Chapitre 75.

888 68 10
                                    

Veste en jean, top blanc, jean slim noir et converses bordeaux, je suis prête pour aller en cours. Oui, je sais, j'ai une semaine de retard, mais ne dit-on pas mieux vaut tard que jamais ? Je n'oublie pas bien évidemment mes écouteurs avant de sortir de chez moi pour prendre le bus. Je fais malheureusement le trajet toute seule, je pense qu'Arthur prendra le bus suivant, ou celui d'après, même si avec le dernier il risque d'être en retard. J'arrive vite, toujours trop vite, à mon lycée d'amour qui m'a tant manqué. Je cherche Marine du regard, à cette heure là elle doit sûrement déjà être arrivée, mais je ne la vois pas. Quand soudain, une paire de bras se jettent à mon cou sur ma droite, ce qui manque de peu de me faire tomber. Marine m'explose les tympans en extériorisant sa joie de me revoir.

«TU NE SAIS PAS COMMENT TU M'AS MANQUÉ ! J'AI CRU QUE JE NE TE REVERRAIS PLUS JAMAIS !

-Euh Marine ça fait juste une semaine, et puis ne me hurle pas dans les oreilles comme ça !

-Hihi pardon. » Elle a un petit rire d'enfant et me fait une petite tête d'ange. Trop mignonne.
La sonnerie retentit avant que nous ayons pu nous raconter nos vacances. C'est sur le chemin de la salle de classe qu'elle m'explique à quel point elle s'est ennuyé en Bretagne, et que la pluie était au rendez-vous au moins la moitié des vacances, et elle m'a raconté son calvaire de vivre sans connexion wifi. Ce qui me fait rire puisque à l'entendre, on dirait que c'est la pire chose qui puisse arriver sur Terre.

«MAIS C'EST LA PIRE CHOSE QUI PUISSE ARRIVER SUR TERRE ! Elle agite ses bras dans tous les sens pour appuyer ses paroles.

-Tu n'en fais pas un peu trop ? Dis-je en rigolant.

-Pas du tout. Elle croise  les bras et tourne la tête faisant mine de bouder. Et toi ? Ça a été ?

-Je te raconte à la pause.»

Nous arrivons au niveau de la porte de la classe alors je raconterai ma semaine un peu plus tard, je préfère avoir du temps pour ne rien oublier. Quand je relève la tête j'aperçois Julia et Jules qui s'embrassent, hm, passionnément ? Ou plutôt baveusement. Je bug un quart de seconde, j'avais oublié qu'ils étaient ensembles eux deux. Je jette un coup d'œil discret à Marine, qui baisse les yeux, le regard triste. Je la prends par le bras et l'entraîne rapidement à l'intérieur de la classe.
Je m'installe au fond de la classe près de la fenêtre, c'est limite si cette place n'a pas une réservation à mon nom. Je suis agréablement surprise lorsque ma meilleure amie s'assied à côté de moi, d'habitude, même si elle m'aime beaucoup, elle va plutôt à l'avant. Je l'interroge du regard, auquel elle répond par un sourire et un haussement d'épaules.
Peu après le début du cours, je fais glisser un papier au milieu de la table, en évidence pour qu'elle le remarque.

"Tu l'aimes toujours ?

-Ki ?

-LOL, le pape !

-Tjr aussi drôle miss Ali'

-Ouais je sais

-Je ne sais pas si je l'aime encore... mai le voir avc l'autre pouf la jpe pa.

-T'as essayé les sites de rencontres ?

-What???

-Genre Tinder ?

-Non

-Penses-y "

Elle me regarde avec un air dubitatif, et hausse les épaules avant de se concentrer de nouveau sur ce qu'explique le professeur. Je me force à écouter, je ne sais pas vraiment pourquoi, il faut croire que je m'ennuie tellement que j'en arrive à suivre le cours.
Le temps n'oublie pas de s'écouler et la première heure de cours se finit enfin. Mon cerveau surchauffe déjà, je suis loin d'être débile mais je crois que la reprise ne lui plaît pas. Je raconte enfin ma semaine de vacances à Marine, en lui présentant les amis que j'ai réussi à me faire, et elle paraît amusée et surtout contente pour moi, sachant à quel point je n'en ai rien à faire de m'intégrer et plaire aux gens.

Je rentre plus tôt à la maison, mon dernier professeur n'était pas là, ce qui m'enchante je ne vais pas le cacher. Mine de rien, la rentrée c'est épuisant. Je trouve le salon bizarrement vide en entrant, mais je n'y prête pas tant attention que ça. C'est en montant l'escalier que mon cerveau se connecte à la réalité, en entendant des bruits étranges. Je m'arrête quelques secondes, pour me concentrer sur ses sons avant de réaliser ce qu'il se passe. C'est bien ma mère que j'entends, depuis sa chambre, sûrement avec son nouveau petit ami. Je soupire en me rendant compte que cette situation est vraiment gênante. Note à moi même, faire attention lorsque je ramènerai un petit ami dans ma chambre. Je pars me réfugier dans cette dernière en me ruant sur mon casque. Elle a l'air de prendre son pied, et je veux à tout prix chasser les images qui apparaissent dans ma tête. Je trouve tout et n'importe quoi pour occuper mon esprit, je gribouille des idées sur des post-it. Je trouve d'ailleurs qu'un de mes dessins, pourrait servir de base, en étant amélioré, pour un futur tatouage. C'est vrai que je n'y ai jamais concrètement pensé, mais ça me tente de plus en plus. J'aimerais bien en avoir un, ou plusieurs, il paraît que l'on en veut toujours plus une fois le premier fait. J'adorerais au niveau des côtes flottantes mais j'ai lu que ça faisait vraiment mal à cet endroit, mais il faut souffrir pour avoir ce que l'on désire.
Au bout d'une bonne heure je suis soulagée de voir la voiture de l'amant de ma mère partir. J'ai beau être contente pour elle, je ne veux plus avoir à vivre ce genre de moments, je sais que je vais y repenser dès que je verrai ma mère ce soir. Le dîner sera gênant, mais heureusement, lui il n'est pas resté.

Une fille aux cheveux bleus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant