𝐅𝐀𝐋𝐋𝐄𝐍 𝐁𝐑𝐈𝐃𝐄

• 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐓𝐑𝐄𝐍𝐓𝐄-𝐒𝐈𝐗 | 𝑴𝒐𝒏𝒔𝒕𝒆𝒓 •

SURPRIIIIISEEEEEE !!!

Bonne lecture,

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CHAPITRE TRENTE-SIX

ARCHIBALD

La dernière fois que je suis venu ici, c'était pour que ma famille revoie Ari. C'était une réunion étrange, presque forcée, comme si chacun essayait de recoller les morceaux d'une histoire qu'on avait trop longtemps ignorée.

Je ne me rappelle plus vraiment quand est-ce que j'ai quitté la maison. J'étais à peine majeur et ça faisait déjà quelques mois que j'avais fini mon séjour à l'hôpital. Je ne supportais plus les regards de mes proches, j'étais devenu une petite chose brisée qu'ils n'osaient pas contrarier. Chaque geste, chaque mot était mesuré, comme si j'étais une bombe à retardement, prête à exploser au moindre faux pas.

Mais ce qui me hantait le plus, c'était mon père. Je lui en voulais comme jamais. C'est lui qui m'a arraché à eux, qui a imposé cette distance en me faisant interner alors que tout ce que je voulais, c'était ma famille. Il disait que c'était pour mon bien. Mais la vérité, c'est qu'il n'a juste pas su gérer mon effondrement. Il a préféré choisir la facilité pour ne pas prendre le risque que son nom soit lié à ce monstrueux et tragique évènement.

Mes pas claquent contre le carrelage lisse et résonnent dans l'immense pièce à vivre. Un silence pesant enveloppe la maison dans laquelle j'ai grandi. Personne n'est là aujourd'hui. Ma mère est partie pour quelques jours en Grèce avec la famille de Seth et Artémis, pour les petites vacances scolaires des enfants. Quant à Dante, lui, c'est une autre histoire. Je ne sais pas vraiment où il est, ni ce qu'il fait. Ces derniers temps, il me semble tendu, et je devine sans difficulté que ses histoires avec sa fiancée y sont pour quelque chose.

Un soupir m'échappe.

— Fils ?

La voix rugueuse de mon père me fait pivoter la tête. Je me redresse et lui fais face. Mon père a toujours été grand, un massif dans tous les sens du terme. Une stature qui a marqué chacun de ses enfants, moi y compris. Pourtant, même avec cette taille dont j'ai hérité, il y a toujours ce moment étrange où je suis obligé de baisser les yeux pour le regarder.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Sa voix grave laisse filtrer une touche de curiosité, sans réelle émotion derrière.

Je prends le temps pour l'observer. Il est toujours impeccable, même en restant chez lui. Costume sur-mesure, cheveux bien coiffés, et la barbe parfaitement taillée. Mais c'est comme ça qu'il fonctionne, ça a tout le temps été comme ça. L'apparence, le contrôle et l'image, ces trois mots définissent sa vie.

Et pourtant, en le regardant, une horrible pensée me traverse. Derrière cet être si parfaitement maîtrisé, se cache un homme des plus monstrueux. Le genre qui ne montre jamais son vrai visage, qui manipule, qui fait croire à une perfection glaciale tout en dissimulant des secrets aussi sombres que les profondes abîmes.

— Tu sais. Lancé-je.

Je tourne la tête vers l'extérieur. Au loin, un homme est en train de tondre la pelouse et la nouvelle gouvernante cueille des fruits et légumes dans le potager, près du jardin de fleurs que ma mère entretient depuis des années.

— Je ne sais pas si je suis triste ou en colère.

Son visage se plisse d'incompréhension et un mauvais rictus étire mes lèvres.