L.H- chapitre 59, La promenade

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Un matin, comme tous les matins depuis trois semaines, Louise se réveilla, seule, dans le lit.

– Harm ?

Il ouvrit la porte, surpris.

– Un problème ?

Elle lui tendit une main. Il l'aida à se relever.

– Que faisais-tu ?

– Le petit-déjeuner de Madame KUNT.

– Et tu ne t'es... pas privé, dit-elle en voyant quelques taches rouges sur son t-shirt, alors qu'ils sortirent de la chambre. Louise prit place à la table dehors, sous une tonnelle. Il faisait bon, à la limite orageux, mais comparé à ces derniers jours, c'était beaucoup plus respirable.

Harmfield lui apporta le petit-déjeuner, que Louise prit avec plaisir.

– J'aimerais sortir... moi aussi.

– Dans cet état ?

– Pitié Harm, plus de trois semaines que je vois le même décor. Il fait bon aujourd'hui. Et puis, as-tu parlé à Poulidos ?

– Depuis un moment, d'ailleurs, il aimerait faire ta connaissance.

– Ah , déjà debout les enfants, dit Paolina arrivant avec un panier à la main. J'ai fait la lessive et quelques achats. T'avais plu rien à te mettre, sauf mes vieilles robes, ma pauvre.

– Pour le moment, elles me vont bien,répondit Louise en rigolant.

– Pas très aguicheur, rétorqua Harmfield.

– Dis, je ne me rappelais pas que tu avais de tel cheveux, remarqua Paolina.

Harmfield buvant son jus d'orange crut s'étouffer. Il était tellement rare que Paolina vienne le matin, qu'il en avait oublié de remettre sa perruque.

– Beaucoup plus mignon comme cela, dit Louise.

– Ah ça. Je sais comment vous vous êtes rencontré, mais vous allez bien ensemble, dit Paolina rentrant dans la maison.

– Alors, où en étions-nous ? Ah oui, Poulidos veut me rencontrer.

– Je vois... donc tu veux vraiment y aller ?

Louise acquiesça tout sourire, prenant la main d'Harmfield.

– S'il te plaît mon amour.

Harmfield ne put que dire oui, craquant devant sa femme et surtout à cette phrase.

– Vous êtes vraiment mignons tous les deux.

– Paolina, aujourd'hui, je sors, s'enquit Louise tout heureuse.

– Cela te fera le plus grand bien. C'est pas très grand, mais tu verras, Le Péloponnèse peut-être magnifique, répondit Paolina prenant place à table, devant eux. Mais, dis-moi, petit, tu as vu le vieux Poulidos ?

Harmfield acquiesça tout en buvant son verre.

– Et cela t'a-t-il aidé ?

– Plus ou moins, mais il aime sa région.

– Ah ça, nous sommes comme ça ici. Mais dis-moi, tu connais notre langue.

Et il répondit en Grecque :

– ??????, ????? ???? ??? ???? ????? (parfaitement, je l'ai apprise il y a longtemps)

Paolina en fut surprise, tout comme Louise. C4est vrai qu'il avait énormément voyagé et appris en huit cents ans.

– Bon très bien, alors je vous souhaite une bonne journée. J'ai rangé le linge, ma petite, et les courses, dit Paolina, se levant de table.

– Fais bien attention à toi, lui dit Louise. Maintenant à nous deux !

Harmfield lui sourit, se levant à son tour, débarrassant la table, allant se changer. Louise se leva à son tour, avec beaucoup de mal, allant jusqu'à la chambre. Harmfield enfilait un t-shirt. Elle n'en perdit pas une miette.

– Tu sais que tu risques de me faire rougir m'observer comme ça, ou alors...

– Harmfield de Kunt au lieu de dire des bêtises, aide donc ta femme à s'habillait.

Ce qu'il fit, lui enfilant une des robes à fleurs de Paolina, lui mettant des sandales au pied.

– Cela me rappelle Cendrillon, remarqua Louise.

Harmfield se relevant, mettant ces mains de chaque coter de Louise, la fixant. Malgré qu'elle soit enceinte, son désir pour elle était ardent.

– N'y pense même pas !

Il déglutissait à cette phrase, se léchant les lèvres.

– As-tu fini, oui ou non, cette comédie ?

– Tout dépend... de toi.

Elle mit ces mains sur ces épaules. Il l'enveloppa de ces bras, la mettant debout.

– Harm, tu peux me lâcher.

– j'avais une autre idée... lui susurra-t-il.

Elle fit un geste de recul.

– Je ne suis pas toute seule !

Harmfield eut un rictus. Cela ne l'empêcha pas d'y penser pour autant. Rien que de sentir ces mains, son odeur sur lui, ne faisait que le mettre en transe. Il finit par la relâcher, lui donnant la main, l'aidant à aller jusqu'à la voiture, la faisant monter.

Ils prirent une route, pas trop cabosser, pour arriver, deux heures plus tard, devant une auberge.

C'était une ancienne demeure grecque, réhabilitée en hôtel de Luxe.

Louise découvrit ce lieu avec émerveillement. L'intérieur était dans une pierre blanche du pays, très ancienne, avec des statues et des colonnades.

– Tu aimes ? demanda Harmfield.

Quand une femme vint vers eux, parlant en Grecque. Harmfield demanda à Louise de la suivre, pour arriver sur une terrasse donnant sur les montagnes. Ils s'assirent à une table.

– D'après Poulidos c'est la meilleure table du coin, et surtout c'est la plus ancienne auberge de l'île.

– Je vois, donc tu penses...

Harmfield haussa les épaules, tandis qu'on lui remit la carte. Il choisit quelques plats, pour Louise bien entendu, comme le vin.

Quelques minutes plus tard, on leurs servir un plat d'agneau avec pomme de terre et bien sûr du vin.

Louise se régala, ce qui enchanté Harmfield.

– Pourquoi tu n'essaierais pas, pour une fois.

– Je ne peux plus manger depuis... longtemps.

– Pourquoi ?

– Pas de saveur. Mes organes... ne répondent pas.

Louise en fut désolée. Malgré qu'il pouvait être blessé, même mortellement, qu'elle pouvait aussi entendre son cœur battre, le reste... tout était 'mort'. Seul le sang qu'ingurgité Harmfield , mettait en route le cœur, qui le pompait, mais le reste..

– Qu'as-tu ? demanda Harmfield inquiet devant le regard vide de Louise.

– Rien, je viens juste de réalisé ce qu'il t'est arrivé.

– N'y pense pas. C'est loin derrière, et puis ce vin est délicieux.

Louise releva la tête, lui souriant.

Après une heure à table, Louise avait fini de manger, même si elle avait pris tout son temps. Elle avait envie de marcher, et le fit, toujours sous le regard d'Harmfield.

Elle marcha dans l'auberge, puis s'assit le temps de reprendre des forces. Harmfield alla pendant ce temps payer l'addition.

Un Lourd Héritage.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant