Odessa
Ça va bientôt faire une semaine que Mars squatte chez moi. Au moins ma blessure ne me fait plus mal. À moins que j'appuie vraiment dessus ou que je porte quelque chose de serré. Par contre j'en ai ma claque de l'avoir sur le dos, pour me dire quoi faire et boire mon putain de jus. Qui boit autant?
Au moins, il n'a pas réessayé d'exciter mon corps. Je sors de la salle de bain douchée et habillée pour la journée.Mon cœur fait soudainement un bond. Je trouve Mars plongé dans la lecture d'un carnet jaune. Là où j'écris mes poèmes. J'oublie mon instinct de survie et le lui arrache. Pendant que je l'incendie du regard, il se met à rire avec son air espiègle faisant briller ses yeux tachetés. Il me dit:
-Wow, j'étais investi. T'as un esprit complexe, mais t'écris de belles choses.Furieuse je me contiens pour ne pas crier en disant:
-C'était à moi. Mes pensées.Je jette mes affaires à ranger par terre et m'en vais avec mon carnet. Sur le canapé, j'écoute de la pop rock à fond dans mes écouteurs en espérant que le sentiment de honte va fondre.
***
Depuis des jours Mars me fout la paix, après l'incident du carnet. On ne parlait pas déjà beaucoup, mais là,il garde ses remarques pour lui. Le paradis, enfin j'ai parlé trop vite, car il se dirige vers moi. Il s'arrête et dit:
-Je pensais que tu craquerais, mais t'as rien dit depuis des jours. Tu parlais déjà pas beaucoup.Je ne dis rien et il répond à mon silence par:
-Ok, j'aurais peut-être pas dû lire tes trucs, mais je l'ai trouvé en train de traîner sur le burea. Et le dessin sur la couverture est juste bizarre. Dans le genre intéressant, j'ai donc eu l'idée de le lire. Et putain, c'était les montagnes russes.Je ne réponds pas donc il dit las:
-Odessa.C'est bizarre de l'entendre prononcer mon prénom. Je ne réagis toujours pas et m'attends à ce qu'il s'énerve, mais il me dit:
-T'es pas une créature étrange.Putain, il en a lu autant. Pourquoi il essaie soudainement d'être gentil? Il me veut dans son lit. Comme si ce n'était pas évident. Il dort déjà dans mon lit en fait. Il continue:
-Je veux dire pas bizarre bizarre. Tu dois capter.J'explose:
-Stop! T'avais aucun droit de le lire donc n'en parle pas.-Ok, ok.
Pourquoi il est aussi désinvolte? Il s'en va en marmonnant quelque chose lui ressemblant un peu plus vu le ton.
À part pour nos livraisons, Mars m'a laissée tranquille le reste du temps. J'ai gagné la paix en échange de ma dignité.***
Je ne peux pas m'empêcher de me repasser la conversion d'hier. Mars ne m'a même pas marqué la peau avec une série de smileys, pour avoir levé la voix. Je sors de la salle de bain prête à affronter une nouvelle journée au purgatoire. Je trouve Mars sur le lit le regard sur moi. Comme s'il m'attendait, à la façon d'un foutu prédateur. Qu'est-ce qu'il se passe encore? Il va se venger? Il se lève et me donne un papier plié en disant:
-Tiens.Je l'interroge du regard et il dit:
-Lis.Je le déplie et lis une belle écriture:
Un pistolet n'est plus utile après sa dernière balle, ce n'est qu'un morceau de métal.
Après son dernier battement de cœur, un homme n'est plus rien d'autre qu'un bout de viande.
Il n'est plus, une âme est libérée de cette définition corrompue.
Je me demande ce que devient cette âme quand elle a été complètement emplie d'obscurité.Wow, il a quelque chose et pas de fautes en plus. J'aurais jamais deviné. Il me dit:
-Je pourrais pas écrire un truc potable même si ma vie en dépendait, mais maintenant on est quittes.

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𝐌𝐀𝐑𝐒
RomanceOdessa, 22 ans, vend du plaisir corrompu pour subvenir à ses besoins. Habitante de la cité d'Elys, isolée au milieu du désert américain à la fin du 21ème siècle, elle survit en faisant des pâtisseries infusées de drogues. Mais sa routine illicite ex...