I got you Babe

Ch. 48 : Deux jours

Je m'introduis à mon tour dans ma chambre pour finir de m'y préparer mais ses pas sur mes talons, je sais qu'il me suit. J'avance en direction de ma commode et la porte se referme brutalement. Je m'interromps pour le dévisager.

- Passe une tenue de sport, m'ordonne-t-il.

Je souffle mécontente de son excès d'autorité.

- Tu débarques dans ma vie et tu espères que je vais me soumettre à tes exigences ?

- Tu m'accordes deux jours !

- ...

Il ne s'agit pas d'une question mais je remarque son regard suppliant. Cette lueur intense dans ses yeux qui me trouble. Mon cœur me crie de lui céder mais ma raison l'emporte.

- Ne t'imagine pas que j'ai la moindre envie de te suivre ou de fléchir à tous tes caprices mais s'il faut que je t'offre un peu de mon temps pour te convaincre de repartir alors soit ! Deux jours ... C'est la limite à ne pas dépasser ! Deux jours ... et tu reprends un vol en direction de la Corée !

- Il n'en faudra pas autant pour te persuader que je suis celui qu'il te faut, ajoute-t-il un rictus dangereusement sexy sur les lèvres.

Je détourne le regard pour ne pas soutenir le sien. Je fouille dans le meuble mais n'y trouve rien qui ferait l'affaire. Je remue le linge, mets en boule les tee-shirt, abandonne les pulls sur le sol quand je sens sa présence près de moi. D'un coup d'épaule, il me décale pour accéder au tiroir. Je le regarde médusée par sa confiance et son flegme. Il replie précautionneusement les fringues en désordre et sort quelque chose qui lui est familier. Il lève à hauteur de ses yeux le coton noir que je lui avait emprunté le jour de mon départ.

- J'avais l'intention de te le rendre, dis-je un peu honteuse qu'il le découvre.

- Je suis sûr que tu le portes mieux que moi. Il fera l'affaire pour aujourd'hui, décide-t-il en me le tendant.

Jungkook s'éloigne pour s'asseoir sur le lit défait, j'enfile le tee-shirt mais son regard pèse sur moi. Ma bouche est sèche et mes mains tremblantes. Combien de fois l'avais-je imaginé dans cette pièce ? Combien de fois l'avais-je fantasmé sur ce matelas ? Mon souffle s'accélère et je déglutie, mes joues s'échauffent et je crois voir un sourire satisfait étirer ses jolies lèvres. Sa langue masse l'intérieure de sa joue, un réflexe qui le poursuit dès lors qu'il réfléchit. Puis ses dents mordent dans les anneaux pour finir de m'hypnotiser. Le bruit d'une porte refermée m'exhorte de ma contemplation et je devine que Thomas vient de quitter l'appartement. Je récupère un short que je passe sous un pantalon fluide.

Il s'installe derrière le volant d'une voiture de location, un petit bolide de technologie. J'admire la finesse des lignes et la modernité de l'intérieur.

- Elle te plait ? sourit-il.

- Je ne sais pas où tu m'emmènes mais on ne va pas passer inaperçu !

Il m'offre un clin d'œil et démarre le moteur vrombissant, le son rugit et provoque une certaine excitation au creux de mon ventre. Je souris malgré moi et Jungkook s'en rend compte.

- Avoue que tu es sous le charme !

- De cette voiture ? Qui ne le serait pas ?

- Et du mien ? Quand vas-tu succomber ?

L'espace exiguë met à mal mon self-Control et je ne réussis pas à soutenir son regard. Il danse au fond de ses prunelles, une flamme qui envoûte et me déstabilise. Je tente de lui échapper en fixant mon attention sur les passants de la rue où nous sommes garées mais le sien ne me quitte pas. Il est à la fois doux et équivoque, chargé de promesses explicites, d'aveux impudiques et de cette assurance sensuelle dont il est doté. Une nouvelle bouffée de chaleur envahit mon corps et j'enrage de ne pas parvenir à le contrôler. Il répond à Jungkook comme un chien à son maître, fidèle et dévoué, il se livre tout entier et je m'agace de cette loyauté.