chapitre 68

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Tout le bar était en effervescence ce soir là. Les membres du Conseil étaient sensé arriver dans quelques heures et Michael tenait à ce que tout soit parfait. De ce fait, un tas de vamps s'activaient dans tous les recoins de la propriété : le bar, les chambres au-dessus, et même l'extérieur. Je ne les avais jamais vu dans un état pareil.

Je fus ramené à l'instant présent par Améo lorsqu'il s'assit à côté de moi, me tendant un verre contenant un liquide sombre que j'identifiai comme du sang à l'odeur. Levant un sourcil interrogateur vers lui, j'amenai le verre à mes lèvres sans grand enthousiasme. J'avais toujours du mal avec cet aspect du vampirisme. Mais le fait qu'il me soit servit dans un verre aidait quand même beaucoup. C'était déjà plus... civilisé que de me jeter au cou de la première personne qui me passerait sous la main.

– Michael va bientôt arriver, m'apprit le jeune homme aux cheveux bleus avec un sourire, Il vient juste de raccrocher.

Je relevai la tête à cette nouvelle.

– Et j'ai réussi à négocier le renvoi d'une partie de l'armée qu'ils comptaient amener, dit Michael dans mon dos avant de se laisser tomber dans le fauteuil en face du mien.

– Il en reste combien alors ?

– Douze.

Je roulai des yeux. On avait apprit le matin même que le Conseil arrivait ce soir, avançant leur arrivée de plusieurs jour par rapport à la date initiale. Et en plus de ça, ils comptaient venir avec une centaine de vampires. Je devais bien avouer que j'avais un peu paniqué à l'idée de me retrouver entouré d'autant de monstres dans leur genre, mais Michael avait gérer la situation avec efficacité, comme d'habitude.

D'une centaine d'invités, on était passé à douze, ce qui était un immense progrès. Mais cela voulait aussi dire qu'on aurait à faire qu'aux plus redoutables d'entre eux. Pas une pensée des plus réjouissantes. Voyant certainement mon inquiétude persistante, Michael me sourit, posant une main sur mon genoux.

– Ne t'inquiète pas, on va s'en sortir.

Je hochai la tête, lui rendant faiblement son sourire avant de reporter mon attention sur les gens qui s'activaient autours de nous.

****

Me tenant assis nonchalamment là où Michael m'avait minutieusement placé, j'observai les membres du Conseil entrer dans le bar, les cinq vampires regardant curieusement autour d'eux tout en gardant un air désinvolte. Ils vérifiaient que rien dans cette pièce n'étaient un danger directe pour eux tout en essayant de se la jouer décontracté et confiant. Ils ne virent autour d'eux que tentures rouges et blanches et fauteuils et canapés confortables dans des tons pourpres sombres, noirs avec quelques pièces blanches pour rappeler les rideaux. Michael avait fait changer les décorations en hâte, adaptant le bar aux goûts plus exigeants de nos visiteurs.

Le vampire aux cheveux rouge se leva gracieusement d'à côté de moi pour aller accueillir nos visiteurs, sa main sur mon genoux me demandant de rester où je me trouvais pour le moment. Je le regardai donc s'éloigner de moi, ses vêtements noir le moulant parfaitement, me faisant monter l'eau à la bouche. Ce qui était évidement le but. Se montrer désirable pour attirer les regards sur lui. C'est également pour cette raison qu'il a eu la bonne idée de m'affubler d'un « t-shirt » en résille laissant voir plus de peau qu'il n'en cachait.

– Bienvenue chez moi, mes très cher amis, salua Michael, attirant instantanément l'attention du Conseil et de leurs gardes.

Il s'inclina profondément devant eux avec un sourire poli, recevant en retour un hochement de tête de la part des cinq vampires du Conseil.

– Michael, c'est bien aimable à toi de nous recevoir aussi vite malgré la... précipitation de notre arrivée, roucoula une grande blonde.

Michael attrapa la main qu'elle lui tendant et y posa chastement ses lèvres, laissant son pouvoir caresser la peau pâle de la femme rondelette. Je la reconnu comme étant Massilda, l'une des plus jeune vampire du conseil. Elle était la plus vaniteuse d'entre eux, née pendant cette période de l'histoire où une forte corpulence était signe de bonne santé et de beauté.

– C'est tout à fait normal, assura Michael en relâchant la main de Massila et en se tournant vers les autres quand l'un d'eux renifla avec méprit.

– Toujours aussi mielleux et agaçant à ce que je vois.

– Et vous, vous êtes toujours aussi ronchon Bern, répliqua Michael en souriant à un roux barbu.

Bern, ainsi que Raugh, le grand scandinave était les deux dont Michael se méfiait le moins. Le premier n'aimait pas avoir à faire quoi que ce soit, et le second, contrairement à ce que sa carrure de malabar laissait penser, n'aimait pas les conflits. Ça avait d'ailleurs beaucoup étonné Michael qu'il fasse parti des membres qui venaient.

Il restait encore deux femmes, Bénéli, une magnifique brune aux yeux d'un bleu presque blanc et à la taille de mannequin et Sadithée, qui ressemblait à une vieille bibliothécaire stricte avec ses lunettes en demi-lune et son chignon serré retenant ses cheveux gris méchés de blanc. C'était elles qui inquiétaient le plus Michael d'après ce qu'il avait confié à Luke quelques heures plus tôt. La seconde ne laissait passer aucune infraction et était une adepte des règles. Bénéli, quant à elle, était du genre imprévisible, et avec sa puissance, c'était vraiment flippant de ce dire qu'on ne pouvait pas savoir à quoi elle pensait.

Je continuai de les observer en silence, ne faisant pas vraiment attention aux mots échanger, me concertant plutôt sur leurs auras, essayant ainsi de déterminer leur force. Cela ne dura cependant pas longtemps car Massilda sembla enfin me remarquer. Elle lâcha un gloussement haut-perché avant de se précipiter vers moi à une telle vitesse que je n'eus pas le temps de faire le moindre mouvement. Un instant j'étais invisible dans mon coin, le suivant je me retrouvais avec une blonde sur les genoux, celle-ci me serrant dans ses bras et me pinçant les joues comme si j'étais son petit-fils et elle ma grand-mère.

Figé sur place, je lançai à Michael un regard de détresse, paniquant quand je le vit se mettre à rire avec Bénéli au lieu de venir m'aider. Je ne voulait pas garder quelqu'un d'aussi dangereux sur mes genoux, surtout sachant que je n'avais pas le droit de leur faire le moindre mal, autant physiquement que mentalement. Je ne devais pas la vexer, sinon ce serait prit comme un signe d'insubordination, et cela signerait notre arrêt de mort.

J'allais ouvrir la bouche quand une main se posa sur mon épaule, me retenant de parler.

– Voyons chère madame, se comporter ainsi dans votre tenue n'est pas digne de notre rang.

Les yeux écarquillés, je regardai le visage de Massilda se teinter de rose quand elle remarqua que sa jupe avait glissé sur le haut de ses cuisses, offrant une vue imprenable sur sa culotte en dentelle et le porte-jarretelles qui allait avec. Elle prit la main que Mercier lui tendait et se releva, baissant prestement sa jupe dont l'ourlet retomba avec élégance sur le sol. Elle laissa le grand chauve la raccompagner auprès de ses semblables alors que Gabryelle venait se lover contre moi, me faisant détourner le regard et cachant ainsi ma mine affolée au Conseil. La jeune fille me sourit moqueusement, passant ses bras autour de ma taille. Je la laissai faire, sachant très bien qu'elle venait certainement de m'épargner un interrogatoire de la part des monstres qui me dévisageaient, un air sauvage au fond des yeux. Il s'en était fallu de peu pour que tout dégénère, et ils en avaient parfaitement conscience.

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Les chapitres vont reprendre leur rythme habituel maintenant :)

Eternels // Muke ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant