Chapitre 89.

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Je me réveille, alors que la voix du train annonce le terminus. Je suis enfin arrivée à Paris. Sans perdre une seconde, je range mes affaires et envoie un message à Camille pour savoir si elle est déjà là, à m'attendre. Elle ne tarde pas à me répondre que oui, elle est sur le quai toute impatiente de me voir. Je descends les marches, traîne ma valise avec le peu de force que j'ai, et me retrouve un peu perdue au milieu de toute cette foule qui grouille. Heureusement, mon amie ne tarde pas à me retrouver, et m'enlace comme si cela faisait des années que nous ne nous étions pas vues. J'ai le sourire aux lèvres de la voir si joyeuse, sa bonne humeur est définitivement contagieuse. Sans tarder davantage, elle me tire par le bras et m'emmène à travers les couloirs infinis de la gare. Nous zigzaguons entre les gens, je me sens vraiment oppressée, entre toutes ces personnes qui respirent le stress et l'angoisse. Elles courent toutes de gauche à droite, aucun sourire sur leur visage, complètement fermé, les unes comme les autres plongées dans leurs occupations. Je m'étonne également des odeurs nauséabondes, qui parcourent les couloirs du métro parisien, en plus des lumières jaunâtres, des papiers abandonnés par terre, et des affiches à moitié déchirées placardées sur les murs, je ne me sens pas du tout à l'aise, mais je me rassure quand Camille me dit que ce ne sera pas long. Elle s'excuse également quand elle voit ma tête horrifiée par ma découverte de ce superbe mode de transport, et m'informe qu'à l'avenir, elle fera venir des taxis pour que nous nous promenions dans les rues de Paris. Je ne lui en veux pas, au moins j'ai découvert quelque chose aujourd'hui, que je ne risque pas d'oublier. Malheureusement pour moi, je crois que je suis arrivée à la mauvaise heure, puisque le monde se bouscule dans le train, nous sommes tous collés les uns aux autres. Je prie intérieurement pour que le trajet prenne fin très rapidement, ces corps qui sentent la transpiration me dégoûtent.
Nous descendons enfin à notre station, et il ne nous reste plus qu'à marcher encore un peu avant de sortir pour regagner la surface. Je suis extrêmement choquée par la pauvreté, ces gens qui mendient, sans argent, sans affaire, avec des animaux, ou même des enfants; et tous ces gens qui passent à côté sans même leur lancer un regard, sans leur prêter attention aucune, comme s'ils n'étaient que des objets du quotidien, que des choses posées là, comme une sorte d'habitude, où personne ne décide de changer quelque chose.
Mon amie me fait entrer dans sa maison, et je suis déjà ébahie, rien que de voir l'extérieur. Je n'aurais pas cru qu'avoir une telle maison en plein centre-ville, aussi grande était possible. Tout en hauteur, elle est imposante, comme un monument avec un lourd passé. Les teintes claires des murs et des rebords de fenêtres, amènent de la luminosité et font rayonner la bâtisse. L'intérieur est encore plus magique, tout est plus grand que ce que j'ai pu imaginer, je me sens complètement ridicule à côté de ça. Sa maison est extrêmement chic, très luxueuse, mais assez modérément pour ne pas faire too much, ni trop kitch. Elle me présente rapidement à ses parents, qu'elle m'avait déjà montré en photo il y a quelques temps déjà, et me kidnappe pour me montrer la chambre que j'occuperai, tout à côté de la sienne. Je n'ai pas de mot pour la remercier de m'héberger dans cette villa somptueuse, je tourne la tête dans tous les sens, j'observe les moindres détails de décoration, je ne peux pas trouver un seul défaut. Après avoir installé mes affaires, défais ma valise, et rangé mes vêtements dans le dressing, Camille me demande de lui raconter tout ce qu'il s'était passé dans ma vie depuis les vacances en Angleterre. Je lui ai raconté pour Pierre, et elle a paru aussi choqué que j'avais pu l'être. Elle me pose, suite à ça, toute une série de questions sur mes sentiments, et mon "avenir amoureux" comme elle aime l'appeler. Je n'ai vraiment aucune réponse à ses interrogations, et je n'ai pas vraiment envie de me prendre la tête là dessus, je dérive alors le sujet en lui posant à mon tour, un tas de questions, et bavarde comme elle est, je sais que la conversation va dériver bien loin de son point de départ.
Nous rigolons pendant de bonnes heures, je suis réellement heureuse de retrouver mon amie. Quand je pense au décalage entre ma journée d'hier, et celle d'aujourd'hui, il y a un monde d'écart. Je pense soudainement à ma mère, et je me dis que je devrais peut-être l'appeler pour la prévenir d'où je suis, pour qu'elle ne s'inquiète pas trop.
Les parents de Camille nous appellent d'en bas, annonçant un départ imminent au restaurant, je me sens gênée tout d'un coup, réalisant que je n'ai pas assez d'argent et qu'ils vont payer tout pour moi durant les quelques jours de mon voyage à Paris. Camille tente de me rassurer, en m'affirmant, en toute modestie, qu'ils ont les moyens, et que ce n'est pas un problème pour eux. Elle me prête même une tenue, plutôt chic, qui en dit long sur l'endroit où nous nous apprêtons à aller dîner.
Nous nous maquillons ensemble, et je découvre une toute nouvelle Alison dans le miroir, j'ai l'air beaucoup plus rayonnante que d'habitude, mon teint blafard d'hôpital à disparu en quelques heures, laissant place à un visage beaucoup plus lisse, et à l'apparence relaxé; comme si mes problèmes étaient restés dans ma ville natale, et ne m'avaient pas suivis jusque dans la capitale. C'est alors, sereine, que je pars dîner dans un restaurant chic, avec l'assurance que je me dois d'avoir, et j'appellerai ma mère en rentrant, si elle ne dort pas déjà.

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Une fille aux cheveux bleus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant