Ch. 24 : Sale caractère

49 7 2
                                    

Le soleil brille à travers les lourds rideaux de ma chambre. Un rayon réchauffe ma joue et je me réveille paisiblement. Je tends le bras pour le chercher mais il n'est déjà plus à mes côtés. Je roule sur moi-même et atterrie le nez sur son oreiller. J'hume l'odeur familière et souris à l'idée qu'il porte toujours ce parfum que je lui avais offert. J'enlace le coussin et m'imagine bêtement le serrant contre moi. Je réalise que je suis toujours nue entre les draps et les souvenirs de notre précédente nuit me reviennent. Je lui avais proposé un jeu auquel il n'avait pas hésité à jouer mais s'il envisageait un bain de minuit comme prochaine étape ... quelle sera la dernière escale de ce divertissement.

Je m'étire et me force à sortir de mon lit. Aujourd'hui, est un jour de repos et j'ai la ferme intention d'en profiter pour me relaxer. Je me traîne jusqu'à ma commode pour en extraire un maillot de bain et file à la salle de bain pour me préparer.

Je ne passe pas par la case petit déjeuner et me presse de traverser le salon. Trois des garçons sont attablés, je leur fais un signe de main, ouvre la baie vitrée, jette ma serviette sur le premier transat et pique une tête dans la piscine. L'eau est fraîche mais elle apaise instantanément mes muscles endoloris par les entraînements à répétitions et les exercices physiques que m'imposent Jungkook. Je nage quelques longueurs en laissant mon esprit vagabonder au grès du temps qui s'écoule. Je n'avais pas eu de nouvelles de Woosung depuis son dernier coup de file et cela me contrariait un peu. Je dois admettre qu'il me manque plus que je ne l'avais imaginé et entre les brasses je devine son visage souriant, ses yeux pétillants et ses mots réconfortants. J'avais désormais les bras de Jungkook dans lesquels me blottir mais je n'avais pas son entière attention et encore moins son cœur. Et celui de Woosung s'était montré, à plus d'un égard, doux et rassurant.

Je poursuis mon introspection au rythme lent d'une brasse paresseuse quand une voix s'élève au bout du bassin. Je la reconnaîtrais entre mille et j'accélère pour le rejoindre. Le regard qui m'accueille au bord de la piscine n'a rien d'enjoué. Ses iris noires semblent me foudroyer et je ne comprends pas son humeur maussade. Je m'agrippe aux margelles chauffées par un soleil resplendissant et plante mon regard dans le sien. Il s'accroupie pour réduire l'espace qui nous sépare et je lui souris timidement pour l'amadouer. Il saisit mon menton.

- C'est quoi cette tenue ?

Je manque de m'étouffer en éclatant de rire.

- Je suis sérieux ... insiste-t-il.

Je fronce les sourcils pour tenter de comprendre son questionnement. Je me dégage de son emprise et me dirige vers les marches pour sortir du bassin. Du coin de l'œil, je le vois se redresser et s'approcher du transat où j'avais jeté ma serviette un peu plus tôt. Je l'ignore et m'allonge sur le rebord pour profiter des rayons chauds de cette matinée mais son corps imposant me cache le soleil. A nouveau, il se baisse près de moi et je frissonne devant son attitude autoritaire.

- J'aimerai que tu me réserves l'exclusivité de ce genre de maillot, dit-il en parcourant du regard mon corps encore trempé.

- Et j'aimerai beaucoup que tu t'éloignes pour me laisser profiter du soleil. On dirait bien que l'on est deux à ne pas obtenir ce que nous désirons, le narguais-je.

Il ne porte qu'un short et un débardeur dans lesquels il s'est imposé un entrainement de forcené si j'en crois les traces de sueur sur le tissu. Mes yeux s'attardent sur les cuisses fermes et ma langue humecte machinalement mes lèvres.

- Perverse ... chuchote-t-il.

- N'importe quoi ! m'offusquais-je en me relevant pour m'éloigner de ce corps diaboliquement tentant.

Dans mon dos, j'entends ses pas me suivre mais je poursuis ma route en direction du transat où ma serviette a disparu. Je fais volte face et découvre qu'il me la dérobé. Il sourit triomphant, le tissu éponge autour de son cou. Trop absorbée par ma contemplation de son corps sublime, je n'avais pas remarqué ce détail. Je m'avance sur lui et son sourire s'élargie, ses yeux s'éclairent de malice. Je tends le bras pour la récupérer mais il m'en empêche.

I got you BabeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant