I got you Babe

Ch. 53 : The end

Deux mois s'étaient écoulés depuis l'agression de Margaux. Nous étions parvenus à tenir le club à flot grâce à une connaissance de Dan qui avait accepté d'investir dans l'agrandissement de l'établissement. Quand à celui qui nous avait berné, nous ne savions pas où il était passé. La police nous avait confirmé que son identité était un leurre, un nom d"emprunt. J'étais soulagée que Margaux est échappée de justesse à son agresseur mais je gardais le goût amère de l'impunité.

Je sors du sasse de débarquement et croise un regard familier. Il n'est pas celui que je souhaitais voir en premier mais les yeux souriants de Monsieur Lee m'accueillent avec la même simplicité qu'autrefois. Je m'approche de lui et ne peux refréner l'envie de lui sauter au cou. Dans un premier temps, il semble surpris et ses bras se raidissent le long de son corps mais finalement il m'enlace chaleureusement.

- Bienvenue à la maison, chuchote-t-il tout bas.

Je le remercie mais il m'invite à me presser de récupérer ma valise. Nous nous avançons vers le tapis et il s'occupe de porter le bagage.

- Il nous attend et je pense qu'il boue d'impatience de vous voir, ajoute-t-il timidement.

Les portes vitrées s'ouvrent et le froid hivernal s'engouffre, il contraste avec la chaleur de l'intérieur. Je frissonne et relève le col de mon manteau, j'enfile mon bonnet et cache mon nez dans l'écharpe en laine. La main du garde du corps m'invite à avancer vers une berline noire garée à deux pas de l'entrée de l'aéroport. Je devine qu'il se dissimule derrière les vitres teintées et mon cœur palpite de le revoir. Monsieur Lee ouvre le coffre pour y déposer ma valise et je m'empresse de contourner le véhicule pour ouvrir la portière arrière. Je n'ai pas le temps de plonger la tête dans l'habitacle qu'une main saisit la mienne et m'attire sur la banquette en cuir beige. J'atterris sur une paire de cuisses fermes et tombe nez à nez avec son regard enivrant, ses yeux sombres s'ancrent à moi et le silence nous enveloppe dans un cocon doux et rassurant.

- I got you Babe ...

Son ton suave emplit l'espace et mon cœur. J'enroule mes bras à son cou et dépose sur ses lèvres un baiser chargé de l'amour que je lui porte. Il y répond et ses mains m'attirent plus proche de lui. J'oublie que nous nous trouvons à l'arrière d'une voiture, un gémissement m'échappe et j'entends le bruit mécanique d'une vitre se relever, celle qui sépare le chauffeur de nous.

- Tu m'as tellement manqué, lui avouais-je la voix brisée par l'émotion.

- Plus jamais nous ne serons séparés ...

Après que Margaux est été agressé par ce salopard de Juan, j'avais entraîné Jungkook à l'extérieur de l'appartement pour lui faire part de mes craintes. M'en aller vivre mon bonheur à l'autre bout du monde alors que mes amis se trouvaient dans un marasme sans nom, ça ne me ressemblait pas. Il avait d'abord était septique mais avait accepté de me faire confiance. Je lui avais promis que je resterai auprès d'eux le temps de mettre de l'ordre dans tout ce foutoir et que je lui reviendrai dès que possible. Ses yeux avaient larmoyé mais j'avais réussi à le convaincre de m'attendre en Corée. Nous n'avions pas passé une journée sans nous connecter pour nous appeler en visio. Aussi court fussent-il, nos appels étaient ma raison de vivre, de respirer, de me lever chacun de ces jours loin de lui. Il avait accepté de partir à la condition d'emporter avec lui les clichés radio de ma cheville et avait écumé toutes les cliniques de Séoul pour dénicher le chirurgien qui accepterait de m'opérer. Un professeur proche de la retraite qui n'avait plus ses preuves à faire et qui avait promis à Jungkook de me faire remonter sur scène avant la fin de leur tournée. Jungkook m'avait avoué que jamais il n'avait reconstitué le duo de "Hate you" avec aucune autre danseuse et qu'il souhaitait que nous offrions ce spectacle aux Army sur la dernière date de leur tournée. J'avais aussi appris que Ji-ho croupissait en prison après s'en être pris à Jenny et malgré toute la rancœur que je lui porte, j'étais désolée qu'elle est été confronté à ce psychopathe détraqué. Seulement deux mois nous avaient séparé et pourtant nos vies semblaient chamboulées. Mais je m'accroche à l'idée que nous ne sommes qu'aux prémices d'une belle histoire ...