Eternels // Muke ✓

chapitre 62

Merci à how_to5Sos qui m'a aidé à trouver comment continuer cette fic et arriver où je le vouais ;)

-----

– Tu comptes rester ici encore longtemps ?

Je levai un sourcil à l'intention de Michael, me demandant d'où venait cette question subitement.

– C'est pas que je veuille te presser ou t'obliger à quoi que ce soit, mais il faudrait que je rentre. J'ai encore un bar à faire tourner et des vampires dont je dois m'occuper. Et comme vaut mieux que tu m'aies sous la main...

Il n'explicita pas la fin de sa phrase, mais il n'en avait pas vraiment besoin. Il valait mieux que je l'ai sous la main si jamais je me retrouvais affamé, et pas de sang. L'idée de retrouver ma petite ville était tentante, mais je n'avais plus vraiment d'endroit où vivre, plus depuis que ma mère avait massacré tous les chasseurs du manoir et que Sophia était introuvable. Elle avait disparu sans laisser de trace. Et puis, maintenant il y avait aussi Améo. Je l'avais asservi avec mon pouvoir, je pouvais difficilement le laisser derrière moi après ça, pas sachant qu'il ne pourrait jamais me sortir de ses pensées et m'oublier. Ça serait vraiment trop monstrueux de le laisser souffrir seul avec mon seul souvenir pour l'apaiser quand le manque se ferait trop fort. Il était comme un junkie et moi sa drogue. Il avait besoin de ma présence à ses côtés.

Semblant comme souvent savoir comment mon esprit fonctionnait, Michael me sourit.

– Tu n'as qu'à t'installer au club. Tu sais bien qu'il y a des tas de chambres sous le bar. Et puis ton petit humain n'aura qu'à nous accompagner.

Je roulai des yeux en entendant encore une fois la façon dont Michael parlait d'Améo. C'était la même chose depuis qu'il m'avait expliqué cette histoire de Fiancé.

– Les Fiancés sont des pions dont les vampires disposent à leur bon vouloir depuis des millénaires, Luke. Il te suivra si tu le lui demandes parce que son seul but dans la vie est de te rendre le plus heureux possible. Au prix de sa propre vie si tel est le besoin. m'avait dit Michael.

Sauf que je ne voulais pas de ça. Vraiment, l'esclavagisme ne faisait pas partie des choses que je trouvais normales. Et en général, ce n'était pas le cas pour Michael non plus, lui qui ne transformait que des condamnés et uniquement après leur avoir répété encore et encore les contraintes de leur nouvelle nature. J'imagine que des siècles passés à voir des vampires sacrifier leur Fiancés l'avait conditionné à ne pas les considérer autrement que comme les pions pour lesquels il les faisait passer. Sans ça, voir autant de personnes se faire massacrer le sourire aux lèvres l'aurait rendu fou.

Je soupirai, me passant une main dans les cheveux avant de relever la tête vers Michael qui attendait toujours une réponse de ma part.

– Je vais en parler à Améo d'abord. Si ça ne le dérange pas de nous accompagner, on rentrera dès que possible.

Je crus pendant un instant lire de l'agacement dans ses yeux, mais cela disparu si vite que je ne pouvais savoir si il en avait vraiment ressenti ou si je l'avais imaginé. Ne voulant pas entamer une nouvelle dispute entre nous, je laissai couler. Quoi qu'il puisse ressentir pour le moment, il n'avait visiblement pas envie de m'en faire part de toute façon.

– Très bien. se contenta-t-il d'acquiescer. Demandons-lui ce qu'il en pense dans ce cas.

Il se leva et je l'imitai, le suivant dans le petit appartement d'Améo jusqu'à sa chambre où il s'était réfugié en rentrant. Je me sentais mal d'envahir son chez lui de cette façon, mais je n'avais nul part d'autre où rester pour le moment sachant que Michael refusait d'aller dans l'hôtel que j'avais réservé. Je pouvais le comprendre cependant, on avait un hôte accueillant et un nid douillet et bien rangé à la place d'une chambre minuscule qui sentait le renfermé. Cela ne m'empêchait pas de me sentir coupable. Même si ça ne lui plaisait pas, Améo refuserait de toute façon de me laisser vivre ailleurs, à moins que ce soit parce que cet endroit ne me convenait pas. Après tout, il ne vivait plus que dans le but de me satisfaire. Et c'était ce qui me tuait. Je l'avais privé de tout son libre arbitre.

– Entrez ! lança la voix d'Améo de derrière la porte à laquelle avait frappé Michael.

Ce dernier l'ouvrit en entra dans la pièce. Je le suivis, m'installant sur le lit en face du jeune homme, le faisant lever la tête vers moi et me sourire comme si j'étais la chose la plus merveilleuse au monde. Ce sourire aussi me dérangeait. Je ne l'avais pas mérité, il me connaissait à peine. Un air inquiet remplaça rapidement la bonne humeur dont il irradiait la seconde d'avant.

– Je n'ai pas besoin de te connaître depuis longtemps pour savoir que tu es quelqu'un de fantastique Luke. m'assura-t-il en tapotant son front du bout du doigt, N'oublie pas que je ressens quasiment tout ce que tu ressens. Et ça me suffit pour savoir que tu t'en veux de ce que tu m'as fait et que tu t'efforces de tout faire pour que je ne devienne pas ce que je suis sensé être, à savoir de la chair à canon. C'est une preuve suffisante pour moi pour savoir que tu mérites ce sourire. Tu t'inquiète plus pour moi que toute les personnes que j'ai connu jusqu'à maintenant.

Je me forçai à lui rendre son sourire, bien que je savais pertinemment que c'était inutile. Comme il venait de le dire, il savait bien que ce sourire était faux. Si au moins ce lien avait été à double sens, je m'en serais moins voulu...

– Et non, ça ne me dérange pas.

J'arquai un sourcil, ne comprenant pas de quoi il parlait d'un coup.

– Les deux, Luke. gloussa-t-il, Ça ne me dérange pas d'être son Fiancé, et non, ça ne me dérange pas non plus de te suivre et partir d'ici, peut importe où nous allons, tant que tu ne m'abandonnes pas, ça me va.

– Et si tu n'étais pas lié à moi, cela t'aurait-il dérangé de devoir déménager et tout abandonner derrière toi du jour au lendemain pour mes beaux yeux ?

Son hésitation étant une réponse suffisante, je lui souris tristement en serrant sa main dans la mienne.

– Je suis désolé Améo.

– Arrête de t'excuser, ce n'est pas comme si on pouvait y faire quoi que ce soit maintenant.

Il n'avait pas tort. Il ne me restait plus qu'à le traiter du mieux que je le pouvais. Comme si une seule relation compliquée n'était pas assez, songeai-je avec un regard en direction de Michael.

-----

Mon pauvre Améo, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il s'en est prit plein la gueule x) je sais que j'ai pas répondu aux messages, mais j'ai tout lu, et honnêtement, je me suis bien marrée.

Mon pauvre bébé T^T