Emily Grimshade, tome 3

Chapitre 4 : Emily

Une nouvelle journée commence. La lumière douce du matin filtre à travers les rideaux de ma chambre, je me réveille au son adoucissant du silence, un silence que seule la montagne peut offrir. C'est calme, paisible, exactement ce dont j'avais besoin après avoir traversé la foule la veille au milieu des rayons. Je me lève, ouvre les rideaux, et découvre un paysage immaculé. Tout est recouvert d'une épaisse couche de neige fraîche, les arbres semblent enveloppés dans des manteaux blancs, et le ciel, d'un bleu clair, s'étend à perte de vue.

Parfait.

Je m'habille précipitamment, enfile mes bottes, mon bonnet, mes gants puis ma grosse écharpe, sans oublier de prendre mon appareil photo, et me prépare à sortir. Aujourd'hui, c'est une journée pour explorer, pour capturer ces moments magiques que la nature a à offrir.

Dehors, je suis immédiatement frappée par la beauté du paysage. L'air est glacé, mais la lumière est parfaite. Chaque détail est une œuvre d'art, du givre qui scintille sur les branches aux empreintes d'animaux qui se croisent dans la neige.

Je marche lentement, m'imprégnant de cette tranquillité, tout en cherchant les meilleurs angles pour mes photos. Mon appareil est comme une extension de moi-même. Je prends mon temps, observant chaque détail, chaque nuance de lumière qui danse sur la neige. Je m'arrête fréquemment, m'accroupis pour capturer la délicatesse d'un flocon ou la beauté d'un arbre figé par le gel, mouillant mes vêtements. Le silence autour de moi n'est interrompu que par le clic de mon appareil.

Clic.

Je capture le reflet du soleil sur la surface lisse d'un lac gelé.

Clic.

Un oiseau solitaire en vol, ses ailes déployées dans un ciel immaculé.

Clic.

Les traces d'un élan qui a probablement traversé la neige quelques heures plus tôt. Tout ici est calme, figé dans le temps, je ressens une paix intérieure que je n'avais pas ressentie depuis longtemps.

C'est ça que j'aime dans la photographie. C'est comme si, à travers mon objectif, je pouvais figer des fragments de perfection, des moments que personne d'autre ne remarquerait. Il y a une magie dans ces instants capturés, une connexion avec le monde qui m'entoure, une impression que tout est en équilibre.

Je me perds dans ce moment, oubliant tout le reste, oubliant même pourquoi je suis venue ici. La nature, la beauté simple et brute de ces paysages, c'est tout ce dont j'ai besoin.

Je m'agenouille dans la neige, levant mon appareil pour capturer les montagnes au loin, leur silhouette imposante et majestueuse. La sensation du froid qui s'infiltre dans mes doigts est vite oubliée lorsque je revois les images sur l'écran.

Je continue de marcher, attirée par le son lointain des éclats de rire et des voix qui résonnent autour des pistes de ski. Là-bas, l'ambiance est différente : plus vivante, plus énergique. Une autre facette de cette journée parfaite à immortaliser.

Je m'approche doucement des pistes, mes bottes s'enfonçant dans la neige fraîche. Les skieurs descendent les pentes avec fluidité, enchaînant les virages avec grâce. Je cadre rapidement une scène et capture un skieur en plein vol, ses skis se détachant brièvement du sol dans un saut impressionnant.

Je me serai déjà ramassé la figure, le nez niché dans ce lit blanc.

Clic.

Plus loin, une famille est réunie autour d'un petit garçon, lui apprenant à faire ses premiers pas sur les skis.

Planche de la mort, dans mon vocabulaire.

Ses parents rient en l'encourageant, et je n'hésite pas à immortaliser ce moment de complicité. Le sourire du petit garçon, le regard bienveillant de ses parents, tout semble parfait.