L.H-Chapitre 40, Prediction

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Cameron les amena dans une ruelle, devant une grille, ou il fit tinter la cloche. Une femme se montra.

– Héron ?

Cameron sembla gêner. La femme ouvrit la grille, faisant entrer les deux hommes, qui se trouvèrent dans une cour intérieure exiguë. La femme passa devant eux.

– Il y en a peu, elles ne sont pas toutes réveillées, dit-elle les amenant à une porte en bois.

– Tu m'expliques ? demanda Harmfield.

– L'une des dernières maisons closes que l'ordre n'a pas fait fermer après l'inquisition. Seuls ceux de l'ordre et les hauts dignitaires y ont accès.

– Et elle connaît ton nom parce que...

Cameron lui montra un pendentif, le « héron », les Maîtres éclusiers.

– Elle croit que je suis un successeur, dit Cameron à voix basse.

– Je vous laisse descendre, Messieurs. Juste une chose, elles doivent remonter pour 11 heures, donc ne les abîmer pas, dit la femme repartant.

Harmfield fut surpris d'entendre une telle phrase.

– Ne pas les abîmer ? Pour qui nous prend-elle ? Dit Harmfield descendant et suivant Cameron.

– Disons qu'à une certaine époque , tout était permis, car le lieu est une discrétion à toute épreuve.

Harmfield comprit, surtout en arrivant en bas, dans une immense salle voûter, dans une certaine pénombre. Les femmes n'étaient pas les plus belles, mais certaines convenaient parfaitement pour la faim d' Harmfield. Cameron se présenta à elles, et se retira sur l'une des nombreuses banquettes. Harmfield s'avança vers le centre de la pièce, regardant autour de lui. Elles avaient toute au moins quarante ans, voir même plus.

– Dit petit, il ne faut pas avoir peur, dit l'une d'elles à Harmfield, tenant un verre de vin sans doute dans sa main.

Harmfield alla vers elle, s'asseyant à ces côtés, lui prenant le verre des mains, qu'il but d'une traite.

– C'est quoi ton petit nom ?

– Harm, répondit Harmfield.

– Pas commun, t'es pas d'ici. T'en veux encore.

Harmfield acquiesça. Elle lui en servit davantage.

– Quel est le tien ? demanda Harmfield buvant son verre.

– Ophelia, mais bon, ça va pas te servir à grand-chose.

– Et... tu as une famille Ophelia ? Un mari, des enfants sans doute, voir même.

– Ola mon petit, je t'arrête de suite. Dans mon métier, pour la famille c'est exclu.

Harmfield baissa la tête, qu' Ophelia crut pour de la compassion. En réalité, Harmfield savait cela depuis son entrée. Il l'avait repéré depuis le départ. Elles n'étaient que trois, et la première à s' intéresser à lui serait... morte. Oui, telle était la réalité des choses.

– Harm, t'inquiète pas, je vais bien m'occuper de toi. Ophelia est une pro.

Harmfield releva la tête, lui esquissant un merveilleux sourire, qui fit craquer Ophelia dans la seconde.

– Un endroit plus discret, il y a ?

Ophelia lui montra d'un signe de la tête, le fond de la salle, une porte. Elle se leva. Elle portait une robe à fleurs, pas très glamour, mais rapide à enlever et des petites ballerines. Elle alla vers le fond de la salle. Harmfield la tenait par la main, et ils entrèrent dans la seconde pièce.

Un Lourd Héritage.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant