Odessa
J'ai mal à la gorge depuis hier, mais je suis surtout enragée. J'ai réussi à garder ma colère, mais elle va bientôt être libérée. Mars se lève du canapé où il faisait encore je ne sais quoi sur son téléphone. Il va sûrement téléphoner. C'est ce qu'il croit. Assise au comptoir de bar du côté cuisine, je sors rapidement les grands ciseaux du bas de ma brassière. Il aurait remarqué un couteau manquant dans le bloc en bois. Maintenant, c'est Mars le bloc à lame. Je me glisse doucement derrière lui dans le couloir. Il est encore sur l'écran et m'ignore. Je lève le bras. Malgré mes tremblements, avec les forces que j'ai, j'abat la lame vers le haut de son omoplate. Aussitôt, Mars laisse tomber son téléphone en émettant un son guttural suivi par un:
-Putain!En regardant les ciseaux dépassant de son dos et son t-shirt se teintant de rouge, je recule rapidement. Il ne tombe pas ni rien. Il enlève les ciseaux logés vers le milieu de son dos en grognant d'une façon qui me fait trembler. Mon estomac se tord et mon cerveau se met sur une fonction primale seulement. Cours.
Je le fais et commence à tourner la clé de la porte d'entrée en priant pour être assez rapide. Soudain, je suis attrapée par le bras violemment et jetée à travers la pièce. J'ignore presque le choc aigu de la chute, à cause de l'adrénaline me faisant ramper pendant que mon cœur cogne. Je tente de me relever et il tire ma jambe violemment, me faisant presque tomber sur le menton en criant.
Il répond trop calmement maintenant:
-Tu peux crier, on est bien isolés ici. Tu te souviens?J'ai des flashbacks de quand il m'a infligé la blessure qui commence à peine à guérir. Je me met à haleter de panique. Il me retourne , se met sur moi puis commence à serrer ses mains autour de mon cou. J'essaie de supplier, mais aucun son ne se forme. Il y a seulement ma terreur à l'idée de mourir, faisant battre mon cœur plus vite.
J'essaie en vain d'enlever ses mains, mais il est plus fort que moi. Il a dans le regard les mêmes flammes cruelles que je voyais quand il m'a attaqué hier. Mais c'est son calme les accompagnant qui me terrifie. Je ne pensais pas que c'était possible, mais il serre un peu plus. Je sens l'air s'échapper plus rapidement malgré mes efforts pour en avoir et les oreilles bourdonnantes j'entends:
-Refais-moi un coup comme ça et je te cognerai tellement fort que t'auras besoin des secours pour reprendre connaissance.Je comprends à peine sa phrase et mes larmes coulent de peur, parce que je me vois déjà mourir. Tout est flou. Soudain, ça s'arrête et mon corps prend une grande inspiration. Je me mets à haleter un moment en toussant au point de presque vomir.
Dès que j'arrive à me lever, je cours le plus vite possible loin de Mars assis sur le canapé. Après avoir manqué de tomber en glissant sur du sang, je m'enferme dans la salle de bain. Je veux encore plus le tuer. Je me retiens de me remettre à pleurer, car ça n'aidera personne. J'essaie de me calmer contre la cabine de douche quand de forts coups à la porte me font sursauter. Je m'arrête de bouger et retiens ma respiration, puis sursaute en entendant:
-Si j'ouvre la putain de porte, tu vas le regretter! Sors!Je me lève doucement et ouvre la porte en me retenant d'imploser de peur. Il est assis sur le lit, torse nu. Je suis toujours là à le regarder en tentant de déchiffrer certaines des cicatrices sur son torse athlétique, quand il me dit:
-Viens.J'hésite, mais approche un peu et il me jette le kit de secours. Je l'attrape et il dit:
-Je peux pas soigner la saloperie que t'as faite logiquement, donc tu vas t'occuper de réparer ta connerie et j'ai pas intérêt à voir d'infection.Je ne dis rien et il siffle:
-Bouge.J'hésite, mais je m'assieds à côté de lui et il se tourne. Face à la partie ouverte et sanglante de son dos qui coule encore un peu, je grimace. Une partie de moi ressent de la culpabilité, mais une autre en est fière. Dans la boîte, je vérifie. Je déglutis avec ma gorge endolorie puis lui dis:
-J'ai presque fini l'antiseptique, il ne reste que de l'alcool.

VOUS LISEZ
𝐌𝐀𝐑𝐒
RomanceOdessa, 22 ans, vend du plaisir corrompu pour subvenir à ses besoins. Habitante de la cité d'Elys, isolée au milieu du désert américain à la fin du 21ème siècle, elle survit en faisant des pâtisseries infusées de drogues. Mais sa routine illicite ex...