? chapitre 57 ¿

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- Il est si terrifiant que ça ce Michael ? demanda Améo en me regardant faire les cent pas devant le canapé en cuir blanc sur lequel il était affalé.

– Quand il est en colère, oui.

– Pourquoi il serait en colère. C'est pas un crime d'avoir un serviteur humain, si ?

Je soupirai et m'assis sur la table basse en face de lui, prenant mon visage dans mes mains. Comment lui expliquer ça ?

– Ce n'est pas le fait qu'un de ses vampires aient un serviteur humain qui le gêne, mais le fait que ce soit moi.

– Pourquoi ?

Je secouai la tête, soupirant une nouvelle fois.

– Michael et moi... on a une relation difficile.

– Sans blague.

Je foudroyai le jeune homme du regard, le faisant lever les main en l'air en signe d'excuses avant de me laisser continuer.

– J'étais son serviteur humain, et on est toujours lié malgré le fait que je sois maintenant un vampire d'ailleurs. Et il se trouve qu'on était plus ou moins dans une relation... amoureuse ? Je ne sais pas trop ce qu'on était exactement. Mais ça n'a plus d'importance de toute façon, je me suis enfui sans rien lui dire parce que je lui en voulais de m'avoir sauver.

Améo écarquilla les yeux, les gardant ouvert grand comme des soucoupes avant de siffler.

– Quel bordel ! s'exclama-t-il.

C'était l'euphémisme du siècle.

A mesure que les minutes passaient, je sentais la boule qui s'était formée dans mon estomac devenir de plus en plus grosse et de plus en plus dense. J'avais peur de me retrouver devant Michael, encore plus que je ne l'aurais pensé, surtout après avoir entendu le ton froid sur lequel il s'était adressé à moi. Je ne l'avais jamais entendu parler comme ça à qui que ce soit. Donc il devait m'en vouloir à un point inimaginable. Je ne sentais rien à travers notre lien, ce genre d'émotions fortes étaient en général celles qui passaient le plus facilement pourtant.

– Heu... Luke ?

Je relevais la tête juste quand le premier mot d'Améo brisa le silence qui s'était installé. J'avais tellement été pris dans mon angoisse que je ne l'avais ni entendu, ni sentis. Les yeux écarquillés, je sursautai et fis un pas en arrière, me prenant les pieds dans le tapis et m'étalant au sol de tout mon long sous le regard impassible de Michael. Il n'esquissa pas le moindre geste pour m'aider à rester sur mes pieds ou pour m'aider à me relever. Il ne me fit pas non plus une de ces remarques amusées dont il avait le secret. Il me dévisagea juste de ses yeux verts froids et vides avant de porter son attention sur Améo qui clignait bêtement des yeux, la bouche ouverte un un « o » parfait.

Le jeune homme aux cheveux bleus se ratatina sur le canapé sous le regard de Michael. C'était bien la première fois qu'il restait aussi silencieux aussi longtemps depuis que je l'avais rencontré la nuit dernière. Cela dit, le temps passé ensemble n'avait pas été assez long pour que je sache si le coté pipelette était là en permanence ou pas. J'imagine que j'allais bientôt le savoir cependant.

Améo recula vivement la tête quand Michael en approcha sa main. Ce dernier me jeta un coup d'œil agacé, un sourcil levé. C'était le plus d'émotion que j'avais vu chez lui depuis qu'il était là. Je soupirai et me leva avant de m'adresser à Améo avec douceur.

– Laisse le faire, il ne te fera aucun mal.

– T'es sûr de ça Luke ? Parce qu'il a pas l'air très content ton pote.

– Tu as ma parole Améo. Michael ne te fera aucun mal.

Même s'il m'en voulait, même s'il en venait à me haïr, Michael ne ferait jamais de mal à quelqu'un d'autre juste pour me faire réagir, ça, j'en étais sûr. Ce n'était pas son genre.

Michael tendit de nouveau la main, et cette fois, le plus jeune se laissa faire, bien qu'il ne semblait pas franchement rassuré. Une onde de pouvoir parcouru la pièce, me faisant frissonner. Améo lui gémit, ses yeux roulant dans leurs orbites tandis qu'une expression de pure extase prenait place sur son visage. Quand Michael le relâcha, Améo s'écroula sur le canapé, sa poitrine se soulevant à une allure folle aussi rapide que les battements de son cœur. Michael renifla avec mépris avant de me faire face, une drôle d'expression sur son visage.

– Félicitation Luke, tu viens de faire de lui bien plus qu'un serviteur humain. Tu en as fait ta Fiancée. Ou plutôt ton Fiancé.

Mon quoi ? Je n'avais demandé personne en mariage moi ! Ma confusion évidente sur mon visage, Michael expliqua plus en détail, se laissant tomber avec une grâce toute féline sans un fauteuil, se faisant suivre de mon regard avide de lui. Il m'avait manqué bien plus que je ne l'aurait pensé, au point où je n'arrivais plus à détacher mes yeux de lui.

– Le Fiancé d'un vampire ressemble un peu à un serviteur humain, sauf que le lien n'est pas à double sens.

– C'est-à-dire ?

– C'est-à-dire qu'Améo à besoin de toi pour survivre, de ton pouvoir. Il est lié à toi et fera tout pour te faire plaisir. Tu pourras disposer de lui comme bon te semblera parce que contrairement à un serviteur humain, un vampire peut survivre à ma mort de son Fiancé. Il n'a pas besoin de lui et ne ressent pas ses émotions ni aucun besoin du Fiancé. Pour faire simple, c'est un esclave maintenu en captivité par ton pouvoir. Mais ne t'inquiète pas, ajouta-t-il quand il vit mon expression horrifiée, il adore chaque moment passé avec toi, ton pouvoir s'en assure. Peu importe comment tu le traites, il en redemandera.

Je me laissai tomber à genoux. Mais qu'est-ce que j'avais fait encore ?


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