Eternels // Muke ✓

? chapitre 47 ¿

 Le jour s'était levé depuis trois bonnes heures, Michael comatais paisiblement à coté de moi, mais de mon côté, je n'arrivais pas à fermer l'œil, bien trop agité pour ça. Je n'arrêtais pas de me répéter les paroles de Michael en boucle, espérant ainsi me calmer. « On partira dès la tombée de la nuit, ils ne seront pas partis d'ici là je te l'assure. » Mais rien à faire, les visages flous de mes parents dansaient sous mes paupières closes, m'empêchant de faire retomber la haine qui bouillonnait en moi. Presque cinq ans que j'attendais un signe de leur part, une erreur qu'ils auraient commis et qui me révélerait l'endroit où ils se trouvaient, et finalement je touchais au but. Je ne pouvais pas risquer de perdre ma seule piste.

Je me redressais dans le lit et me tournais vers le visage paisible de Michael. Je savais que malgré son sommeil, il m'entendrait quitter la pièce et se souviendrait de tout à son réveil, mais venant tout juste de s'endormir, il ne pourrait pas m'empêcher de partir. Je me penchais vers lui et déposais un baiser tendre sur ses lèvres puis l'observais encore quelques secondes avant de détourner les yeux et de me lever pour préparer un petit sac qui contiendrait le stricte minimum. Autrement dit, mes armes favorites. Arrivé sur le pas de la porte, je me retournais une dernière fois avec un petit sourire.

« Je suis désolé Mikey, je sais que tu m'en veux de partir comme ça, mais je ne peux pas rester ici à me tourner les pouces. »

Puis je sortis de la chambre d'hôtel et me dirigeais vers le petit aéroport par lequel on était arrivé. Il ne me restait que cinq heures jusqu'à ce que Michael se réveil, et sept jusqu'à ce qu'il puisse sortir sans risquer d'être affaibli par la lumière du soleil. Bien évidement, le connaissant il y avait des chance qu'il ne tienne pas compte de ça et se lance immédiatement à ma poursuite malgré les rayons du soleils illuminant encore notre côté de la planète. Quoi que soit son choix, j'espérais bien qu'il soit trop tard pour qu'il puisse intervenir en quoi que ce soit avec mes affaires de famille.

Après avoir menacé le seul pilote présent de lui découper l'entre-jambe s'il ne me conduisait pas où j'en avait envie, je pus enfin embarquer, puis atterrir à bon port. Je ne perdis pas de temps, remerciais brièvement le pilotes terrorisé, installais mon sac sur mon dos, et m'en allais en courant. Heureusement pour moi, un taxi déposa ses passagers juste devant moi et je grimpais à l'intérieur, donnant au chauffeur l'adresse du manoir. Une fois de plus, quand je fus arrivé je me mis à trottiner jusqu'à l'intérieur à la recherche de Sophia. Malheureusement, je ne trouvais que cette rouquine agaçante de Mélany.

Quand elle me vit débouler dans le petit salon, elle releva la tête et une expression étrange que je ne pus comprendre passa sur son visage avant que celui-ci se referme complètement à moi en un masque de neutralité parfait. Puis son sourire mesquin habituel étira ses lèvres et ses yeux s'animèrent d'un éclat ambré qui me fit me tendre. Ses yeux n'avaient jamais été aussi claires, et ce n'étais pas normal qu'il le soient maintenant.

« Lucas ! » s'exclama-t-elle avec une voix grave et bien différente de la sienne « Heureuse d'enfin te revoir, un peu plus et je t'aurais cru mort. »

Je reculais d'un pas et écartais légèrement les jambes pour avoir un appuis stable au sol puis fis glisser une des bretelle de mon sac pour pouvoir y récupérer ma pochette à couteau.

« Ça ne sera pas nécessaire Lucas. Je ne compte pas te faire de mal. Je suis plutôt contente de constater que tu t'es rendu compte tout de suite que la fille n'était pas elle-même. Tu a été bien formé. Et j'imagine que Michael Clifford a du contribuer à améliorer encore toutes tes compétences en te faisant sien. »

Je me figeais complètement à ces mots. Certes le fait que je sois me serviteur humain de Michael n'étais pas un secret, mais les vampires qui étaient déjà au courant n'étaient pas nombreux, du moins c'était le cas quand on avait commencé à parcourir le monde pour que Michael lie ses nouveaux vamps à lui. Se pouvait-il que le mot se soit rependu aussi vite ? Possible. Ce qui voulait dire qu'il faudrait que je sois plus prudent à l'avenir. Les vampires allaient commencer à savoir qui je suis et il y avait de fortes chances qu'ils essaient de s'en prendre à moi pour atteindre Michael. Était-ce le cas pour cette vampire là ?

Puis un détail me frappa. Les vampires capable de contrôler un humain il y en avait des tas, mais des vampires capable de le faire au point où leurs yeux changeaient et que leur voix changeait à ce point pour prendre celle du vampire étaient beaucoup plus rares. Et la plus part d'entre eux avaient été tué il y a plus de quatre ans.

La rage monta en moi, m'enflammant et faisant bouillir mon sang et chauffer ma peau. Avec un cri de rage je fonçais sur Mélany et la vampire qui l'habitait. Ma lame en avant ne toucha cependant jamais la rousse. Je me fis esquiver et renvoyer en arrière d'une simple pichenette sur la poitrine. Mon dos heurta le canapé qui recula jusqu'à rencontrer la table basse en bois massif, puis je retombais au sol, le genou de Mélany se posant dans mon dos pour me maintenir au sol.

« Je suis désolée mon chou, mais je ne suis pas venue pour jouer avec toi. »

Comme si ça allait changer quoi que ce soit pour moi. Je me foutais bien de ce que voulait cette garce. J'allais l'étriper en espérant que le vampire resterais coincée dans ce corps tandis que j'éventrerais le corps de la petite rousse et découperais ses muscles un par un. Avec toute la force dont j'étais capable, je réussis à me désoler suffisamment du sol et à me tourner pour faire glisser le genoux de mon dos, ce qui fit passer un air impressionné sur le visage de Mélany. Je ne m'en souciais pas plus que ça et resserrais juste ma poigne sur le manche de mon couteau avant de tendre le bras. Ce qui était idiot de ma part vu qu'étalé ainsi au sol je n'avais pas beaucoup de marge de manœuvre, surtout face à une vampire aux réflexes des plus impressionnants. Elle dévia mon bras avant de m'attraper le coude, m'empêchant de bouger mon bras comme je le voulais.

Elle se releva sans me lâcher, me tirant jusqu'à ce que je sois à genoux tandis que je me maudissais intérieurement pour ma stupidité. Combien de fois m'avait-on répété de ne pas me laisser influencer par mes émotions pendant un combat ? Combien de fois ? Et pourtant me voilà entrain de faire ce qu'il ne fallait pas. J'avais laissé ma colère parler et me voilà maintenant à ma merci d'une vampire. Et pas n'importe la quelle.

« Et bien mon fils, il fut bien facile de t'attraper finalement. Maintenant tu vas rester bien sage sinon ta petite maman adoptive va passer un sale moment. » me chuchota-t-elle à l'oreille un peu trop joyeusement à mon goût.

Et je vis rapidement pourquoi elle était aussi ravie. Un autre vampire, dans sa propre enveloppe charnelle cette fois, avançait vers nous tenant devant lui Sophia qui me dévisageait avec des yeux écarquillés et plein de culpabilité. L'une des mains du vampire retenait les poignets de So derrière son dos tandis que les doigts de l'autre étaient enroulés autour de son petit cou.

« Écoute moi bien maintenant Lucas parce que je ne me répéterai pas. Il va falloir que tu suives Rohrik que voici bien gentiment, sans faire d'histoire, et surtout sans rien tenter contre lui ou les deux autres vampires qui t'attendent dehors. Ils vont te conduire à moi et à ton père avec la charmante demoiselle, puis on attendra l'arrivée de ton maître bien-aimé pour conclure un petit marché. Je me suis fait comprendre ? Au moindre signe de rébellion on abat la fille. »

Les yeux de Sophia me disaient clairement de ne pas prendre sa vie en compte et de me débarrasser de ces monstres, mais je ne pouvais pas risquer sa vie. Elle était ma famille, il était hors de question que je signe son arrête de mort. Je hochais donc la tête sans lâcher le visage entrain de se décomposer de Sophia, faisant comprendre à ma mère que j'avais compris et que je ne tenterais rien. Pour le moment.