Une fille aux cheveux bleus.

Chapitre 91.

Je me réveille dans cette chambre, que je continue de trouver trop grande. Des gouttes de sueur dégoulinent de mon front, je sens mon dos coller à mon pyjama. Ma tête tourne, je ne bouge pas, juste le buste relevé sur le lit, je compte mes respirations afin de calmer mon cœur qui s'emballe. Mes idées redeviennent claires, je me lève alors pour aller prendre mon carnet, que j'emmène partout avec moi, et y décris le cauchemar que je viens de faire. Je repose mon stylo, et tourne les pages, les uns après les autres, rapidement sans prendre le temps de les relire. C'est là que je me rends compte qu'il se remplit beaucoup plus vite que ce que j'aurai imaginé, et malheureusement pour moi, rien n'arrive à me faire reprendre une vie normale. Des pensées noires tournent dans ma tête, comme toujours, rien ne change finalement. Je me demande même si c'était une bonne idée que je vienne ici. Je remets tout en question tout le temps. Je décide de me mettre de la musique et de relativiser. J'ai de la chance d'être ici. C'est une belle journée qui s'annonce, alors je n'ai pas de quoi m'inquiéter.
Aujourd'hui, nous allons visiter Paris, enfin ! Je suis vraiment impatiente, c'est peut-être la seule fois que j'en aurais l'occasion. Je me rends alors compte, en préparant mes affaires dans mon sac pour aujourd'hui, que j'ai oublié de prendre mon appareil photo. J'étais pourtant sûre de l'avoir préparer, avec mes autres affaires importantes. Je suis obligée d'oublier quelque chose à chaque fois que je pars, ce n'est vraiment pas possible.
Je me lève, n'étant pas fan de traîner dans le lit alors qu'une bonne journée m'attends. J'ai peur que Camille ne soit pas réveillée et que ce soit à moi de le faire. Je toque doucement à sa porte, et l'entend me dire de rentrer quelques secondes plus tard. Elle est déjà habillée, contrairement à moi, et propose qu'on se maquille toutes les deux avant de descendre prendre le petit déjeuner. Je suis perdue dans sa salle de bain, il y a des produits partout, de toutes les formes, de toutes les contenances, et de toutes les couleurs. Il y a une vraie collection ici, tant de choses que je ne sais pas comment elle fait pour s'y retrouver. Je la fait rire en lui faisant la remarque, et elle me fait alors le détail de tous les tiroirs.
Je lui demande si elle peut faire un maquillage naturel avec ses produits que je ne connais pas. Nous descendons ensuite vers la cuisine prendre notre petit déjeuner rapidement avant de se mettre en route pour la visite.
Il fait un temps magnifique, de légers nuages transparents parsèment le ciel, laissant place à sa couleur bleue dominante. Le soleil frappe sur nos têtes, et je regrette de ne pas avoir pris de quoi me protéger. Une douce brise passe à travers nos visages, ce qui nous permet de ne pas mourir de chaud. Nous cherchons de l'ombre, sur ces trottoirs brûlants et remplis de passants. Mon amie me fait passer à travers des parcs, remplis d'enfants, bruyants, d'autres moins envahis, plus calmes. Je fais attention à toutes les architectures que je vois, je veux pouvoir me souvenir d'absolument tout ce que j'observe. Je suis impressionnée par toute la circulation, les voitures animent la ville de par les bruits de klaxons incessants, le redémarrage après chaque feu rouge, et il y en a tellement ! Nous continuons notre promenade à travers des jardins, passant à côté de musées, je suis impressionnée par la taille de la grande roue, et la seule chose dont j'ai envie en la regardant et bien évidemment d'y faire un tour ! Mais autre chose attire mon attention, de cet endroit, nous pouvons voir le haut de la Tour Eiffel. J'ai l'impression d'être un stéréotype de la fille qui n'a jamais visité Paris, et qui est éblouie par la Tour Eiffel, comme absolument tous les touristes qui viennent dans la capitale de l'amour. Enfin, c'est avec un grand sourire que je presse le pas pour rejoindre cette superbe sculpture, sans comprendre réellement pourquoi on y accorde tant de beauté. Et nous y arrivons enfin, elle est absolument impressionnante, élancée, élégante, je n'aurai pas pensé dire ça un jour d'un monument mais je suis réellement bouche bée. Camille me fait le résumé de la vie de cette Tour, et m'en apprend plus sur l'histoire de bâtiment initialement prévu pour être déconstruit. Nous nous installons dans l'herbe, juste à côté, et la blonde enlève ses chaussures, se plaignant de ne pas pouvoir sortir en chaussons, et malgré que je lui dise qu'elle en a le droit, elle me regarde en soupirant et me répond qu'elle ne le fera jamais, pendant que je pouffe de rire en l'imaginant.
On passe un bon moment finalement, a l'ombre des arbres, allongée sur la pelouse, en plein Paris, toutes mes interrogations de ce matin se sont envolés, je sais pourquoi je suis ici maintenant, et je suis convaincue que j'ai bien fait d'organiser ce voyage.