𝐄́𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄 | 𝐋𝐀𝐄̈𝐒𝐀

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Orlando, Florida,
Six mois plus tard, 6pm

I close my eyes and all I see is you

New Wrest - Those Eyes

*

Appuyée contre l'épaule de Teddy, je n'aurais pas cru pouvoir dire ça un jour mais je me sens bien. L'atmosphère tranquille de la plage m'apaise presque autant que sa présence, et l'eau iodée lèche sporadiquement nos pieds, me faisant tressaillir.

L'onde commence à refroidir puisqu'elle est en train d'avaler le soleil dans ses eaux profondes, avant de le relâcher demain matin, parant le ciel de multiples couleurs. Tandis que tout à l'heure, le ciel se parait d'orangé et de jaune, il est habillé de bleu très clair, de rose et des derniers vestiges des couleurs originelles. J'ai pris tellement de photos du ciel floridien que j'ai saturé mon espace de stockage déjà restreint sur mon téléphone.

– C'est magnifique, chuchote Teddy contre mes cheveux.

J'opine, mes ongles pianotant sur la peau douce de son avant-bras, le regard perdu dans le vague. Je tourne la tête pour lui lancer un regard complice, jusqu'à ce que je découvre qu'il me regardait déjà.

– Tu as été acceptée à UCF, du coup ? rompt Castille, sa voix brisant le cocon d'amour qui m'entourait.

J'acquiesce et descend du tronc qui nous servait de banc pour m'asseoir sur ma serviette humide. Je prends un cookie et le croque, désirant garder le suspense le plus longtemps possible. Lika m'envoie un coup de coude associé. Elle était là lorsque j'ai reçu mon mail d'acceptation dans cette université.

J'ai l'impression de réaliser une partie du souhait d'Antoine à présent. J'apprécie chaque instant passé en Floride, sans vraiment croire que je vais y habiter dans les mois suivants.

– Laë' ! proteste la brune en me fusillant du regard.

Je souffle, terminant ma bouchée. La brune retourne à Reims le 27 mai. Dans sept petits jours. Une année m'a paru tellement courte en sa compagnie. Avec Angelika. Avec Rebecca. Avec Teddy. Je me souviens, en arrivant ici, des peurs plein la tête. A présent, je suis plus confiante. J'avais peur qu'une année soit trop longue, loin de toute ma vie, mais à quel moment ? Elle est passée en un claquement de doigts, je posais un pied à Sullivan High School et d'un coup je me tenais en robe de prom au bras de Theodore.

J'ai l'impression de m'être trouvée moi, d'avoir trouvé l'amitié la plus saine que j'ai eue de toute ma vie, j'ai trouvé la paix, en fin de compte ... je me suis trouvée moi.

Et je crois que c'est le plus important.

– Ouais, du coup je vais à UCF, lui appris-je avec un grand sourire.

Elle pousse un cri de joie et m'enlace par-dessus la nappe. Ses bras frêles me serrent fort contre elle, une sorte de premier au-revoir. Je tente de m'imprégner au maximum de son odeur, son parfum, son rire, son visage, ses mimiques, tout ce qui fait Castille, Castille. Comment imaginer que quelques mois avant, nous ne nous serions jamais connues si Papa avait accepté cette mutation dans le Far West ?

– Profite de la mer pour moi, je t'en supplie, m'implore-t-elle.

Je me détache d'elle en acquiesçant vigoureusement. Ma mère accepte que j'emménage avec Teddy dans leur maison de vacances, vers l'université et la brune redouble sa terminale l'année prochaine. Ca aussi, c'est incroyable : je vais vivre avec Teddy. tous les jours.

– Promis. Quand on s'appellera, je me mettrai sur notre balcon.

Nos auriculaires s'enroulent mécaniquement l'un autour de l'autre, scellant notre promesse. Grande nouvelle, aussi ; Teddy aussi été accepté à UCF chez Knights, l'équipe de football américain de l'université. Il a négocié avec son père pour un appartement vers l'école. Je ne pouvais pas rêver de mieux, pourtant Castille s'en va. Ne jamais se quitter. C'est la promesse qu'on s'est faite. Je compte bien la respecter à la lettre.

Même si quitter la nouvelle vie que je me suis construite sera dure, là-bas, au find fond du Missouri où l'automne n'existe pas, je suis prête à le faire.

Oui.

Soudain, des voix me font tourner la tête. Ils appartiennent à un blond et à une brune, l'un en chemise et en pantalon en lin et la jeune fille avec une longue robe bohème. Ses cheveux sont ébouriffés par ses tours sur le sable fin.

– Comment tu m'as retrouvée, Alex ? s'écrie la brune alors que le blond lui attrape délicatement les doigts.

Cela m'étonne qu'ils parlent français. La plage est essentiellement vide à cette heure, les touristes partis se remettre du soleil dans les restaurants bordant la plage.

– Je te retrouverai toujours mon cœur, lui assure le blond sans la lâcher des yeux. Toujours.

Ils continuent leur marche. Immédiatement, je repère un objet brillant sur le sable qui vient de tomber du jeune couple. Je le ramasse, l'examine, une paire de lunettes de soleil oversize toute simple. Je les hèle, puis avale du mieux possible la distance malgré le sable pour leur tendre l'accessoire.

–Vous avez fait tomber ça, leur signalé-je en leur tendant l'objet en question.

La brune l'attrape, déplie soigneusement les branches que j'avais préalablement pliées, pour les jucher sur sa tête. Elle m'adresse un sourire rayonnant en retour.

– Merci beaucoup, me répond-t-elle en français. Tu es française ?

J'opine, avant de désigner mon groupe d'amis derrière moi.

– La plupart d'entre eux le sont aussi.

Les lèvres de la brune se parent d'un nouveau sourire.

– Je suis Léane, enchantée, se présente-t-elle avant que nous ne nous fassions la bise, et puis c'est Alex.

– Alexandre, précise le concerné. Vous êtes en vacances ici ?

Je secoue négativement la tête. C'est encore mieux que d'être en vacances ici. J'y habite, maintenant.

– On habite ici, en fait, exulté-je avec une fierté non contenue.

Léane incline la tête, presque émerveillée, puis porte une main à son collier afin de replacer une étoile vers son sternum. Le blond lui rappelle doucement qu'ils sont attendus par leurs amis pour le repas du soir. Comme sortie d'une rêverie, elle sursaute puis glousse, avant de me remercier encore une fois d'un hochement de tête pour ses lunettes.

Oui, c'est évident. J'ai trouvé ma place, ici.

Ça va aller.

FIN.

___ ___

hey!

ça y est, RENEWAL est fini, après presque une longue année d'écriture et une relation hate-love avec ce manuscrit mais nous y sommes, c'est la fin !

Je ne sais pas comment vous remercier à la hauteur de toutes vos lectures, en tout cas merci à vous ! Sans vos votes, commentaires, nous n'y serions pas arrivés !

Ensuite, je tiens à remercier Victoire, Emma et Yasmine qui ont toutes été là à des moments du manuscrit. Vous m'avez conseillée et aiguillée, merci les filles 🤍

Merci aussi à ma maman qui m'a toujours soutenue pendant l'écriture... ( et mes grands-parents qui m'ont hébergée lors de l'écriture et la fin du roman ) 🎉

Merci à chacun de vous d'avoir pris du temps pour partager l'histoire de Laësa et Theodore, je ne vous remercierai jamais assez, merci merci merci 💌

On se retrouve bientôt avec un nouveau projet, stay tuned... 🦋

( for the last time ) Xoxo, Nina 🥂

IG : ninaterrance_
TT : ninaterrance_

RENEWALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant