Ch. 16 : Soirée désenchantée

46 6 6
                                    

- Qui de Jungkook ou de Yoongi embrasse le mien ?

Sa question jette un froid et je la regarde stupéfaite. Elle arque un sourcil dans l'attente de ma réponse.

- Je n'ai jamais embrassé ni l'un ni l'autre ... comment veux-tu que je le sache ? Et puis j'avais demandé "action" pas "vérité".

- C'est tout l'intérêt ma belle ! siffle-t-elle entre ses dents. Ton action est de les essayer tous les deux pour pouvoir me répondre.

Je n'en reviens pas qu'elle puisse si rapidement retourner sa veste contre moi. Mais alors que je reste figée sans savoir quoi faire, Mado insiste et me demande de me lever. Je m'exécute et pose mon regard gêné sur Yoongi. Je sais combien il refuse les interactions physiques et je suis sur le point de lui imposer un baiser. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et silencieusement je lui soumets l'idée. Un simple geste de sa part, un léger accord du menton et je m'avance vers lui. Il se relève et bientôt je me retrouve face à lui. Mes mains tremblent, je les agrippe à son tee-shirt comme pour m'assurer un ancrage. Il plonge ses prunelles dans les miennes et le silence se fait autour de nous. Je me sens enveloppée par une chaleur infiniment douce et rassurante quand ses doigts se posent sous mon menton pour m'obliger à incliner la tête. Il pose ses lèvres sur ma bouche et je reçois son baiser comme une caresse tendre et voluptueuse. Il glisse sa main sur ma nuque pour me soulager et mouve sur mes lèvres avec délicatesse. Mes yeux fermés, je me laisse aller à nous imaginer seuls, je ressers mes poings et je sens ses lèvres dessiner un sourire timide. Il ne s'impose pas, notre échange me semble presque naturel. Cet instant qui n'appartient qu'à nous, je voudrai qu'il dure, j'aimerai demeurer ainsi dans cette tendresse qu'il m'offre, dans la chaleur de ses bras qui m'enveloppent. Yoongi, que je croyais brusque et nonchalant, se montre doux et attentionné. J'en oublierai presque que nous sommes au milieu du salon entourés de nos amis quand l'un d'eux se racle la gorge pour nous rappeler que toutes les bonnes choses ont une fin. Ses lèvres m'abandonnent mais son regard ne me quitte pas. Je suis hypnotisée par la lueur farouche qui luit au fond de ses prunelles et je me fais violence pour ne pas me précipiter à nouveau entre ses bras. Je recule pour recouvrer mes esprits et mettre une distance socialement acceptable entre nous. Je me détourne de celui qui vient de m'offrir une expérience agréable pour ancrer mon regard à celui qui semble bouillir de l'intérieur. Ses iris sombres me scrutent et le feu qui couve en lui vacille dangereusement dans ses prunelles. Il joue avec les anneaux de sa lèvre et soudain je me demande quel effet cela procure d'embrasser des lèvres percées. Je m'approche lentement mais il s'impatiente, il prend les devant, m'empoigne le poignet et me force à me coller à lui. Une main plaquée sur mes reins, la seconde saisit ma mâchoire pour me donner l'inclinaison qu'il souhaite. Il sourit et je sens sur ma bouche le souffle chaud de sa respiration.

- A nous deux, chuchote-t-il avant de prendre possession de mes lèvres.

Le souffle coupé par son geste brutal, je subis son assaut et mon désir s'éveille instantanément. Je sens dans mon ventre une chaleur diffuse. J'enroule mes bras à sa nuque pour accentuer notre contacte et il ressert son étreinte. Ses chairs pulpeuses malmènent les miennes dans un baiser sauvage, avide de son plaisir il meurtrit mes lèvres et je retiens un gémissement. Sa langue glisse insidieusement pour rencontrer la mienne et nos appendices entament une danse charnelle. La sensualité qui émane de son être m'entraîne sur un chemin dangereusement escarpé. Je sens, contre son torse, mes seins réagir. Mon corps entier le réclame, le traître se soumet à son maître et je m'abandonne un peu plus. Mon esprit ne fonctionne plus et mon cœur me lâche. Je l'aime tellement que ça devient douloureux et alors que je me repais de ses lèvres, je me détache brusquement de son emprise. Le souffle court, je plante mes yeux dans les siens. Je retiens les larmes qui menacent de s'échapper et me détourne de lui pour prendre la direction de l'escalier dans le silence des regards perplexes qui me toisent. La main posée sur la rambarde, je m'arrête un instant pour dévisager Mado.

I got you BabeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant