? chapitre 39 ¿

1.8K 181 14
                                    

Tout cela ne devait être qu'une mauvaise blague. C'était la seule explication logique. Sinon pourquoi me serais-je retrouvé prit d'assaut par une centaine de vampires en colère quelques secondes à peine après avoir posé le pied à terre? J'avais beau me dire que l'avion m'avait déstabilisé pour expliquer mes réflexes plus qu'absents, mais la vérité était que je m'étais laissé aller ces derniers temps. Il était temps que je me remette en selle. Mais pour cela, il faudrait d'abord que rompe les liens qui retenaient mes poignets attachés dans mon dos.

«Ne tente rien tant qu'ils ne nous auront pas mené à leur petit chef.» m'ordonna la voix de Michael dans ma tête.

Je tournais les yeux vers lui, le fusillant du regard bien qu'il m'ignora. Cet idiot se contentait de les suivre sans protester, un petit sourire arrogant collé aux lèvres. Mais qu'avait-il derrière la tête  ? Il voulait nous faire tuer ou quoi? Sentant certainement mon agacement, il finit par tourner le visage vers moi pour me calmer avec un regard amusé. Il avait une idée en tête.

«Pourquoi ne partagerais-tu pas cette si brillante idée qu'est la tienne, ô grand maître de la cachotterie?» demandais-je sur mon ton le plus agacé, toujours par voie mentale.

«Ça serait moins drôle voyons Lukey.»

Je roulais des yeux et secouais la tête, dépité par cet idiot. Comment avait-il fait pour qu'on en arrive là tous les deux quand trois fois sur quatre il me donnait envie de l'étriper? Comme je n'avais rien de mieux à faire, je soupirais et arrêtais de me débattre pour me concentrer sur les rares conversations que je pouvais entendre. Certains des vampires pensaient que nous n'étions que des leurres, d'autres que nous étions bien plus faibles que les rumeurs le laissais paraître. Personne ne sembla penser que c'était bien trop facile pour eux. Michael n'avait même pas tenté de ce défendre, et vu l'empreinte mentale que ces vampires laissaient, aucun n'atteignaient les cinq-cents ans. Michael aurait très bien put se débarrasser d'eux tous à lui tout seul et en même temps. Alors pourquoi se laisser faire? Je ne comprenais pas.

 Nous dûmes finalement atteindre la destination des vampires car l'un d'eux m'attrapa les cheveux et tira dessus pour me mettre à genoux et me maintenir la tête baissée, ce qui occasionna la première réaction qu'ils virent chez Michael. Il laissa un mince filet de son pouvoir emplir l'atmosphère en signe d'avertissement, ce qui dut faire peur au con qui me maintenait à genoux car il me relâcha et recula de plusieurs pas. Je me relevais et le fusillais du regard avant d'observer tout autour de moi. On était dans la cours d'une petite villa, entouré de hauts murs pour que les personnes de l'extérieur ne puissent pas voir ce qui se passait ici. En temps normal j'aurais trouvé ça normal de faire respecter son intimité, mais on était ici dans un nid de vampires hostiles, forcément ça m'arrangeait moins.

J'allais ouvrir la bouche et faire une remarque sarcastique pour évacuer ma nervosité quand une nouvelle aura se fit sentir. Pour que je la différencie ainsi du lot, c'est que son propriétaire était puissant. Me concentrant dessus, je tournais la tête à temps pour voir un vampire léviter jusqu'à nous. Je faillis éclater de rire. Ce type était minuscule, il devait faire dans le mètre vingt tout au plus, et ses grands yeux de biche lui donnait un air adorable de gamin. Sauf qu'il n'en avait que l'apparence physique. Celui là était à peu près aussi vieux que Michael, et quasiment aussi puissant.

Le nouveau venu alla se poster devant Michael et leva la tête pour le toiser de son regard gris. Il n'était jamais facile d'avoir l'air menaçant quand la personne devant vous faisait soixante bons centimètres de plus que vous, mais lui y parvenait plutôt bien. J'observais les deux vampires d'un œil inquiet, attendant la réaction de Michael pour savoir ce que moi-même je devais faire, mais à part se jauger en restant parfaitement immobiles, ils ne firent rien. Je commençais à angoisser, et visiblement, je n'étais pas le seul. J'avais un mauvais pressentiment, et pourtant, je sentais bien que Michael lui était parfaitement détendu et confiant.

Eternels // Muke ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant