I got you Babe

Ch. 25 : Aux souvenirs !

La mer parait se réveiller sous les coups de rafales du vent qui se lève. J'envoie un message de remerciement à Woosung et reprends la direction de Séoul.

La circulation est dense à cette heure de la journée mais je parviens à slalomer entre les voitures pour atteindre ce centre commercial où j'ai envie de flâner. Je me gare dans le parking sous-terrain et rejoins l'étage supérieur par l'ascenseur. Dans ma poche, mon téléphone n'arrête pas de vibrer. Je le déverrouille, 13 appels en absence s'affichent sur mon écran. Tous proviennent du même destinataire. Il n'a pas laissé de vocal mais une bonne dizaine de textos.

"Babe ... répond-moi ..."

"Babe ... S'il te plais ..."

"Pourquoi tu décroches pas ?"

"Si c un problème de réseau ... trouve le moyen de me téléphoner"

"Babe ! Décroches !"

"Putain ! Babe !"

"Réponds-moi !"

"J'te jure que si tu décroches pas ton putain de téléphone ..."

Ses messages vont crescendo sur le baromètre colérique et ça m'amuse. Jungkook pouvait se montrer capricieux et la scène de ce matin n'en été qu'un bref aperçu. Namjoon avait raison, il devait grandir et pour cela ... rien de mieux qu'une bonne leçon ! Je verrouille mon écran et jette mon téléphone dans le fond de mon sac. J'entre dans un salon de thé pour prendre une collation. Mon ventre gargouille devant l'étalage de pâtisseries sucrées. Je me décide pour un thé vert et un assortiment de kkultteok. Je m'installe avec mon plateau près de la baie vitrée pour m'oublier un moment dans le va-et-vient de la foule. J'observe cette population qui vaque à ses occupations. Mes yeux tombent sur un couple, qui ne doit pas être plus âgé que Jungkook et moi, ils semblent déambuler dans cette vie sans se soucier de demain. Je les admire de la banquette où il n'y a que moi et mon cœur se serre. Est-ce que nous aurons un jour la chance de vivre cette vie douce et insouciante ? Je rêve éveillée de nous deux, de ma main dans la sienne, d'une ballade en amoureux ... le disque se raye ... rattrapée par la dure réalité, je me rappelle qu'il ne m'aime pas. En tout cas, pas de la manière que je le souhaiterai. Je soupire et enfourne une petite boule sucrée pour annihiler le sentiment douloureux qui m'oppresse la poitrine. Je fourre une seconde douceur dans ma bouche et mon téléphone se remet à vibrer. Je plonge la main dans mon sac à dos pour chercher l'impertinent qui me dérange dans ma dégustation. Sur l'écran s'affiche un numéro inconnu. Je décide de l'ignorer mais il insiste. Je finis par décrocher mais personne ne répond. Je n'entends au bout du file qu'une respiration et le bruit assourdissant d'une sonnerie qui retentit.

- Allô ? Vous m'entendez ?

- ...

- Qui êtes-vous ?

Puis le son d'une connexion interrompue.

J'imagine qu'il s'agit d'une erreur. Je replace l'appareil dans une poche de mon sac mais mon regard est attiré par une agitation à l'extérieur. Je tends le cou pour comprendre ce qui affole la foule. Je me redresse et découvre un corps inerte écroulé sur le bitume. Une multitude de badauds entoure la pauvre jeune femme mais soudain ses traits deviennent familiers et je réalise que c'est Rose qui est allongée inconsciente sur le trottoir. Je me précipite dehors, je joue des coudes pour arriver jusqu'à elle et demande qu'on appelle les secours. Son visage est livide, ses lèvres bleues, elle parait à bout de force. Ses yeux s'ouvrent légèrement et je décèle une pointe d'étonnement. Elle marmonne une excuse avant de s'évanouir de nouveau. Je maintiens sa tête sur mes genoux, la suppliant de rester avec moi mais elle ne m'entends plus. La sirène de l'ambulance rugit au bout de la rue et une dame presse la foule de curieux d'ouvrir un passage pour le médecin. Ce dernier se rue au sol pour s'enquérir de l'état de la patiente et m'intime de monter dans le véhicule pour les suivre jusqu'à l'hôpital.