Nice to eat you

Chapitre 42

Avançant d'un pas plus mesuré, Isabella marche, déterminée. D'entendre les voix au loin donne du courage à sa chenille, mais personne ne lâche le train. Isabella voit depuis un moment les lumières des lampes-torches, les voix deviennent plus distinctes, jusqu'à ce qu'elle crie.

« Sheriff, par ici ! »

Colleen voit ses parents mais ne lâche pas Isabella jusqu'à pouvoir les prendre dans ses bras en pleurant. L'équipe de recherche prend en charge les enfants, le sheriff s'approche, éclairant la forêt derrière Isabella.

« Il manque Amalia et Audrey, elles ont été séparées du groupe lors de l'orage, » avertit-elle.

« Merde !

- Je vous emprunte ceci ! » dit-elle en prenant la lampe torche de ses mains, se retournant rapidement et disparaissant dans la forêt avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit.

Seule et dans le noir complet, Isabella se déplaçait beaucoup plus rapidement.

La pente était plus raide, le terrain glissant à cause des feuilles mouillées, de la terre boueuse. Elle contourne les obstacles, avançant sans ralentir, finissant par s'arrêter, fermant les yeux pour se concentrer et écouter. Lampe-torche toujours glissée dans son dos, elle reprit sa course, droit devant, s'arrêtant, écoutant, avant de repartir, finissant par allumer la lampe-torche. Il ne faut que quelques instants pour qu'elle entende une voix familière.

« Au secours, ici ! À l'aide !

- J'arrive Audrey ! » crie-t-elle en s'approchant, l'éclairant avec la lampe avant d'éloigner la lumière de son visage.

« Isabella ! Mais... vous êtes seule ?

- Où est Amalia ?

- Elle est tombée et elle est coincée sous un arbre je n'arrive pas à la dégager. Elle s'est fait mal à une jambe. »

Isabella s'approche, regardant Amalia, inconsciente. Rapidement, elle pose deux doigts sur son cou, vérifiant son pouls.

« Amalia, » gémit Audrey.

« Ça va aller, je sens son pouls. Tiens ça, éclaire le tronc.

- Il est trop lourd.

- L'adrénaline peut décupler ta force, Audrey. »

Isabella se place près d'Amalia, glissant ses avant-bras sous le tronc avant de forcer, dans un râle fictif, finissant par soulever et pousser le tronc d'arbre.

« Amalia ! » s'écrie Audrey.

« Écoute-moi, Audrey, je vais la porter, tu vas éclairer le chemin, nous allons descendre rejoindre les secours.

- J'ai peur.

- Je sais, mais n'oublie pas, tu es une créature de la nuit, tu es sur ton territoire.

- J'ai peur de la perdre, je ne sais pas ce que je ferais sans elle. »

La remarque déchire le cœur d'Isabella, mais elle lui sourit.

« Ça va bien aller, fais-moi confiance Audrey. Je ne laisserai rien lui arriver. Tu me crois, n'est-ce pas ?

- Oui, » renifle Audrey avant d'essuyer ses yeux.

« Éclaire notre chemin, je vais te guider, » dit-elle en soulevant délicatement Amalia qui ouvre les yeux lentement.

« Bella ?

- Si tu veux. Tu as mal à la jambe ?

- Oui, je ne crois pas qu'elle soit cassée, mais j'ai mal.