Une fille aux cheveux bleus.

Chapitre 42.

Je me réveille par les rayons de soleil qui passent à travers les volets. Je tourne ma tête, il n'y a personne à côté de moi. Je balaye la pièce des yeux pour vérifier que je suis bien dans la chambre d'Arthur. Non je n'ai pas rêvé ! La place à côté de moi est déjà froide, il a du se lever depuis un moment. Je cherche mon téléphone, avant de me souvenir que je ne l'ai pas pris hier, et qu'il est resté dans la chambre d'amis. Je suis bien obligé de me lever, même si je préférerai rester sous la couette, au chaud. Je ne peux plus me rendormir. D'ailleurs, à partir du moment où je me suis endormie ici, je n'ai plus fais de cauchemars -juste un rêve étrange- et je ne me suis pas non plus réveillée. Je veux rester dormir dans sa chambre, on est tellement bien dans ce lit. Et il a son odeur.
Évite juste de devenir accro Alison.

En sortant de la chambre, j'entends de l'eau couler, je suppose qu'il prend sa douche. Je vais en profiter pour fouiller la cuisine pour trouver de quoi m'alimenter. Après avoir regardé dans tous les tiroirs possible, je dois me rendre à l'évidence, il n'a pas de pomme chez lui ! C'est un crime contre l'humanité !  Je jette mon dévolu sur des oranges, au moins c'est de la vitamine C.

Je m'ennuie après mon grand déjeuné, il prend 10 ans pour se doucher, une vraie nana ! Je ne m'étonnerai pas de trouver des tampons ou des serviettes hygiéniques dans ses affaires.

Alors que je fais le tour de sa maison, Arthur apparaît derrière moi pour me faire peur. Et le pire c'est que ça a marché. Je me suis retournée surprise en lui balançant mon poing dans l'épaule. Je m'en veux un peu, mais quelle idée de me faire flipper aussi !
Il me propose ensuite de nous poser dans le salon devant la télé, il y a sûrement encore des dessins animés à cet heure là. Alors telle une gamine, je me précite sur le canapé et me dépêche de mettre une chaîne de dessins animés. Arthur me regarde avec un air désespérée, comment croit-il que j'occupe mes journées ?
Pendant une pause de pub, il en profite pour me parler d'hier, dire que j'espérais qu'il ne s'en souvienne pas..

"Miss Harvey, on ne vous a pas appris de ne pas s'introduire dans le lit des garçons ? Il me fait rire quand il me vouvoie.

-Vous devriez vous occuper de mon éducation mister Delford.

-Oh non ! Je ne suis pas baby-sitter ! Me dit-il en levant les yeux au ciel

-Ça va oui ? Je ne suis pas une gamine ! Et pour illustrer mon propos, je lui tire la langue avant de croiser les bras sous ma poitrine et de bouder. Il éclate de rire devant mon attitude mature, avant de redevenir sérieux.

-Pourquoi t'es venue dormir avec moi ?

-Je faisais des cauchemars."

Il me lance un regard transperçant et je peux lire au fond de ses yeux bleus beaucoup de compassion, il m'enlace ensuite. Je me sens toute petite entourée de ses grands bras. Il me caresse les cheveux, comme on ferait à un enfant, il a une attitude tellement protectrice. J'ai l'impression d'être dans un cocon, ou dans les bras d'un père. Après un long silence, il se décide à me parler de la fameuse soirée. Et aborde le sujet d'Ethan.

"Je ne lui ai pas pardonné, il a fait le con. Il a voulu jouer avec le feu, et il s'est brûlé, c'est tout.

-Tu ne vas plus lui parler du tout ?

-Je ne sais pas. Je suis vraiment énervée contre lui. À chaque fois que j'entends son prénom, je revois cette salope. Et il a essayé de me sortir de 'nan mais c'est pas ce que tu crois' genre en fait il s'est fait mal au mauvais endroit, alors généreusement, l'autre connasse lui a fait un bisous magique ? Il essaie de se retenir de rire puisque la discussion est sérieuse.

-Mais il avait sûrement bu. Toi aussi tu..

-Ne me compare pas s'il te plaît. Il n'y a aucun rapport entre Ethan et moi. Le coupais-je. Oui j'ai déconné mais c'était à cause d'Ethan ! Il m'a trompé, j'avais juste envie de me bourrer la gueule et de l'oublier complètement !

-Et apparemment j'ai réussi.

-À ?

-À te le faire oublier pour cette soirée.
Je détourne la tête, gênée par les allusions qu'il fait. J'y crois pas, il se vante en plus !

-Alison ?

-Oui ?

-Est ce que -si tu t'en souviens - tu as apprécié la fin de ta soirée ?"

On se retrouve, l'un en face de l'autre, avec ce silence qui s'installe. Qu'est ce que je peux répondre à ça ?
Qu'est ce que je dois répondre à ça ?