? chapitre 52 ¿

1.2K 160 9
                                    

 Un vampire. Un putain de vampire. Qui aurait cru que ça m'arriverait un jour ? Pas moi en tout cas. J'avais déjà eu du mal à accepter le fait que j'appréciai Michael et que j'étais lié à lui, mais ça ? Ça c'était trop pour moi. Je ne savais plus quoi faire. Depuis que j'avais commencé mon entraînement de chasseur, je m'étais toujours dit que si jamais je me faisait transformer un jour par un de ces monstres que je chassais, je n'hésiterais pas à m'enfoncer une de mes lames en plein cœur par un moyen ou un autre. Et de fait, pendant les trois derniers jours que j'avais passé enfermé dans ma chambre d'hôtel, cette envie n'avait cessé de me torturer l'esprit. Je l'aurais certainement fait si Michael ne m'avait pas confisqué toutes mes armes.

« Sur ce coup là je sais que je ne peux pas te faire confiance. » m'avait-il dit en les enfermant dans un de ces coffres forts.

Avec un soupir qui ressemblait plus à un gémissement, je m'assis dans le lit, marre d'être roulé en boule et de m'apitoyer sur mon sort. Non, je ne prévoyais pas de vivre ma vie de joyeux vampire dans la bonne humeur et l'amour. Je n'y parviendrai très probablement jamais, pas après tout ce qu'ils m'avaient fait subir. Mais je ne pouvais pas non plus rester enfermé ici pour le reste de l'éternité. Il fallait que je me trouve une distraction. Et quoi de mieux qu'une bonne chasse pour me changer les idées ?

Dans sa précipitation pour me sauver, Michael avait laissé partir les deux connards qui me servaient de parents biologiques. Je me dis donc que me lancer activement à leur recherche me ferait un bon passe temps. Que ferai-je une fois qu'ils seraient découpé en petits morceaux à mes pieds ? C'était une question pour une autre fois. Ou peut-être que ça n'arriverait jamais. Peut-être que je pourrais ignorer ma condition pour toujours en les maintenant n vie et passant tout mon temps libre à les torturer, les blessants juste assez pour qu'il espère que leur fin est enfin arrivée avant de les laisser régénérer et de recommencer par la suite ? Oh oui, j'aimais beaucoup cette idée.

Relevant la tête au son d'une porte qui s'ouvrait, je vis une petite vampire aux cheveux bleus courts dressés artistiquement sur sa tête s'avancer vers moi, la peur qu'elle ressentait inscrite sur son visage. Je lui adressai mon plus beau sourire carnassier, ce qui transforma la peur en terreur. Elle se dépêcha de poser la thermos qu'elle tenait à la main sur la table de chevet avant de tourner les talons et de s'enfuir, laissant la porte ouverte derrière elle dans la précipitation.

Amusé au plus haut point par sa réaction, j'éclatai de rire. Une nouvelle tête apparue timidement par l'ouverture de la porte. Une tête qui m'était devenue familière depuis les derniers jours. Alan, mon gardien, secoua la tête, dépité par mon comportement. Avec ma moue la plus innocente, je lui souris à lui aussi, mais pas de la même manière. Je n'arrivai pas à détester ce vampire roux, pas après ce que j'avais appris à son sujet. Lui aussi était une victime de vampire. Lui aussi avait eut une enfance à chier qui l'avait fait haïr les suceurs de sang. Et pourtant regardez-le, dans le même état de non-mort que moi aujourd'hui. Je soupçonnais Michael de l'avoir choisi comme mon gardien exactement pour cette raison. Comme d'habitude, tout était réfléchi avec Michael.

« Mange Luke, j'ai pas envie d'avoir à nettoyer ton bordel une nouvelle fois parce que tu te retiens et que tu pètes les plombs après. » m'ordonna Alan en s'adossant au mur en face de moi pour plonger son regard brun dans le mien.

« Mai je- »

« Luke. »

Ce n'était que mon nom, mais prononcé d'une telle façon que je cessai de protester et attrapais la thermos avec une mine dégoûtée. À peine ouverte, l'odeur métallique du sang qu'elle contenait m'assaillit, faisant jaillir mes crocs et picoter mes gencives. Soupirant, je jetais une dernier regard implorant vers Alan qui me rendit une version plus triste et pleine de regrets. Il comprenait parfaitement ma réticence et mon dégoût, mais il ne pouvait rien faire de plus que moi pour changer le fait que je devais boire le sang encore chaud.

Alors je portai la thermos à mes lèvres et rejetai la tête en arrière, avalant le liquide chaud le plus rapidement possible, jetant le récipient de côté une ois que ce fut fait pour aller me brosser les dents immédiatement après et faire disparaître le goût du sang qui me restait dans la bouche. Ça n'avait rien de désagréable, au contraire, et c'était exactement pour cette raison que je détestais ça. J'en voulais encore et encore, toujours plus. J'avais l'impression que je ne serais jamais rassasié. Et c'était flippant.

Encore une fois, la vision de mon épée en argent me traversant la poitrine de part en part se forma dans mon esprit, me faisant monter les larmes aux yeux. Je n'avais aucun mot pour décrire ma détresse en ce moment. Je ne voulais pas avoir à vivre comme ça, je ne pouvais pas ! Me laissant glisser le long du mur en carrelage, j'enfouis mon visage entre mes mains, mes genoux remontés contre ma poitrine et commençai à sangloter doucement. Je ne pensais pas arriver un jour à me haïr à se point. Et tout ça parce que j'avais baissé ma garde et laissé un monstre se rapprocher de moi. Pour la première fois depuis bien longtemps, je ressentis de la haine envers Michael. C'était de sa faute tout ça ! Pourquoi ne m'avait-il pas laissé mourir ?

Rassuré de sentir la colère revenir à la charge et chasser tout le reste, je l'attisai, m'enveloppai dans ce sentiment familier de rage et d'envie de meurtre. Rien que ça suffit à me remettre d'aplomb. Je me relevai et quittai la salle de bain discrètement, profitant du fait qu'Alan soit sur son portable pour m'approcher sans qu'il ne me remarque avant qu'il ne soit trop tard. D'une main, je lui cognais violemment la tête contre le mur, faisant se fissurer celui-ci. Le corps du rouquin tomba comme une masse sur le sol, assommé. Sachant qu'il ne serait pas inconscient longtemps, je sortis de la chambre et quittai l'hôtel.

J'allais retrouver mes parents et les buter lentement à petit feu.. j'allais y prendre un plaisir incommensurable. Puis j'allais faire regretter à Michael de m'avoir transformé. Je ne pensais pas être capable de le tuer, autant à cause du fait qu'il était bien trop puissant que parce que malgré ma colère froide, il comptait bien trop pour moi pour que je fasse une chose pareil. Ça ne l'empêcherait pas de s'en vouloir jusqu'à la fin des temsp quand il allait se rendre compte que je me serais tué à cause de ce qu'il m'avait fait. Oh oui, une programme plus que réjouissant.

Un sourire déterminé collé aux lèvres, je m'élançai à vive allure vers l'endroit où j'étais sûr de trouver de quoi m'armer. Puis je quittai la ville.

Eternels // Muke ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant