Je continue de traîner dans les rayons. Ne faisant plus attention au froid installé entre ma mère et moi. Je ne suis pas vraiment concentrée sur les objets autour de moi, je l'avoue. Je flâne, d'allées en allées, observant du coin de l'œil, les couleurs changeantes et diverses des babioles étalées sur les étagères. J'en ai plus que marre de traîner dans les centres commerciaux, je me prends vraiment la tête pour un cadeau et ça ne me ressemble pas. Ça me saoule de traîner dans les magasins, et puis ça me donne vraiment soif, je crois que je vais aller me prendre un thé quelque part. J'observe ma mère, qui regarde tantôt des vêtements pour elle, ou des objets de décoration pour la maison. Elle doit s'ennuyer un petit peu, dire que nous étions partis pour une bonne après-midi. À un moment, je tourne la tête et un magnifique casque me tend les bras, il est noir mate, je m'approche alors pour regarder le prix. Ce n'est pas abordable, pas abordable du tout même. Mais après tout, il me faut quelque chose pour marquer le coup et je pense que ce sera très bien. J'appelle ma mère pour qu'elle vienne voir ma trouvaille. Elle me paraît contente, enfin plutôt soulagé d'avoir enfin fini, je pense qu'elle commence à s'ennuyer, avoir soif et surtout mal aux pieds. Enfin quelle idée de mettre des talons un jour de shopping ! Direction la caisse pour payer et hop tous mes soucis sont envolés. Il faut maintenant que je m'assure d'avoir une tenue pour la fête de ce week-end, parce que Arthur m'a prévenu qu'il a organisé vraiment quelque chose de super. Il a carrément loué un bâtiment, et le connaissant il y aura bien plus de 50 personnes présentes à sa soirée. Je ne m'étonnerais même pas que l'on retrouve des stars tellement il connaît de monde, je ne sais même pas comment il fait pour avoir un carnet d'adresses aussi rempli !
Sur ce je laisse ma mère qui envie de rentrer à la maison, tandis que je continue de flâner dans la ville. Je marche avec la volonté intérieure de trouver quelque chose pour me désaltérer ou je sens que je vais mourrir dans pas longtemps. Je suis loin d'habiter dans la capitale mais ce n'est pas une raison pour qu'il n'y ait pas de bar, et effectivement je ne mets pas longtemps avant d'en trouver un.
Et me voilà, assise sur une banquette à côté de la vitre donnant sur la rue, un thé chaud entre les mains, de la tranquillité et je ne demande rien de plus. Je me perds un peu dans mes pensées, réfléchissant à tout et rien en même temps. Je prends le temps de laisser mon regard voguer de personnes en personnes, observant leur style, leur coiffure, leur façon de marcher. J'examine également les façades des magasins en face, et l'activité provoquée par un beau ciel bleu. J'avoue me laisser emporter par toutes mes réflexions, sans faire attention au temps qui passe. Tellement absorbée dans mes pensées que je ne remarque même pas la petite Léona qui s'installe en face moi sans aucun bruit. Je sursaute légèrement dès l'instant où je la vois, je me demande toujours comment elle fait pour être au bon moment au bon endroit. Elle est toute apprêtée, toute fraîche, toute souriante, comme toujours, et je ne peux m'empêcher de la recevoir comme il se doit. Je lui propose poliment, si elle veut quoi que ce soit, elle refuse d'abord, en me disant qu'elle n'a pas d'argent sur elle, mais même quand je lui propose de lui payer quelque chose elle me répond qu'elle ne peut pas accepter. Je hausse les épaules mais après tout je ne peux pas la forcer à boire ni à manger. J'ai encore du mal à la cerner, puisque les discussions que nous avons tournent toujours autour de moi, ma vie, et au final je ne sais rien d'elle. Enfin ce n'est pas la première fois que je le remarque, mais je ne sais pas comment elle fait, elle a un pouvoir pour retourner toujours la discussion, changer de sujet et au final toujours finir par me faire parler. Et, au fil de nos bonnes paroles, je lui demande si par hasard elle est au courant de la fête d'Arthur, et si elle viendra. Elle en rigole d'abord, avant de me répondre, et me rétorque qu'elle n'a pas été invité, et même après mon invitation, bien que ce ne soit pas ma soirée, je sais qu'Arthur me laissera inviter, qui je souhaite, après tout il n'est jamais contre un peu plus de monde, elle refuse une deuxième fois. Je n'insiste pas plus, mais je m'étonne qu'il ne la connaisse pas et qu'elle ne veuille pas venir. Peut-être a-t-elle un mauvais souvenir d'une soirée, comme moi ? J'avoue me rendre à une soirée avec plein d'interrogations en tête, je me demande comment ça va se passer, si ça sera mieux que la dernière que j'ai passée et que celle d'avant encore, je suppose que pour moi, pas d'alcool serait la meilleure solution. J'en parle un peu avec la petite rousse, qui confirme que je devrais réduire mes doses d'alcool, comme elle me dit, on pourrait penser que je suis alcoolique alors que pourtant je n'ai pas du tout l'impression de l'être. Soudainement, j'entends mon téléphone vibrer dans ma poche, qui me signale un appel, et à peine ai-je le temps de le sortir de ma poche, qu'elle profite de ce laps de temps où mon attention est détournée, pour filer comme une voleuse sans prévenir. Je ne m'en soucis pas plus que ça, je décroche mon téléphone, et c'est ma mère qui me demande de rentrer à la maison. Je ne vois pas vraiment l'intérêt d'appeler pour ça, les sms ça existe.
Je ne tarde pas trop, et me dépêche de rentrer chez moi, en pressant le pas comme j'ai l'habitude de le faire, et en un rien de temps, me voilà de retour à la maison.
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Une fille aux cheveux bleus.
Novela JuvenilAlison à une vie assez banale, une adolescente qui aime être solitaire, tant qu'elle a ses écouteurs avec elle. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et il vaut mieux éviter de l'énerver. Victime de nombreuses crises et cauchemars en tout genre, la j...