Who she supposed to be ? (Mave Burton)

Finn x Mave (Alternate .pt4)

Mave se recroqueville sur le canapé, les genoux repliés contre sa poitrine, la pluie battant contre les fenêtres de la maison silencieuse. Ses doigts jouent avec la fine chaîne autour de son cou, une habitude qu’elle a prise depuis qu’elle porte son alliance en pendentif. C’est une soirée comme tant d’autres maintenant : silencieuse, solitaire, sans lui.

Elle ferme les yeux et se laisse emporter par les souvenirs, ces fragments de bonheur qu’elle garde précieusement, bien qu’ils lui déchirent le cœur.

Elle entend encore son rire, cet accent irlandais qui avait le don de faire vibrer son âme. Fergal était un homme rempli de joie de vivre, le genre à toujours voir le verre à moitié plein, même lorsque la vie leur balançait des coups durs. Il n’y avait jamais de problème que Fergal ne pouvait résoudre avec une blague, un sourire et une pinte de bière bien fraîche. C’est ce qui l’avait charmée dès le début : sa capacité à rendre le monde plus léger, à la faire sourire même lorsqu’elle croyait ne plus jamais pouvoir le faire.

"Ton rire me manquera toujours, mon amour," murmure-t-elle pour elle-même, sa voix brisée par l’émotion.

Elle revoit leurs soirées à Dublin, assis côte à côte dans un pub bruyant, une Guinness à la main, chantant à tue-tête des chansons irlandaises, leurs voix s’entremêlant, ignorant les regards amusés de leurs amis. Il riait souvent de son accent français, de sa façon de prononcer certains mots anglais, et elle se moquait gentiment de sa façon de rouler les "r". Ils s’amusaient à imiter l’accent de l’autre, se lançant des répliques absurdes, leurs rires résonnant longtemps après que la nuit soit tombée.

Mais ce qui les liait plus que tout, c’était cette promesse silencieuse qu’ils s’étaient faite un soir d’été, allongés sur le sable d’une plage déserte. Ils regardaient les étoiles, main dans la main, lorsqu’elle avait murmuré, presque timidement :

"C’est nous deux contre le monde, n’est-ce pas ?"

Il s’était tourné vers elle, son sourire s’adoucissant, et avait caressé sa joue avec une tendresse infinie.

"Oui, ma chérie. Que le monde brûle, tant que c’est pour toi, pour nous."

Cette phrase était devenue leur mantra, une promesse tatouée à l’encre et gravée dans leur cœur. "Let the world burn for you, for us." Ils s’étaient fait tatouer ces mots ensemble, en secret, un soir où ils avaient décidé que rien ne pourrait jamais les séparer. Même dans leurs vieux jours, ils avaient plaisanté sur leurs tatouages, imaginant leurs corps ridés et affaissés, mais toujours ensemble, toujours amoureux.

"On sera ces vieux fous, toujours à se tenir par la main, même quand on aura des cheveux gris," avait-il dit en riant, ses yeux pétillants de cette lueur malicieuse qu’elle adorait tant.

Mave sent une boule de chagrin monter dans sa gorge, alors que la réalité s’impose à elle comme une gifle froide. À cause de Seth, leur promesse est devenue poussière. Fergal n’est plus là pour tenir sa main, pour lui voler un baiser en cachette, pour faire ces blagues idiotes qui la faisaient sourire même les jours les plus sombres.

Elle serre l’alliance dans sa main, ses doigts tremblants. "Tu m’as laissée seule," pense-t-elle avec une amertume qu’elle déteste ressentir. Elle se retrouve face à un vide immense, un gouffre que rien ni personne ne pourra jamais combler. Les enfants sont loin, envoyés chez leurs grands-parents en Irlande, et pour la première fois, Mave est vraiment seule, sans aucun ancrage, livrée à ses pensées sombres.

"Qu’est-ce que je fais sans toi ?" souffle-t-elle, sa voix se brisant.

Elle repense à cette promesse, à ces mots tatoués sur son flanc. C’était censé être eux deux contre le monde, une force inébranlable. Mais le monde a brûlé pour de bon, emportant tout avec lui. Et maintenant, il ne reste plus que les cendres d’un amour qu’elle croyait éternel, et une femme brisée qui essaie de survivre pour ses enfants.