La tempête

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Je marchais, perdue dans mes pensées, quand j'entendis un gros grondement résonné au loin.
Je me retourna par réflexe. Le ciel était noir à l'horizon. De gros nuages grondaient.
- Oh là! Ça sent très mauvais tout ça... s'inquiéta Minho
- Continuons à marcher, avec un peu chance, on arrivera dans la ville avant que l'orage éclate! le rassura Thomas
Minho ne répondis pas et on continua à marcher mais plus énergiquement. La température avait baissé d'un coup et le soleil ne nous brûlait plus. La chaleur devenait presque supportable. On entendis d'autres grondements, et je me retournais à chaque fois pour vérifier la distance qu'il restait entre nous et les nuages noirs. Je n'étais pas très rassuré. Soudain un éclair éclata derrière nous. Je sursauta. L'éclair avait fait un creux dans le sable. Ça commençait à sentir le griller et du sable commençait à être emporté par le vent, me piquant le nez et les narines au passage. Je souleva mon t-shirt que je rabattit sur ma bouche et mon nez pour mieux respirer. Rassurez vous, j'avais un débardeur en dessous. Les autres firent de même et on se mît à courir. Il y avait de plus en plus de vent et de sable. On voyait de moins en moins.
- Restez groupé! cria Thomas
Plus facile à dire qu'à faire. J'avais beau courir, j'avais l'impression d'avancer à la vitesse d'un escargot. Chaque pas demandait un effort surhumain, car on était pousser à chaque fois par le sable et le vent. La tempête progressait beaucoup trop vite, on sera bientôt grillé comme des steaks.
D'autres éclairs tombèrent plus près de nous. Les blocards commencèrent à paniquer et courrait de toute leur force, bien que même une vieille dame de 90ans marcherait plus vite qu'eux. Pour ma part, je continua à avancer en espérant qu'un éclair ne me tomberait pas dessus en marchant.
Un éclair tomba juste à côté de nous et j'entendis un hurlement tout près de moi. J'essayais de trouver la source du cri. Après avoir marcher en zigzaguant, je tomba sur un corps allongé par terre, recroquevillé sur lui même. Impossible de reconnaître qui c'était. Je me pencha vers lui pour l'aider à se relever. C'était Jake, l'ancien meilleur ami de Chuck. Je le reconnus grâce à ses boucles brunes. Il se tenait la jambe en gémissant, bien que je n'entendes rien de ce qu'il disait à cause su sifflement du vent. L'éclair l'avait touché au tibia, laissant une grande plaie brûlée à vif.
Je ne pouvais pas l'abandonner là. On devait être à 200 mètre de la ville maintenant, ce ne devait plus être très loin. Et si on restait ici, on allait se prendre un éclair sur la figure. Je l'agrippa par les bras et l'aida à se relever. Il se cramponna à moi comme il le pu, bien qu'il soit plus grand et plus lourd que moi.
- On ne peut pas resté là, il faut continuer! hurlai-je pour masquer le bruit du vent et des orages
Jake hocha la tête et on commença à marcher. On allait très doucement mais on avait pas le choix. Les autres avaient disparu de vue, nous laissant seul dans cette tempête de sable. Je commença à paniquer. Non, Skye, ce n'est pas le moment, garde ton sang froid comme tu le fait si bien depuis le début. Réfléchis pas et fonce! me souffla ma conscience. Je l'aime bien ma petite conscience. Elle me remonte le moral en quelques mots. Enfin, sur une échelle de 0 à 10, elle monta mon morale de 0 à 0,5.
Jake commençait à être de plus en plus lourd mais je tins bon. Des silhouettes d'immeubles commençait à été visible à l'horizon.
- Regarde! criai-je, On y est presque, on voit les...
Mais je n'eut pas le temps de finir ma phrase. Un orage éclata et tomba pile sur la tête de Jake. Mais comme il était à moitié collé à moi, je reçus aussi l'éclair. Il hurla et moi aussi. Sauf que son cri s'étouffa très vite, sa tête avait grillé, alors que moi je cria pendant plusieurs secondes. La chaleur se rependit en moi. Le choc fut tellement grand que je tomba à la renverse. La douleur se répandit directe dans toute la partie droite de mon corps, là où je tenais Jake. Je gémis de plus bel. Mes flancs me brûlaient et je ne sentais plus mon bras droit. Je ne sais pas si je pourrais remarcher un jour. La douleur cognait dans tout mon corps et résonnait dans ma tête. J'avais littéralement brûlée comme une vilaine tranche de bifteck. Mes vêtements avaient aussi brûlée, maintenant la partie droite ressemblai à un gruyère, ou plutôt un étoile d'arraignée. Je regarda ma main. Ma peau était à vif, ou plutôt ce qu'il en resté, remplacé par une immonde chair brûlée. Du sang sortait de mes nombreuses plaies. Je ne sentais plus mes doigts, ils étaient tout engourdis. J'imaginais le même spectacle sur le reste de mon corps droit. Je commença à perdre connaissance mais un éclair éclata juste à côté de moi. Allez, debout, t'as encore une jambe de valide, il faut continuer, la ville est juste à coté.
Je me releva tant bien que mal. Je n'aurais jamais penser que ce relever était aussi dur. Une fois debout, la douleur s'intensifia et ma tête se mît à tourner violemment. Des points noirs dansaient devant mes yeux. Je secoua la tête pour les chasser en essayant d'ignorer la douleur, bien que celle-ci était très forte.
Jake était allongé par terre, sans vie. Son crâne avait fondu et on avait l'impression qu'il n'avait plus de tête. Je détourna les yeux, frappé par cette image de crâne fondu. Au moins, si il avait la Braise, elle est bien morte. Je chassa cette idée de ma tête. Il n'y avait que ça qui m'importer ou quoi?
Je n'avais plus le choix, il fallait que je continu sans lui. De toutes façon je ne vois pas comment j'aurais pu le porter...
Je commença à avancer, en essayant d'ignorer la douleur, bien que c'était impossible. Ma jambe me faisait atrocement souffrir et mes côtes me brûlaient. Je serra les dents et continua. Plusieurs éclairs tombaient près de moi, et je priais pour que le prochain ne tombe pas sur moi...
Les immeubles se dressaient devant moi, me narguant. Je continuai à avancer avec peine, mais un éclair tomba tout près de moi. Je sursauta et tomba à la renverse. Je crois que je n'y arriverais jamais... La chute raviva la douleur de plus bel. C'était peine perdue...
- Au secours! Aidez-moi! S'il vous plaît! hurlai-je
Mais je n'entendis pas la voix. Je tâtonna mon oreille avec ma main valide. Elle saignait. Le deuxième éclair m'avait rendu sourde... Je planta mes ongles dans le sable pour ramper, en vain. Je m'allongea dos contre terre et contempla le ciel gris-violet qui bombardait la terre de ces ultimes éclairs. Si c'était la dernière choses que je voyais, autant que ce soit quelque chose d'intéressant ou de beau, autant en profiter. Ma douleur était toujours aussi puissante, me broyant le corps, comme des coups de couteaux.
Ça aurait pu être beau, dans d'autres circonstance. Le ciel violet qui crachait ses éclairs, fesant voler le sable. À chaque éclair, le sol vibrait. Je n'entendait pas leur grondements, mais je sentais leurs vibrations...
Petit à petit, je perdis connaissance et bascula dans le noir...

La Griffeuse  {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant