X histoire arrêtée X

Chapitre 36

Mon coeur ne battait plus. Sa fille... Non ! Je ne voulais même pas me l'avouer ! C'était trop... Mes doigts brûlaient de l'envie irrésistible de le griller sur le champ. Mon sang battait dans mes tempes et je sentais mon coeur reprendre petit à petit ses tambourinages contre ma cage thoracique. Plus vite... Encore plus vite... Il battait trop vite... Il allait finir par exploser !

– Sara, tu es-

– SORTEZ DE LA !! Hurlais je.

Je n'étais plus Sara. J'étais incontrôlable, une machine de guerre, une machine a tuer. Je ne pouvais pas l'accepter, je ne voulais pas ! Je dis jaillir les flammes que je désiraient tant voir danser autour de lui. Mais, ce n'était pas lui... Ce que je faisais n'avançait a rien... Au contraire ! Je détruisais une innocente ! Que quelqu'un me sorte de cet enfer ! Que quelqu'un m'aide ! Mais, j'étais seule. Complètement seule, livrée à moi-même.

– Vas-y... Continue... Dit-il d'une voix sournoise.

Le visage d'Angelina rougissait tandis que je m'efforçais à retenir le feu luisant qui éclatait de mes mains.

– Je sais que tu en meures d'envie ma fille...

" Ma fille "... C'était une expression à la base si tendre et douce, mais là, je voyais ces mots comme des vérités inavouables et inacceptables. Une vérité trop dur à supporter. La goutte d'eau qui fit déborder le vase. J'explosais. Les flammes éclataient comme des feux d'artifices depuis mes paumes et je hurlais toutes la douleur que je ressentais à ce moment. Toutes les retenues que je m'étais imposées depuis le début de cette conversation, je pouvais enfin soulager ce sentiment devenu trop lourd. Et je vis le visage de la soeur de Luca et Erika commencer à bruler. A cette vision je repris immédiatement mes esprits et me stoppa d'un coup. Angelina tomba sur le sol. Elle était rouge et des traces de peau brûlée recouvraient une bonne partie de son visage et de son corps. Mon dieu ! Mais qu'est-ce que j'avais fait ! Je me précipita vers elle ne sachant pas quoi faire pour réparer l'affreuse bêtise que je venais de commettre. J'étais tellement dépourvue que je ne vis même pas mes amis entrer en hurlant de toutes part dans la chambre rongée par les flammes. Lucy éteignit le feu avec difficulté. J'étais tétanisée et la peur m'empêchait de bouger ne serait-ce qu'un doigt. Marion et Erika s'occupèrent de Luca tandis que les autres peinaient à soigner Angelina. Lucy faisait couler, du plus doucement qu'elle le pouvait, de l'eau tiède sur ses brûlures. Les larmes coulaient toutes seules le longs de mes joues et au lieu de les aider je restais là à regarder, impuissante, la scène dramatique que je venais de créé, de mes yeux inexpressifs. J'étais un monstre... Ce que je venais de faire le confirmait... J'aurais voulu disparaître six pieds sous terre... Ne jamais avoir existé... Mais, ce qui était fait était fait. La priorité était Angelina. Dans un élan d'adrénaline je m'agenouille devant le corps blessé de la jeune fille. J'étais prête à tout pour la sauver, c'est à cause de mon inconscience que cela c'est produit ! Tout est de ma faute. Je dois réparer ce que j'ai fait.

– Qu-Qu'est-ce que je peux faire ? Demandais je.

– Va chercher de l'eau tiède ! Ordonna Melody.

Je m'exécuta et me précipita vers la salle de bains. J'ouvris tous les placards tour à tour sans prendre la peine de les refermer, il devait bien y avoir un récipient assez grand ! Il fallait croire que non. Je courus jusque dans la cuisine. J'éliminais les tiroirs et les étagères, je cherchais désespérément jusqu'à ce que je trouve un placard juste à côté de la cuisine, dans un espèce de sellier. J'ouvris prestement les portes de celle-ci et y trouva un sceau. Je m'en empara et ouvrit le robinet du lavabo de la cuisine pour le remplir à ras bord. Je l'apporta ensuite à la chambre le plus rapidement possible en essayant de perdre le moins d'eau possible. J'arriva jusqu'à la victime — après avoir laissé quelques traces sur le carrelage du couloir — et posa le sceau à côté de celle ci sans lâcher l'anse.