À peine entrée, l'ambiance des soirées se ressent dans tout le corps. C'est un sentiment de liberté, d'amusement, et un peu d'appréhension aussi. Je remarque tout de suite le nombre de personnes que je ne connais pas, c'est assez hallucinant. Les gens parlent fort pour s'entendre au dessus de la musique, rigolent entre eux, des filles poussent des cris aigus, la recette secrète pour un mal de crâne en cinq minutes top chrono. Je m'avance, un peu timide au début, je cherche un endroit pour mettre mon manteau, sans le perdre parmi les autres. En regardant plus en détails, je découvre pas mal de gens de notre classe, et d'autres que j'ai déjà croisé dans les couloirs. Marine me fonce presque dedans, quelques verres d'alcool déjà dans le sang, et me tire vers les boissons, en rigolant et en parlant de pleins de choses sans aucun sens avec quelques personnes l'entourant.
Arthur a vraiment mis le paquet pour cette soirée, il y a de tout au niveau alcool, des jus de fruits et du soda pour diluer. J'hésite devant tant de bouteilles, et un mec que je ne connais pas me tend un verre avec un mélange inconnu.«J'ai vu que tu hésites, goûte ça tu regretteras pas.»
Je prends la boisson et après examen du liquide, je me tente a le boire. Je sais que ma mère m'a toujours dis de ne pas accepter les verres des inconnus, mais bon, je ne pense pas risquer grand chose. Après la première gorgée, je secoue la tête légèrement de haut en bas, en signe d'approbation, et finis le mélange.
«Ça va, c'est pas mal.
-Content que tu aimes, c'est de moi.
-Et bien, merci de m'avoir offert ce verre jeune inconnu, sur ce je m'en vais profiter du reste de cette soirée.»
Je fais mine de tirer une révérence avec un chapeau imaginaire et pars me fondre dans la foule. Je retrouve mes amis de classe, et danse avec Marine et Arthur entre autre. Enfin danser, je ne sais pas si c'est le terme approprié, je crois que nous bougeons dans tous les sens sans aucune cohérence, plutôt que danser. Mais je m'amuse, jamais le verre vide, je découvre des alcools et des mélanges insolites. Je laisse à peu près tout le monde et n'importe qui me servir des mixtures dont ils ont le secret, sans réellement m'intéresser sur le contenu des verres. J'en oublie presque, ou plutôt complètement, mon habitude à me tenir éloignée des gens, on a beau dire, mais l'alcool ça crée des sacrés liens quand même. Je commence à avoir vraiment chaud dans la grande pièce, donc je pars m'exiler au fond, dans le jardin. Je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée, puisqu'un petit groupe de jeunes, huit, ou neuf, je n'ai pas vraiment compté, sont installés à moitié, sur la table ou les chaises autour, ou même sur les genoux d'autres gens. Je m'incruste au milieu de leur discussion, et n'ayant aucune chaise de libre, je trouve place sur les genoux du garçon qui m'a servi mon premier verre. Voyant qu'ils me regardent, je me présente:
«Alison. Dis-je en levant légèrement la main, comme pour préciser que c'était bien moi, je ne sais pas pourquoi j'ai fais ça d'ailleurs, c'était un peu ridicule.
-Euuuh ça va ? Bien installée ? Me répond le garçon sur lequel je suis assise.
-J'ai connu mieux j'avoue, mais je m'en contente. Les gens autour, et lui même, rigole, et les autres plus éloignés sont repartis dans leur discussion.
-Maxence.
-"Le plus grand".
-Hein ?
-L'étymologie de ton prénom.»
Je rigole à la tête qu'il fait. Et nous continuons de discuter prénom, étymologie, latin, cours, enfin les sujets défilent.
Une fille assez fine s'impose alors d'une voix forte et propose un action-vérité. On fait carrément notre propre contre-soirée dans le jardin, tranquilles. Entre temps, plusieurs personnes se sont ajoutés, pendant que d'autres sont partis. Et c'est comme ça qu'on passe pas loin d'une heure à jouer entre nous. J'embrasse, plusieurs garçons, plusieurs filles, avec la langue, ou sans, on échange des chewing-gums, on doit boire sans les mains, faire des tours en sautant, le poirier, parler de ses relations intimes, de la couleur de ses sous-vêtements, ou pleins d'autres choses tout aussi futiles mais amusantes pour nous. J'avoue qu'on rigole plutôt bien. Je n'aurai pas pensé m'amuser autant avec des inconnus, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre sur moi. La soif commence à s'emparer de moi, et je n'ai plus rien ici, je m'excuse donc auprès des gens et pars remédier à mon problème à l'intérieur. Dans mon périple, je croise la jeune fille que j'avais croisé il y a quelques temps dans le parc, je lui souris de loin en espérant qu'elle me voit. Quand je dis qu'Arthur connaît toute la Terre, je n'exagère pas. Je continue de m'éclater sans faire attention à mes pieds qui souffrent dans mes talons hauts, ni à ma tête qui n'en peux déjà plus de ce bruit de fond.
Au bout de quelques minutes avec Marine, qui ne tient pas tellement l'alcool, je décide d'aller m'assoir dans un des canapés un peu reculé, puisque j'y repère une place. Elle m'épuise cette nana, à bouger dans tous les sens comme une enfant, elle cri en riant plus fort que n'importe qui d'autre. J'arrive au milieu d'une conversation de règles entre deux nanas. Normal. À côté, il y a un couple qui se bécote, et des mecs sur leur portable. Je peux prendre le temps de souffler, et je me jette sur les saladiers de chips aussi. C'est rare que j'en mange mais toute cette activité me donne faim. Un corps s'affale dans le canapé, collé à moi.«Fatiguant les talons ?
-Ouais... pas qu'un peu.»
Je tourne la tête pour vérifier l'identité que j'ai cru reconnaître dans la voix, et c'est bel et bien Ethan. Je n'ai pas envie de m'énerver ce soir, je le laisse parler de ce qu'il veut en répondant comme je l'aurai fais avec n'importe qui ici. Il paraît ne pas trop s'amuser, je me demande même s'il a bu un peu. Je lui propose le fond de mon verre, qu'il refuse. Bon, tant pis, je le termine toute seule comme ça. Il me fait un peu la morale sur les ravages de l'alcool, mais ça va je n'ai pas l'impression de si mal tenir que ça. Je me sens bien c'est tout, décontractée et sans barrière. Je l'emmène dans le jardin, en me disant qu'il s'amusera peut-être un peu plus dehors, et puis c'est une bonne excuse pour y retourner, j'étais bien là bas moi. Maxence est encore là, il n'a pas bougé d'un millimètre, et bien que la chaise à côté de lui soit vide, je me pose sur lui une seconde fois.
«Ça y est t'as pris un abonnement ?
-Ouais, tu vois pas mon nom écrit là ?
-Non.
-Bah moi si. Je lance avec une fausse voix fière. Soit reconnaissant, j'ai ramené de quoi te déshydrater.
-Oh mais Maîtresse de tous les temps, restez ici le temps que vous le désirerez.
-Et allez ça michtonne déjà ! Balance une blonde avec un accent du sud ouest.
-Bien évidement ! Je ne donnerai des cours bébé, ne t'inquiète pas. Il lui répond avec un clin d'œil. Et la blonde renchéri en regardant derrière moi, le sourire aux lèvres.
-Et notre champion est dans la place, ouloulou, c'est qu'il s'est gavé bien habillé le petit là !»
Je me retourne avec un mouvement presque instinctif, et je me suis dis que je n'avais pas envie de m'énerver ce soir, mais vraiment, mon ami d'enfance abuse à inviter le monde entier à son anniversaire.
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Une fille aux cheveux bleus.
Ficção AdolescenteAlison à une vie assez banale, une adolescente qui aime être solitaire, tant qu'elle a ses écouteurs avec elle. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et il vaut mieux éviter de l'énerver. Victime de nombreuses crises et cauchemars en tout genre, la j...