Installé à ce qu'il appelait son bureau, une table du centre commercial, profitant de la lumière, de l'air climatisé et du comptoir alimentaire pour profiter d'une limonade glacée, il lisait le dossier et faisait ses recherches sur son téléphone. Personne ne s'occupait de lui, l'employée le laissait occuper une table, sa présence la rassurait depuis qu'il était intervenu alors que son ex venait de lui casser le nez un soir, au Crest.
Isabella sortait d'un magasin où elle avait acheté quelques vêtements pour remplacer ceux qu'elle avait déchirés, qui sentaient le sang malgré de multiples lavages.
Un homme la fixe en souriant et, prise d'un doute, elle se retourne pour vérifier si quelqu'un n'est pas derrière elle.
« La lumière des néons vous va bien. »
Isabella s'arrête pour regarder l'homme, se demandant comment prendre cette remarque.
« Matthew ! Non mais, ça ne va pas ! » intervient l'employé du comptoir alimentaire. « Excusez-le, Madame, il n'est pas de cette époque. Il a été congelé dans les années quatre-vingt et on vient de le sortir.
- Bienvenue dans mon bureau. Avez-vous rendez-vous ? » sourit l'homme.
« Votre bureau ? Intéressant. Dans quoi êtes vous exactement ? Nous n'avons pas évoqué le sujet hier, si ce n'est que vous avez la réputation d'être un fouille-merde, selon l'agent du FBI. Vous êtes quoi, détective privé ? La réputation de fouille-merde semble être dans la description de poste.
- Pire, chasseur de prime.
- Je vois.
- Déçue ?
- Pourquoi ? Chacun utilise ses compétences de la meilleure façon possible. Vous êtes un enquêteur, mais vous préférez rester sous le radar. Vous n'aimez pas les fédéraux, mais vous enquêtez tout de même, pour le sheriff, sur cette histoire de fugitive.
- Par curiosité.
- Elle est déjà morte, vous en avez conscience, n'est-ce pas ? Sinon vous sauriez un piètre enquêteur.
- C'est possible en effet.
- C'est même certain.
- Et vous, qui êtes-vous exactement ?
- Un songe, une utopie pour certains. Je ne suis personne, je suis tout le monde. Je suis là, je n'y suis plus, » sourit Isabella.
« Je sais donc que vous venez d'arriver en ville, que vous êtes mariée et que vous trainez dans des bars et faites vos courses toute seule. Vous êtes en instance de divorce ? »
La question resta suspendue en l'air, Isabella le regardant longuement. L'air sembla se rafraîchir, faisant frissonner Matthew. La musique d'ambiance sembla s'estomper un instant.
« Matthew ! Non mais, c'est quoi ton problème ?! » l'engueule avec vigueur l'employée. « Excusez-le, Madame, il n'a absolument aucun bon sens.
- Bonjour Madame ! »
La sensation suffocante dans l'air s'estompa à la seconde où Isabella se retourna, alors que deux jeunes filles s'approchent, s'éloignant d'un groupe de filles.
« Amalia et Audrey, comment allez vous ? Vous supportez la lumière du jour ? » sourit Isabella.
« Nous avons un budget pour de la crème solaire, » sourient les deux jeunes filles. Matthew observe Isabella, son comportement a radicalement changé à la seconde où elle a entendu leurs voix.
« Nous aurions un service à vous demander, vous pouvez refuser, ce n'est pas une obligation, et c'est seulement si vous êtes disponible.
- Si tu énonces autant de conjonctions c'est qu'il y a une condition, Amalia. Qu'est-ce que c'est ?
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Nice to eat you
ÜbernatürlichesElle va et vient, se déplaçant la nuit pour se nourrir. Morte huit cent ans plus tôt, Amelia n'est pas revenue seule à la vie. Celle qui l'accompagne est une carnivore affamée. Mais dans les brumes sanglantes de sa lente errance, Amelia a gardé une...