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La nuit enveloppait la bibliothèque dans une étreinte froide et apaisante, chaque recoin baignant dans une lueur tamisée, émanant de quelques chandelles dispersées çà et là. Perséphone, titubante, poussa maladroitement la porte. Elle vacilla, ses talons résonnant bruyamment sur le parquet ciré. La pièce sentait le cuir vieilli et le papier, une odeur familière qui aurait dû calmer ses nerfs mais ne fit qu'amplifier le trouble de son esprit embrumé par l'alcool.
Elle s'arrêta devant une table massive, sur laquelle reposait un volume imposant, relié de cuir noir. Un étrange symbole était gravé sur sa couverture, en filigrane doré. Elle plissa les yeux, intriguée malgré son état.
D'un geste maladroit, elle tira le livre à elle, le feuilletant au hasard. Les pages jaunies craquèrent doucement, comme si elles n'avaient pas été ouvertes depuis des siècles. Un passage en particulier attira son attention : des mots tracés en encre rouge, nerveux, presque menaçants. Mais son esprit embrouillé peinait à assembler leur sens.
Elle s'approcha d'une chandelle pour mieux lire, mais une sensation étrange fit frissonner sa peau. L'air semblait s'être alourdi.
Elle se retourna brusquement, le souffle court. Rien. Juste les ombres des étagères, longues et mouvantes.
- C'est l'alcool, se rassura-t-elle à voix haute. Juste un peu trop bu.
Mais alors qu'elle reposait son regard sur le livre, une ombre distincte glissa rapidement à la périphérie de sa vision. Elle se figea.
- Qui est là ? grogna-t-elle, tentant de reprendre une contenance.
Pas de réponse. Elle referma le livre d'un geste brusque et fit un pas en arrière. Le bruit de la reliure qui se refermait résonna étrangement, presque trop fort. Puis, tout devint soudainement silencieux. Pas un souffle.
Un craquement retentit. Une ombre s'élança hors des ténèbres. Perséphone n'eut pas le temps de réagir. Quelque chose de froid et dur s'abattit sur l'arrière de son crâne. Elle n'eut même pas le temps de crier, que soudain...
Le monde bascula. Le livre glissa de ses doigts et tomba au sol, ses pages s'ouvrant à un passage précis. Le seul mot qu'elle put attraper fut "Dragon". Et ce fut le noir complet.
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Lupa, adossée à un mur, scrutait la foule de son bar. Son regard était trouble, partagé entre l'ivresse du moment et une simple pensée: elle.
Puis elle la vit. Une silhouette familière, gracieuse et élancée, dansant nonchalamment au centre de la piste. Ses cheveux blonds flottaient comme un éclat lunaire, et ses gestes dégageaient une élégance qui fit bondir le cœur de la louve.
- Perséphone, murmura-t-elle, fermant les yeux.
Poussée par un mélange de désir et de nostalgie, elle prit une grande inspiration. Lupa fendit la foule, ignorant les coups d'épaule et les regards curieux. Elle atteignit enfin la silhouette, tendant une main hésitante.
- Puis-je ?
La femme se retourna, un sourire en coin étirant ses lèvres rouges. Sans un mot, elle posa ses doigts fins dans la paume de Lupa. Elles dansèrent, leurs mouvements s'accordant instinctivement. Lupa sentait son souffle s'accélérer, ses mains moites d'une excitation qu'elle ne comprenait pas.
- Tu es revenue, murmura-t-elle, presque inaudible.
- Revenue ? répondit la femme, d'un ton suave mais légèrement confus.
Lupa se raidit. Ce n'était pas sa voix. Ce n'était pas elle. Son cœur se serra, et elle réalisa avec horreur que son esprit lui avait joué un tour. Cette femme n'était pas Perséphone.
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Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]
Roman d'amourEnnemies to lover ⚠w/w romance fantastique, contient des scènes matures⚠ *Tu faisais la fière, tu paradais avec des femmes comme trophées. Je n'aime pas l'arrogance. Et tu n'aimes pas qu'une femme le soit plus que toi. Tu les veux en laisse, n'est-c...