Nice to eat you

Chapitre 30

En sortant des cours, plusieurs membres de l'équipe de football sont dans le couloir, attendant jusqu'à la pointer du doigt. Passant la bandoulière de son sac au-dessus de sa tête, elle le tient en main et s'avance vers eux, sans peur avant de s'arrêter, laissant tomber son sac en de mettant en position, poings levés.

« Allez, les filles, venez, je vous attend, » prévient-elle.

Les joueurs se regardent avant de reculer.

« Non mais, vous l'avez vu. Elle s'y croit, elle.

- C'est bien ce que je pensais, des gros bras gonflés aux stéroïdes mais aucun courage. Vous n'êtes que des branleurs. Heureusement qu'il y a le sport pour vous aider avec vos notes, parce que vous n'êtes que des gros nazes. Peut-être même des p'tites bites. »

L'insulte porte ses fruits, l'un deux se retourne et s'approche.

« Viens, je suis la conseillère psychologique, je vais t'aider à résoudre ton complexe. Après tu pourras aller pleurer dans les jupons de ta mère.

- Mais c'est quoi ton problème ? » demande-t-il en se plantant devant elle, l'obligeant à lever les yeux pour le regarder. Elle pourrait le soulever d'une seule main et le projeter à travers le couloir, mais sa mère lui a demandé de ne pas se faire remarquer. Tout le monde l'observe et la filme, c'est raté.

« Mon problème c'est toi et tes potes qui protègent un violeur. Mon problème c'est que tu n'as pas les couilles d'aller t'excuser auprès de Beth à l'hôpital parce que Chris est votre pote et que Beth n'est qu'une fille quelconque. Mon problème c'est que parce que tu pèses cinq fois mon poids que tu te crois en droit de me menacer. Mon problème c'est que le match est plus important que la justice. Ton problème, désormais, c'est moi.

- Qu'est-ce que je t'ai fait ?

- De l'ombre, » sourit Isabella avant de faire un clin d'œil à Gwen qui s'approche suivie de son frère.

« Tu as laissé tomber ton sac, mon amour, » dit-elle simplement en le ramassant.

« Je sais. Toi et tes potes, réfléchissez un peu et vous verrez où se situe votre intérêt et oubliez Chris, c'est mort pour samedi.

- T'es qui, toi ?

- Tu as vu Game of throne ?

- Ouais.

- Je suis personne, » dit-elle en posant son index sur le thorax du joueur, le faisant se pousser.

S'accrochant à son bras, Gwen la regarde, surprise.

« Tu cachais bien ton jeu. Tu étais discrète, c'est tout juste si on te remarquait. Qu'est-ce qui t'es arrivé pour que tu changes complètement de comportement ?

- Toi. J'ai passé un week-end incroyable à tes côtés.

- C'est quoi le rapport ?

- Je t'aime. J'ai décidé d'arrêter de me taire. Beth est mon amie et quand je vois que l'on se soucie plus du match que de son état de santé, ça me met en colère.

- Mademoiselle ? » l'appelle une voix dans leur dos, mais Isabella ne veut pas parler au directeur, elle veut juste rentrer chez elle, mais c'est sans compter sur Gwen.

« Tu... hum... tu veux venir à la maison ? Pour étudier, » se rattrappe-t-elle.

« D'accord, je dois juste prévenir ma mère.

- Pourquoi l'as-tu provoqué... » commence Gwen en montant dans le bus alors que tous les élèves applaudissent, « ... comme ça ?

- Il faut toujours choisir le plus baraqué dans un combat, s'il tombe, les autres ne viendront pas te chercher. J'ai vu ça dans un film, » se justifie Isabella en s'asseyant.