Chapitre 36

5 1 0
                                    

La caméra de surveillance est arrachée du mur et pend vers le sol. Mais personne ne regarde les écrans, occupé à essayer de régler un autre problème majeur alors que le réseau au complet est tombé en panne.

Vêtue d'un treilli noir, de rangers, d'une cagoule et d'une casquette, l'ombre traverse le couloir de la prison avant de s'arrêter devant une cellule, écarant les barreaux pour entrer, avant de les redresser.

« Putain, t'es qui toi ?! » crie une voix avant de lancer un poing.

« Je n'ai rien contre toi, » répond l'ombre d'une voix rauque, indéfinissable. « Je le veux lui, mais si tu m'emmerdes, je t'ouvre en deux pour bouffer ton cœur. »

L'homme recule, en levant les mains avant que l'ombre ne s'approche de l'homme accroupi dans un coin, tremblant dans son urine.

« Qui... qui êtes-vous ? » bégaye-t-il.

« La mort. »

L'autre détenu blêmit en regardant l'ombre arracher les bras de l'homme comme on déchire un morceau de pain avant d'écraser sa tête sous la semelle de sa chaussure. Se retournant, l'ombre s'approche, le fixant de ses yeux noirs.

« Change de vie ou je reviens m'occuper de toi. »

S'effondrant au sol, tétanisé, l'homme ne fixe que le corps qui le regarde de ses yeux ayant vu la mort en personne emporter son âme. Les hurlements finissent par alerter des policiers.

« Quand c'est pas la pleine lune, c'est les pannes d'électricité. Vous allez fermer vos... » Éclairant une cellule, un policier voit un criminel qu'ils ont dû maîtriser à quatre pour pouvoir le menotter trembler comme une feuille, assis dans un coin de la cellule.

« Bah alors mon grand, on a peur du noir ? » se moque-t-il avant de balayer la cellule et de voir un pied. « Qu'est-ce que tu fous toi ? »

Quelque chose ne fonctionnait pas dans l'image qu'il voyait mais son cerveau n'arrivait pas à connecter les morceaux. Entre la position du corps et celle du bras. la distance était bien trop grande. L'électricité rétablie, il se mit à hurler d'un cri strident, alertant tous ses collègues.

« Je suis désolée, Maman. Tu vas avoir une nouvelle cicatrice par ma faute.

- Je le fais par amour pour toi.

- Gwen cicatrisait quand je buvais son sang.

- Je cicatrisais quand maman buvait le mien. Je crois que c'est un lien entre partenaires.

- Je te sens en moi, comme avant.

- Alors pars, éloigne-toi d'ici.

- Tu vas peut-être avoir des ennuis, Maman.

- J'ai vécu la plus incroyable des vies, je n'ai peur de rien. Je te protégerais jusqu'à mon dernier souffle, je l'ai promis à maman.

- Je t'aime.

- Moi aussi, mon ange, mon merveilleux petit ange. Si maman existe c'est que le paradis existe, je les retrouverai là-bas.

- Tu diras à Gwen que je l'aime. »

Montant en voiture, Isabella s'éloigne rapidement. Elle sait que celle-ci sera rapidement repérée quand les fédéraux la chercheront.

Le soleil déclina sous l'horizon, projetant de longues ombres sur la petite ville de banlieue qu'elle traversait. À la lumière déclinante, la voiture noire glissa à travers les rues sinueuses, s'arrêtant devant une discrète maison. La portière du conducteur s'ouvrit, et elle émergea, regardant tout autour d'elle pendant un instant. Frappant à la porte, une vieille dame lui ouvrit en souriant.

Nice to eat youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant