se sentait comme une coquille vide, perdue entre deux hommes, et surtout, perdue dans sa propre douleur.